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6 octobre 2020

DANS LES MEANDRES DE LA PSYCHOLOGIE FEMININE (Sharp Object – saison 1)

Sharp_Objects 2

En 2014, le succès du film Gone Girl de David Fincher à le mérite de reveler l’univers singulier d’une jeune romancière nommé Gillian Flynn, le long métrage étant d’abord une adaptation d’un de ses bouquins.

Il ne faut pas longtemps pour que d’autres œuvres tirés des écrits de la dame sortent sur les écrans.  Un an plus tard arrive le Dark Places, réalisé par le Français Gilles Paquet Brenner, film qui ne convaincra pas grand monde, puis, en 2018, Les Veuves, signé par le réalisateur Anglais Steve McQueen.

La même année, le producteur Jason Blum, qui souhaite orienter sa carrière vers d’autres formats que le long métrage et flaire le bon filon, décide de lancer une adaptation de Sharp Object, ou Sous Ma Peau chez nous, première roman de Gillian Flynn écrit en 2006.

Cette version prendra la forme d’une série en 8 épisodes d’1h chacun, développée par Marti Noxon, qui a notamment travaillé sur des épisodes de Buffy Contre Les Vampires ou sur le film Numéro Quatre, et réalisé par Jean Marc Vallée, qui vient de signer les épisodes d’une autre série très remarquée, Big Little Lies.

Niveau casting, on trouve notamment Amy Adams, également productrice de la série, Patricia Clarkson, Chris Messina, Elisabeth Perkins, Miguel Sandoval, Henry Czerny, Sophia Lillis et Lulu Wilson. 

L’intrigue tourne autour de Camille Preaker, jeune journaliste qui bosse pour un site internet d’information. Suite à la disparition mystérieuse de deux adolescentes dans la petite ville de Wind Gap, son rédacteur en chef l’envoie sur les lieux pour enquêter et faire le meilleur article possible.

Mais, la mission n’est pas anodine pour Camille Preaker. Car, Wind Gap est l’endroit ou elle a passé une bonne partie de son enfance, un lieu dans lequel la journaliste n’a pas que des souvenirs heureux, et ou se trouve encore de vieux démon surgit du passé que la jeune femme va devoir affronter.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Sharp Object est une série plutôt singulière. Lors de sa diffusion aux Etats Unis et en France, certains n’ont pas caché le fait qu’ils s’étaient ennuyés devant le programme, au point de parfois laisser tomber avant d’arriver au terme du dernier épisode.

Il est certain que la lenteur assumée des débuts de l’intrigue peut rebuter. Pourtant, ceux qui feront l’effort de terminer Sharp Object seront grandement récompensé.

Suivre Sharp Object implique de la part du spectateur un certain effort de compréhension, tant les responsables ne cherchent pas à offrir tout clef en main au spectateur.

D’emblée, il est rapidement évident que l’enquête concernant ses disparitions est un pretexte à brosser une galerie de personnages psychologiquement fragiles.

Il y a d’abord l’héroïne, Camille Preaker, qui ne s’est jamais remise de plusieurs drames, notamment la mort soudaine de sa jeune sœur avec qui était particulièrement liée.

Depuis, la jeune femme à fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, et, lorsque l’histoire commence, elle s’apprête à retrouver Adora, sa mère autoritaire qui ne l’a jamais aimée et lui avouera d’ailleurs directement lors d’une scène aussi dure que bouleversante.  

Camille Preaker est un être totalement brisé, ayant sombré dans l’alcoolisme et portant encore sur sa peau des traces de scarifications.

Dans la maison de son enfance, elle croise notamment Amma, sa demi sœur. Un personnage au comportement ambivalent et imprévisible, qui cache sa cruauté derrière un masque d’innocence. Très sûr d’elle, l’adolescente admire autant qu’elle jalouse la journaliste, ce qui rend leurs rapports particulièrement complexes.

La série compte d’autres personnages tout aussi intéressants, comme le beau-père de Camille Preaker, dont l’amour pour Adora n’a d’égal que sa lâcheté.

Tout au long de Sharp Object, le spectateur plonge plus intensément dans Wind Gap, ville au climat très particulier, ou tout le monde se connait. Un endroit ou les apparences sont trompeuses.

Sans fioriture et avec beaucoup de savoir-faire, Jean Marc Vallée soigne sa réalisation et imprime des images dans l’esprit du spectateur qui renforce le climat étrange de cette série, tel ce plan de nuit sur deux adolescentes faisant du roller, uniquement éclairé par des phares de voitures.

Sharp Object est une série qui s’appréhende sur la longueur, et ne manque ni d’audace (la conclusion, d’une noirceur et d'une violence extrême, intervient au milieu du générique final de l’ultime épisode), ni de profondeur.

Violente, cruel et porté par des comédiens totalement investit, notamment une Amy Adams qui n’a jamais été meilleur, la série n’a rien à envier aux meilleurs longs métrages. Une vraie réussite.

  

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