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12 mars 2020

VIOLENCE DOMESTIQUE (Jusqu'à La garde)

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En janvier 2015, la chaine TF1 surprend le public en diffusant L’Emprise, histoire d’une femme victime d’un mari violent qu’elle finira par assassiner pour protéger ses enfants.

Avec ce téléfilm, les responsables prennent surtout le parti de s’emparer d’un sujet encore trop tabou, à savoir les violences conjugales, de manière frontale pour mieux secouer et faire réfléchir le spectateur.

 Deux ans plus tard, c’est au tour du réalisateur Xavier Legrand de s’emparer de ce sujet difficile, cette fois pour le cinéma.

Jusqu'à la Garde est son premier film, que le cinéaste conçoit comme une suite à Avant Que De Tous Perdre, son court métrage réalisé en 2012.

Le long métrage met notamment en scène Léa Drucker, Denis Menochet, Jean-Marie Winling, et Thomas Gioria.

L’histoire tourne autour d’un couple en instances de divorce. Ce qui pose surtout problème entre eux est la garde parentale. La fille, Joséphine, ayant bientôt ses 18 ans, Antoine Besson se bat pour avoir un droit de visite pour son fils de 11 ans, Julien.

Devant la juge aux affaires familiales, Miriam fait valoir ses droits en expliquant, par l’intermédiaire de son avocat, la violence physique dont à fait preuve son ex compagnon, et le fait de vouloir protéger ses enfants d’un homme brutal.

Mais, malgré la décision prise par la magistrate, les choses ne vont faire que s’envenimer dans cette famille brisée, jusqu’à attendre le point de non-retour.

Difficile de nier le courage dont fait preuve le réalisateur Xavier Legrand en choisissant de traiter un sujet aussi difficile pour son premier long métrage.

Malheureusement, ça n’implique pas forcement que le résultat final soit à la hauteur. Et, de mon point de vue, c’est même loin d’être le cas. 

Pour qu’un film soit réussi, une des conditions est de pouvoir s’attacher aux personnages, et justement, ceux de Jusqu'à La Garde reste désespérément superficiels.

Le réalisateur n’explique jamais ce qui a poussé Miriam, la mère, a rester aussi longtemps avec cet homme, ni ce qui l’a décidé à fuir pour protéger ses enfants.

Xavier Legrand filme une situation conflictuelle dans une famille sans fournir l’ensemble des éléments. Sachant que, dans un divorce, tous les coups sont parfois permis, je me suis même un moment demandé si la mère de famille ne mentait pas sciemment pour garder ses enfants auprès d’elle et les priver de leur père, avant que la scène finale ne lève mes doutes.

Second problème, des personnages et situations parfois hors sujets. Franchement, la fille, Joséphine, n’a absolument intérêt dans l’histoire, tout comme sa romance.  

Le dernier souci du film provient de sa mise en scène. Plutôt que de se frotter de manière frontale à son thème difficile, le réalisateur opte pour une approche télévisuelle avec de longs plans séquences parfois complètement hors sujet. Il faudra, par exemple, m’expliquer l’intérêt de filmer les pieds d’une jeune fille durant presque cinq minutes.

J’avoue avoir ressenti un certain agacement devant ses plans statiques qui dégage un coté véritablement prétentieux de la part de Xavier Legrand. Ce dernier semble très fière de son prétendu talent, à tel point qu'il préfère se regarder le nombril plutot que de traiter son sujet de manière correct.

Jusqu'à la Garde ne vaut finalement que pour sa dernière scène, la seule ou le réalisateur ose enfin aborder son sujet.

Niveau casting, l’excellent Denis Menochet est le seul à faire le job, face à une Léa Drucker en mode somnambule. Quant aux deux acteurs qui jouent les enfants du couple, ils ne sont guère plus à la hauteur.

Au final, Jusqu'à La Garde est l’exemple typique du film sans personnalité et complétement vide. Le réalisateur n’osant jamais approfondir son sujet, ni s’y frotter de prêt. Personnellement, je préfère largement L’Emprise, téléfilm qui se montrait beaucoup plus courageux et honnête dans sa démarche. 

 

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Commentaires
A
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> Il faut croire que non, puisque je n'ai pas vu le court métrage et j'ai trouvé le film mauvais. Au vu du résultat, il aurait mieux valu en rester au court métrage, puisque seul la dernière scène de Jusqu'à La Garde est intéressante. Quant au coté prétentieux, je ne me fiait pas à des interview du bonhomme, mais, c'est véritablement cela que j'ai ressentit tout le long du film.
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B
Oui on peut le croire en effet. Mais d'un autre côté on voyait déjà les soucis du mari dans le court-métrage et ils s'intensifient ici tout le long. Pas besoin d'attendre la fin. Quand il va l'appart de son ex, on voit qu'il y a un problème, une distance, elle ne veut pas rester avec lui dans une même pièce. <br /> <br /> Au vue des interviews lues, il ne se prend justement pas pour un génie et faire une suite à un court-métrage n'est pas évident. Mais même sans avoir vu le court, on peut trouver Jusqu'à la garde convaincant.
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T
@ borat<br /> <br /> <br /> <br /> Plus je repense à ce film et plus je me rend compte que ce qui lui manque, c'est un vrai point de vue et une vraie réflexion sur le sujet. Si il n'y avait pas la scène finale, j'aurais pu croire que c'était surtout l'histoire d'une femme manipulatrice prête à tout pour séparer des enfants de leur père, élément renforcé par l'attitude de la fille adolescente qui fait comprendre à sa mère qu'elle n'approuve pas lorsque toute la famille visite le nouvel appartement. D'ailleurs, dans le passage que tu cites, j'ai vraiment pensé que le comportement du gamin venait du fait que la mère l'avait monté contre le père pour mieux le garder auprès d'elle. Quant au rapport avec Kubrick, c'était juste une façon de dire que le réalisateur se prend déjà pour un grand génie, alors qu'il n'en est qu'à son premier film.
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B
Sauf qu'il aide grandement à comprendre d'où vient la peur du mari. Il y a quand même beaucoup de signe. Les passages dans la voiture avec le petit le confirme. On voit que le jeune n'est pas tranquille du tout et le comportement du père va dans ce sens. <br /> <br /> Je ne vois pas le rapport avec Kubrick mais passons. ;)
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T
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> Ayant vu le film en dvd, j'aurais pu visionner le court métrage qui était inclus en bonus, mais, Jusqu'à la garde m'a tellement agacé que j'ai finalement fait l'impasse. Honnêtement, plus le film avançait et plus j'avais l'impression que le film ne racontait rien, hormis la manipulation d'un femme qui prend toutes les occasions pour éloigner un père de ses enfants puisque rien ne permet de dire qu'il est violent, jusqu'à la dernière scène du film. Mais, j'ai surtout vu un réalisateur qui tente de se prendre pour le Kubrick français sans en posséder le talent. Pour l'interprétation, hormis Denis Menochet, c'est aussi vide que le reste. Léa Ducker est transparente et ne reflète jamais la peur que devrait ressentir son personnage, pareille pour le gosse trop propre sur lui, et l'adolescente qui ne sert à rien. Quant à L'Emprise, le téléfilm montre parfaitement la violence conjugal et ses effets, y comprit psychologique, sur les victimes. Et je trouve Fred Testot très bon dans un rôle pourtant pas évident à jouer et très loin de ses prestations habituelles.
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