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9 février 2020

DES HISTOIRES DE FAMILLE (Nobody Knows / Tel Père, Tel Fils)

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A la fin des années 80, un drame terrible secoue le japon. : Quatre enfants sont découverts dans un appartement, abandonnés par leur mère. Si les trois plus âgés sont encore en vie, ce n’est pas le cas du petit dernier.

En 2004, le réalisateur Hizokazu Kore-eda décide de faire de ce fait divers le sujet principal de son 4ème film, baptisé Dare mo shiranai au Japon etNobody Knows dans le reste du monde.

Dés sa sortie, le long métrage obtient un grand succès et plusieurs prix au Festival De Cannes, cette année-là. Yuya Yagiro, l’interprète principal de Nobody Knows, est encore à ce jour le plus jeune comédien à avoir été honoré d’un trophée à Cannes.

Avec ce film, Hizokazu Kore-eda reste dans ses thèmes de prédilection, à savoir la cellule familiale et la solidarité des enfants.

Le réalisateur raconte l’histoire d’une mère de famille venant habiter dans une paisible résidence avec son fils, Akira.

Elle explique très calmement au couple de propriétaires que son mari est en voyage à l’étranger.

Ce n’est absolument pas la vérité puisque la jeune femme à trois autres enfants, qu’elle a caché dans des valises.

A peine installé, elles les libèrent avec la consigne d’éviter le bruit. Akira, Kyoko, Saki et Yuki ne vont pas à l’école et seul Akira peut sortir de l’appartement pour faire les courses.

La mère de famille travaillant beaucoup, les bambins sont souvent seuls et les journées leur paraissent longues.

Un soir, la maman annonce avoir rencontré un nouveau compagnon, puis, dés le lendemain, elle disparaît durant une longue période avant de réapparaître auprès des enfants. Lorsque la mère annonce son prochain retour pour les fêtes de Noël, Akira et les autres y croient. Ils sont loin d’imaginer que leur mère ne reviendra plus.

Livrés à eux même et refusant d’alerter les services sociaux par craintes d’être séparés, les enfants vont tenter de survivre comme ils peuvent, aux grés des rencontres.

Le cinéma de Hizokazu Kore-eda se distingue grâce à une approche quasi documentaire et sa manière de poser les différents évènements décrit dans le scénario.

C’est encore le cas avec Nobody Knows ou le réalisateur prend son temps pour présenter les quelques protagonistes de l’histoire, en l’occurrence des enfants sans véritables repères, notamment affectifs.

Comme leur mère refuse de les inscrire dans une école, Saki et Yuki, Akira et Kyoko n’ont pas d’amis. Pourtant, il est évident que les deux plus âgés de la fratrie reverraient de pouvoir vivre comme les enfants de leur ages.

Akira, le seul à sortir de l’appartement, fera bien quelques tentatives pour se lier d’amitié avec d’autres garçons, mais, ce ne sera pas franchement un succès à long terme puisqu’il tombera sur des profiteurs.

Nobody Knows se termine avec un drame presque inévitable en regard des conditions dans lesquelles vivent ses enfants et qui fait malheureusement écho à la réalité des faits.

Le long métrage possède un rythme plutôt lent qui ne s’accélère jamais, ce qu’on peut aisément reprocher au réalisateur, au même titre qu’une durée beaucoup trop excessive (2h21 là ou la moitié aurait largement suffit, un défaut malheureusement fréquent dans le cinéma Asiatique actuel).

De le même ordre d’idée, j’avoue ne pas comprendre l’interdiction aux moins de 12 ans dont a bénéficié le film à sa sortie, vu que le réalisateur évite soigneusement toute images violentes.

Pour autant, difficile de ne pas reconnaître les qualités de Nobody Knows, entre l’interprétation parfaite du casting et la justesse d’une réalisation sans esbroufe.

Hizokazu Kore-eda signe une œuvre profonde et magnifique qui dont le scénario rappelle parfois le très beau dessin animé Le Tombeau Des Lucioles, mais, en version live action.

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On reste dans l’univers de Hizokazu Kore-eda avec un autre long métrage, tourné onze ans plus tard, et baptisé Tel Père, Tel Fils.

Comme pour Nobody Knows, l’œuvre obtiendra plusieurs prix au festival de cannes 2013, dont la reconnaissance suprême, c’est à dire le grand prix.

Au niveau du casting, on trouve notamment Masaharu Fukuyama, star de la chanson au Japon et qui effectue ici ses premiers pas en tant que comédien ; le debut d’une nouvelle carrière puisqu’on retrouvera le bonhomme dans un autre long métrage signé Hizokazu Kore-eda, à savoir The Third Murder, en 2017.

C’est également le cas de Yōko Maki, puisque la comédienne jouera dans le film suivant du réalisateur : Après La Tempête.

Pour Tel Père, Tel Fils, la distribution est complétée par Machiko Ono ainsi que le dessinateur, acteur et illustrateur Lily Franky.

L’histoire tourne autour de deux familles très différentes à tous les points de vue. Ryota et Midori Nonomiya évoluent dans un milieu plutôt aisé. Lui est un architecte ambitieux et gagne bien sa vie et elle élève leur fils de six ans, Keita.

De leur côté, les Saiki évoluent sont des gens modestes, propriétaires d’un petit magasin ou l’on trouve un peu de tout et parents d’un petit garçon baptisé Ryusei.

Un jour, les deux familles sont contactées par l’hôpital pour découvrir que les deux garçons ont été échangés à la maternité. Une nouvelle qui bouleverse surtout Ryota Nonomiya, dont l’existence jusque là si bien réglé vole en éclat.

Inutile de le cacher, le sujet de Tel Père, Tel Fils fait immédiatement penser à celui d’un autre film, en l’occurrence La Vie Est Un Long Fleuve Tranquille, réalisé par Etienne Chatilliez à la fin des années 80.

Mais, malgré ses similitudes, les deux films ne se ressemblent absolument pas, les deux réalisateurs abordant ce sujet de manière complètement différentes.

A la différence de son comparse Français, Hizokazu Kore-eda préfère le drame à la comédie légère. Le réalisateur se sert surtout de l’argument de départ pour analyser ses personnages et le contexte dans lequel ils évoluent.

Des deux familles, c’est clairement celle des Nonomiya qui l’intéresse le plus. D’ailleurs, en comparaison, les Saiki ne sont finalement guère présents dans le film et le spectateur n’en sait guère beaucoup sur eux.

Le personnage central du film est bien Ryota Nonomiya, jeune homme brillant, ambitieux et carriériste plus souvent à son travail qu’auprès de sa femme et de son fils.

L’homme pense mener une existence sans aucun nuage et autant dire qu’apprendre que son fils ne l’est pas va tout changer.

Ryota gère la chose avec beaucoup de maladresse, notamment quand il propose aux Saiki de récupérer les deux garçons et de leur donner beaucoup d’argent en échange.

Dés lors, la question se pose pour lui de savoir s’il doit privilégier les liens du sang ou ceux du cœur. De même, Ryota se rend compte que le fils qu’il considérait comme parfait n’est pas de lui et que celui qui porte ses gènes s’avère très diffèrent et plus têtu.

Avec Tel Père, Tel Fils, Hizokazu Kore-eda pose la question de ce qui est important dans l’existences, et signe un très beau film, peut-être moins touchant que Nobody Knows, mais, pas moins profond et tout aussi bien joué, notamment par Masaharu Fukuyama, vraiment parfait dans un rôle difficile.

 

 

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Commentaires
T
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ma part, j'ai préféré Nobody Knows. En effet, le film rappelle le magnifique Tombeau Des Lucioles, mais, aussi, Papa Est Parti-Maman Aussi, un œuvre un peu oublié des années 80 ou des enfants se retrouvent seul après que leurs parents se soient disputé et est quitté la maison. Par contre, ça se termine beaucoup mieux. Je rejoins ton analyse sur Tel Père, Tel Fils, également un très beau film de Kore-eda.
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B
J'ai une préférence pour Tel père tel fils, faux remake déguisé de La vie est un long fleuve tranquille. Un film qui montre les différences d'éducation et surtout montre que la paternité n'est pas donné à tout le monde. Le père riche essaye d'oublier le fils qu'il a toujours élevé, mais lui ne l'a pas oublié, entretenant un conflit terrible. Là où le père pauvre aime autant l'un que l'autre. <br /> <br /> Quant à Nobody knows, je pense que le -12 est dû au côté glauque des dernières minutes. Peut-être un peu trop long, mais un film terrible et perturbant sur la fin qui n'est pas sans rappeler Le tombeau des lucioles dans un autre contexte.
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