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8 octobre 2020

SYMPATHY FOR THE DEVIL (Le Silence Des Agneaux / Hannibal)

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Au milieu des années 80, le réalisateur Michael Mann est engagé pour adapter Dragon Rouge, une adaptation du second livre de Thomas Harris.

Malheureusement, Manhunter ou le Sixième Sens en France, ne connaitra pas le succès escompté  et demeure, encore aujourd'hui, quelque peu oublié, malgré ses indéniables qualités.

En 1991. Gene Hackman obtient les droits d'adaptation pour le cinéma du roman Le Silence Des Agneaux, la suite de Manhunter, toujours écrit par Thomas Harris.

Il prévoit d'en assurer à la fois la réalisation et d'y jouer un rôle. Mais, à la lecture du scénario signé Ted Tally, le comédien décide de jeter l’éponge, considérant que tout cela est beaucoup trop violent pour lui.

Jonathan Demme, metteur en scène formé à l'école de Roger Corman, récupère finalement le projet,

Le réalisateur, qui avait signé deux ans avant la comédie Veuve Mais Pas Trop, avec Michelle Pfeiffer, souhaite à nouveau engager la comédienne sur Le Silence Des Agneaux, mais, cette dernière refuse catégoriquement.

Ce sera également le cas d’Emma Thompson, Meg Ryan ou Kim Basinger.

A la même époque que le précédent film de Jonathan Demme était sorti un autre long métrage baptisé Les Accusés, qui avait valu un Oscar à son interprète principale, Jodie Foster.

Impressionné par le film, le réalisateur du Silence Des Agneaux décide d'engager la comédienne pour le personnage de Clarice Sterling, prestation qui lancera véritablement la carrière de l'actrice.

Avec son partenaire de jeu Scott Glenn, Jodie Foster devra subir un entrainement intensif au sein de véritables unités du F.B.I afin d'être la plus cohérente possible.

Comédien ayant débuté au théâtre dans les années 60 et qui commencera une carrière de plus en plus importante au cinéma entre la fin des années 70 et le début des années 80, notamment grâce à son personnage dans Elephant Man de David Lynch, Anthony Hopkins accepte pour la première fois de sa carrière d'interpréter un véritable rôle de méchant.

Encore plus que Jodie Foster avec Clarice Sterling, le rôle d'Hannibal Lecter collera à la peau d'Anthony Hopkins au point que ce dernier le reprendra par trois fois.

Outre le trio de comédiens déjà cité, la distribution compte également Ted Levine, Diane Baker, Kasi Lemmons, Anthony Heald, Charles Napier et les apparitions de Chris Isaak, Roger Corman, et Georges A. Roméro. A noter que ce dernier n'est pas crédité au générique.

L'histoire tourne autour de Clarice Sterling, jeune recrue du F.B.I encore étudiante à l'école de police, et qui se voit confié par Jack Crawford, le directeur du service sa première grosse mission : Interroger un psychopathe cannibale très intelligent, ancien médecin psychiatre, nommé Hannibal Lecter.

Mais, l'agent Staling va découvrir la réalité de sa mission sur le terrain, car, Crawford compte proposer un marché au psychopathe en échange d'informations sur un tueur terrorisant la région, et surnommé Buffalo Bill suite à une blague de mauvais goût d'un policier.

Ce que la jeune femme ignore, c'est qu'Hannibal Lecter va développer avec elle une relation étrange, s'apparentant à celle entre un patient et son médecin. Clarice se voit alors contrainte de dévoiler des morceaux de son enfance difficile, permettant ainsi à Lecter de pénétrer son esprit.

D'emblée, le scénario part d'une véritable incohérence, puisqu'il est difficilement envisageable que des policiers confient une mission aussi difficile à une novice. Pourtant, le réalisateur se sert autant qu'il le peut de cet élément impossible par rapport à la réalité, pour en faire un effet de miroir. 

Indéniablement, la jeune femme veut faire ses preuves et compte bien se servir de cette affaire pour y parvenir. Mais, il est clair que ses collègues ne la prennent pas au sérieux, d'abord parce que c'est une femme et ensuite, parce que, justement, ils la trouvent trop jeune.

Jonathan Demme va même plus loin et faisant évoluer Clarice Sterling dans un milieu totalement machiste, rempli d'obsédé sexuel, souvent des policiers, jetant des regards gourmands sur l'anatomie de la jeune femme.

Cette dernière est d'ailleurs dépeinte comme une personne frustrée, pour ne pas dire coincée, vivant encore dans les traumatismes de son enfance, notamment le souvenir d'un père lui aussi policier qui demeurait son seul parent et qu'elle a perdu très jeune.

Des souffrances qu'Hannibal Lecter, assoiffé de souffrances finalement bien plus que de chair fraîche, va lui faire avouer. Dès sa première apparition, ce dernier à le mérite de provoquer des frissons, debout dans une cellule capitonnée et regardant son interlocutrice droite dans les yeux, comme s’il cherchait déjà à la sonder avant qu'elle n'ait commencé à parler.

Jonathan Demme fait de ce personnage manipulateur rien de moins qu'une représentation moderne du diable. Oubliez l'image quelque peu poussiéreuse de la créature dans le feu et à la tête orné de cornes. Dans Le Silence Des Agneaux, Satan existe et il se baptise Hannibal Lecter.

Si Jodie Foster demeure parfaite de fragilité dans le rôle de Clarice Sterling, c'est surtout Anthony Hopkins, avec son regard presque illuminé, qui stupéfie le plus dans la peau de ce personnage totalement insaisissable.

Finalement, dans Le Silence Des Agneaux, l'histoire de ce psychopathe surnommé Buffallo Bill reste quelque peu secondaire, le réalisateur préférant s'en servir pour livrer une étude psychologique basé sur deux personnages antagonistes dont la relation antagoniste est pour beaucoup dans la complexité du long métrage.

Le Silence Des Agneaux est une œuvre qui n'a pas pris une ride aujourd'hui. Jonathan Demme évite autant que possible de sombrer dans le glauque ou le gore, auquel le sujet aurait pu facilement se prêter, et préfère jouer la carte de l'ambiance et de la suggestion, comme dans ce passage ou un infirmier montre la photo d'une victime mutilée par Hannibal Lecter à Clarice Sterling.

On ne verra jamais la photo, et le réalisateur préfère tabler sur l'imagination du spectateur tandis que l'infirmier décrit l'image à la jeune femme qui grimace.

Aujourd'hui, le film de Jonathan Demme fait partie des films culte du cinéma. Un long métrage toujours aussi efficace aujourd'hui et qui reste une valeur sûre du genre autant qu'un film essentiel à connaître pour tout cinéphile.  

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Le succès du Silence Des Agneaux ne pouvait manquer d’engendrer une suite. Pourtant, cette dernière met du temps à se concrétiser.

A la fin des années 90, Anthony Hopkins et Jodie Foster se disent, à plusieurs reprises, prêt à reprendre leur personnage, comme l'explique la comédienne dans une interview : « Anthony en parle sans arrêt. Tout le monde veut le faire. Chaque fois que je le vois, il me dit : « Quand va-t-on le faire ?

Mais, le producteur Dino De Laurentiis, qui a récupéré les droits de la saga, émet des doutes sur les réelles motivation de Jodie Foster,.

Impression confirmé en 1999, lorsque cette dernière explique clairement qu'elle ne veut plus jouer le rôle de Clarice Sterling, car, les directions prises par les nouveaux scénaristes ne l'a satisfont pas :  

« Je gagnerais plus d'argent en tournant Hannibal. Mais à quoi bon s'il trahit Clarice, qui est pour moi, d'une façon étrange, une personne à part entière. Le film fonctionnait parce que les gens croyaient en son héroïsme. Je ne l'interpréterai pas avec des attributs négatifs qu'elle n'a jamais eus. ».

Suite à ce refus, la comédienne devra affronter des rumeurs évoquant le fait qu'elle souhaitait être payé plus, comme l'explique Dino De Laurentiis : « J'ai appelé l'agent de Jodie Foster. Elle m'a dit que l’actrice ne voulait lire le script qu’en échange d’un cachet de 20 millions de dollars et un bénéfice de 15 % sur les recettes du film. » Et je lui ai répondu : « Transmettez-tout mon amour à Jodie Foster. Au revoir. ».

La place laissée vacante par Jodie Foster ne le reste pas longtemps, car, beaucoup de comédienness sont prêtes à reprendre le
flambeau. Se succèdent ainsi Michelle Pfeiffer, qui avait pourtant refusé de jouer Clarice Sterling dans le premier film, Hilary Swank, Ashley Judd, Helen Hunt, Gillian Anderson ou Angelina Jolie. Mais, les producteurs portent finalement leur choix sur Julianne Moore.

Si Jonathan Demme rempile dans un premier temps à la réalisation de cette suite, il est finalement remplacé par Ridley Scott, tandis qu'Anthony Hopkins, après quelques hésitations, accepte de reprendre son personnage d'Hannibal Lecter. Ray Liotta, Gary Oldman ou Giancarlo Giannini complètent la distribution.

Le film commence avec le personnage de Clarice Sterling, toujours agent du F.B.I, qui s’apprête à participer à une opération spéciale en vue de l'arrestation d'une femme. Sauf que les choses se déroulent mal à cause d'un flic refusant d'obéir aux ordres. Le suspect est tué et Clarice se retrouve dans une mauvaise passe, puisqu'elle est désignée comme responsable du fiasco.

Parmi ses accusateurs, Paul Keller, homme ambitieux et véritable obsédé sexuel dont les regards gourmands qu'il lance sur l'anatomie de la jeune femme flic ne laisse guère de doute sur ses motivations.

C'est alors que Clarice reçoit une aide plutôt inattendue, celle d'un milliardaire nommé Mason Verger. Il s'agit de la seule personne ayant réussi à survivre au psychopathe Hannibal Lecter, mais, l’homme demeure dans un état effroyable puisqu'il vit dans une chaise roulante et garde un visage atrocement défiguré après que le tueur cannibale ait réussi à le persuader de se lacérer le visage.

Depuis ce jour, Mason Verger vit dans la rage et l'envie de vengeance. Ayant appris les ennuis de Clarice Sterling, le milliardaire compte s'en servir pour attirer Hannibal Lecter dans un piège mortel. Mais, ce dernier n'a pas la réputation d'être une proie facile.

Lors de sa sortie en 2001, Hannibal reçu un accueil pour le moins glacial de la part des fans, à tel point qu'il reste sans doute une des suites les plus détesté du cinéma. Pour ma part, au cours des années, j'ai beaucoup entendu et lu de choses négatives à propos de ce film, notamment le fait qu'il était, soi-disant, si mauvais qu'il parvenait à rendre fade l'interprétation d' Anthony Hopkins dans un rôle qui avait pourtant fait son succès.

Un simple visionnage du long métrage permet de comprendre la raison de ce rejet. Car, là ou Jonathan Demme signait un film empreint de retenue avec une mise en scène pleine de classicisme, Ridley Scott choisit, lui, de prendre le contrepied total en réalisant une œuvre qui demeure souvent plus proche du film d'horreur. D'ailleurs, lors d'une interview, Ray Liotta confirmera que le metteur en scène lui avait confié vouloir mettre le paquet sans se préoccuper d'une quelconque censure.

On peut d'ailleurs le constater lors de scènes bien glauques comme celle de l'enclos à cochon ou dans le dîner finale, à déconseiller vivement aux végétariens puisque Ray Liotta se retrouve le crane ouvert à bouffer un bout de sa propre cervelle.

Mais, ce qui demeure également intéressant dans cette suite réside dans la personnalité de son ennemi. Car, dès sa première apparition, Mason Verger inquiète avec son visage atrocement mutilé et son attitude calme cachant une rage mal contenu, comme le prouve le moment ou son assistant refuse d'assister à une exécution, provoquant la colère de Mason.

Dans le rôle de ce personnage ambigu, Gary Oldman est aussi génial qu'il en demeure méconnaissable. Quant à Hannibal Lecter, on peut vraiment dire qu'Anthony Hopkins semble né pour incarner ce rôle. D'ailleurs, cette suite permet enfin de mesurer toute la capacité de ce personnage.

Sans surprise, Julianne Moore ne parvient jamais à faire oublier l'interprétation de Jodie Foster. Pour autant, même si je ne figure pas parmi les grands admirateurs de la comédienne, il faut reconnaître qu'elle ne s'en tire pas si mal.

Mais, ce qui pose surtout problème dans cette suite, c'est sa première partie ou Ridley Scott ne parvient pas à se défaire d'un scénario trop labyrinthique.

Alors que l’intrigue sur la traque lancée par Mason Verger aurait largement suffit a maintenir l’interer dy spectateur, les scénaristes rajoutent en parallèle l'histoire de ce policier venu de Florence qui démasque Hannibal Lecter et décide de la capturer pour toucher la récompense promise par le milliardaire.

Du coup, Clarice Sterling se retrouve reléguée au second plan de l'histoire, pendant que le scénario s'oriente vers un jeu du chat et de la souris franchement intéressant.

Il faudra attendre la moitié du film avant que Ridley Scott ne revienne enfin vers son héroïne.  

D'autre part, si le réalisateur réussit la plupart du temps ces scènes horrifiques, notamment lorsqu'il détaille les actes commis par Hannibal Lecter, certains sévices évoquant des mises à mort digne du réalisateur italien Mario Bava, il faut reconnaître que certains passages sont totalement foirés.

Je pense en particulier à la scène final ou Hannibal Lecter se coupe la main, comme pour trancher ce qui le relie à Clarice Sterling. Personnellement, je trouve ce geste totalement inutile. D'ailleurs, une fin alternative existe, voyant le psychopathe cannibale s'enfuir avec ses deux membres, preuve de l’inutilité de cette séquence.

Malgré ses imperfections, surtout dans sa première partie, Hannibal reste une suite certes différente de son modèle que ce soit sur le fond ou la forme, mais, qui vaut bien mieux que la réputation désastreuse dont elle a écopé à sa sortie.

 

 

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Commentaires
T
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> Jamais eu l'occasion de voir la série, mais, ça m'a toujours tenté de voir à quoi ça pouvait ressembler. Pour Les Origines Du Mal, je l'avais vu à l'époque de mon précédent blog, mais, pas retenté depuis et je ne peux pas dire que j'en ai franchement envie.
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A
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ma part, je trouve qu'on retrouve bien plus le coté bordélique qui ne mène a rien dans Hannibal Lecter Les Origines Du Mal que dans le film de Ridley Scott. Pour la scène avec Liotta, je pense que ça dépend peut être des personnes, je sais que certains l'ont trouvé insoutenable, pour ma part, je n'irais pas jusque là tout de même. Mais, je vois parfaitement de quoi tu parles en terme de malaise qui ne fonctionne pas. Ca m'est arrivé avec Ça – Chapitre 2 dans le passage ou James McAvoy se penche face à une bouche d'égout. Je comprend la scène et j'imagine qu'elle doit procurer du frisson, mais, je ne peux m'empêcher de trouver cela drôle et ridicule au final.
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T
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> Justement, je pense que tout a été dit dans Le Silence Des Agneaux sur la relation entre Clarice et Lecter et qu'il n'était pas nécessaire d'en rajouter. J'ai tendance à penser que le scénario d'Hannibal aurait gagné a se débarrasser complètement de la jeune flic, surtout vu son importance relative dans la première partie du film de Ridley Scott. Quant à la scène avec Ray Liotta, j'avoue avoir ressentit un certain malaise en la regardant. Mais, elle ne m'a absolument pas fait rire.
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T
@ AIO<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ma part, malgré ses imperfections, j'avoue apprécier cette suite, peut être parce que je m'attendais à bien pire la première fois au vu de ce que j'avais pu lire. Il faut juste accepter le fait qu'Hannibal se montre très diffèrent du Silence des Agneaux.
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B
Autant j'aime bien Le silence des agneaux pour son ambiance poisseuse, ses acteurs et son récit fascinant. Autant Hannibal est un bordel qui veut trop faire alors qu'il aurait mieux valu resserrer l'intrigue sur Clarice et Lecter. Là on a quand même le passage en Italie relativement inutile et le passage à mourir de rire de Ray Liotta et son cerveau.
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