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10 mars 2020

PETITS SECRETS & GRANDS MENSONGES (Big Little Lies - saisons 1 et 2)

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En 2016, la romancière Australienne Liane Moriarty sort son troisième roman, Big Little Lies ou Petit Secrets & Grands Mensonges chez nous. Le bouquin devient rapidement un succès et il ne faut pas longtemps pour que plusieurs responsables de network s'y intéresse.

C'est finalement la chaîne HBO qui empoche le morceau et contact le scénariste et producteur David E. Kelley pour adapter le bouquin sous forme de série.

Si le nom du bonhomme ne vous dit peut-être rien, il est pourtant loin d'être un inconnu dans le milieu de la télé. David E. Kelley commence sa carrière dans les années 80, en produisant et écrivant quelques épisodes de La Loi De Los Angeles.

Sept ans plus tard, il créé Docteur Doogie, sa première série avec le comédien Neil Patrick Harris en vedette. Suivront Chicago Hope, The Practice, mais, surtout Ally Mc Beal qui lui vaut la reconnaissance de la profession.

Après l'annulation de Goliath, son nouveau projet pour la plateforme Amazon, David E. Kelley se voit donc proposé de travailler sur Big Little Lies.

Dès le départ, plusieurs actrices d'Hollywood se disent intéressées pour faire partie du casting. C'est notamment le cas de Shailene Woodley, mais, aussi Nicole Kidman et Reese Witherspoon qui produisent également le programme.

Ayant apprécié sa collaboration avec le réalisateur Jean Marc Vallée sur le film Wild, Reese Witherspoon soumettra également le nom du cinéaste aux dirigeants d'HBO.

Le réalisateur se retrouve aux commandes de la réalisation de tous les épisodes, avec la garantie que Big Little Lies n’aille pas au-delà de ses 8 épisodes : « Il était prévu que ce soit un projet unique, et la fin laisse les téléspectateurs s'imaginer ce qui peut se passer après. Si nous faisons une suite, nous casserons ce bel objet que nous avons créé et le gâcherons » confiait le réalisateur lors du lancement du programme.

La saison 1 de Big Little Lies met notamment en scène, outre Nicole Kidman, Reese Witherspoon et Shailene Woodley, Laura Dern, Zoé Kravitz, Alexander Skarsgård, Adam Scott, Jeffrey Nodling, Iain Armittage et Santiago Cabrera.

L'histoire se déroule dans la petite ville de Monterey, en Californie. Un endroit paisible dont le quotidien est soudainement bousculé à cause d'une affaire de meurtre.

Aux grès des témoignages, le spectateur remonte le fil des évènements en même temps que les policiers. Selon certaines sources, tout aurait commencé avec l'arrivée dans la ville de Jane Chapman, une mère célibataire ayant débarqué avec son jeune fils, Ziggy. Lors de son premier jour d'école, ce dernier aurait rapidement été accusé d'avoir agressé une de ses camarades. Une affaire qui va rapidement prendre d'énorme proportion, jusqu’à mener à un drame.

Inutile de le cacher, les premières minutes de l'épisode 1 donne un peu l'impression de se retrouver devant une copie de Desperate Housewifes, la série pour ménagère de Marc Cherry. L'histoire se déroule également dans une petite ville secouée par un meurtre et les personnages centrales sont aussi des femmes.

Sauf que Big Little Lies est une production HBO et c'est ce qui fait toute la différence. Il ne s'agit par ici de se limiter à du superficiel, mais d'évoquer la vie très différente de plusieurs mères de famille, dans la société d'aujourd'hui. Chacune cherche sa place et s'interroge.

Célèste Wright, incarné par Nicole Kidman, doit vivre avec un mari jaloux, possessif, violent qui n'hésite par la frapper de plus en plus fort à chaque fois. Jane Chapman, qu'interprète Shailène Woodley, débarque à Monterey avec un lourd secret et, sous l'apparence, demeure une femme brisée. Même chose pour Renata Klein, joué par Laura Dern, que tout le monde voit comme une personne impitoyable à cause de son statut envié de chef d'une grande entreprise, et qui finira, elle aussi, par dévoiler ses faiblesses.

De son coté, Reese Witherspoon incarne Madeline Martha Mackenzie surnommé Maddie. Une femme au franc parler sans limite et qui a la fâcheuse manie de vouloir intervenir dans les histoires des autres.

Mais, derrière le masque de la mère de famille divorcée, fonceuse et bavarde, se cache une personne peu sûre d’elle et qui a peur de suivre ses envies, comme lorsqu'elle préfère plaquer l'homme dont elle est amoureuse parce qu'il s'agit de son amant.

Big Little Lies est donc une série bien plus profonde qu'il n'y parait, dont chaque épisode est réalisé à la manière d'un long métrage. Du coté des comédiennes, toutes sont formidables, mais certaines créé la surprise, comme Reese Witherspoon qui se lâche littéralement, tout comme Laura Dern, ou Shailene Woodley, formidable en femme blessée et qui montre enfin ici qu'elle est une bonne actrice.

La première saison de la série bénéficie d'une réputation élogieuse amplement mérité et demeure à voir absolument, aussi bien pour son scénario très bien écrit que pour son quatuor de comédiennes géniales et sa réalisation très juste.

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Dès la diffusion des premiers épisodes du programme, le succès est au rendez-vous. Et le public semble ne pas vouloir que l’histoire s’arrete ainsi.

David E. Kelley, le scénariste, décide de trahir la promesse faite à Jean Marc Vallée et, sous la pression, accepte d’écrire une saison 2, cette fois en collaboration avec Liane Moriarty.

Reese Witherspoon et Nicole Kidman restent productrice du programme, tout en reprenant leurs personnages réspéctifs.

Elles sont rapidement suivies par une partie du casting de la saison 1, auquel se rajoute Denis O’Hare, qu’on a pu voir dans plusieurs saisons d’American Horror Story, ou Martin Donovan. Seul Santiago Cabrera ne rempile pas, même si son personnage est toujours évoqué et visible dans des flash-backs.

La saison 2 de Big Little Lies compte surtout la présence de Meryl Streep à son bord. Durant le tournage de Pentagon Papers de Steven Spielberg, la comédienne n’avait pas caché avoir vivement apprécié la première saison et fait savoir qu’elle voulait participer à la série en cas de suite.

Par contre, l’absence la plus notable est bien celle du réalisateur Jean Marc Vallée, partit réaliser les épisodes d’une autre série HBO, Sharp Object.

Pour le remplacer, les responsables de la chaine jettent leur dévolu sur Andréa Arnold, dont la carrière s’est essentiellement construite à la télévision. On lui doit tout de même quelques longs métrages, dont une adaptation du roman Les Haut De Hurlevent, sortie en 2012.

La saison 2 de Big Little Lies démarre quelques semaines après les évènements clôturant la première saison. Les cinq amis ont toutes soigneusement gardé le secret sur la mort de Perry Wright, le mari de Céleste.

Malgré les forts soupçons de la policière en charge de l’enquête, personne ne sait la vérité à Monterey, hormis les protagonistes principales de l’affaire.

Mais, l’arrivée dans la ville de Mary Louise Wright, la mère de Perry, va tout remettre en cause. Car, celle ci veut savoir ce qui s’est véritablement passé ce soir ou son garçon a été retrouvé mort dans des escaliers.  

La première saison de Big Little Lies était celle de la souffrance et des erreurs pour les cinq héroïnes de Monterey. Logiquement, la suite dépeint les conséquences de leurs agissements et de leurs choix.

Chacune des femmes va devoir vivre avec le poids du secret sur les épaules, et le fait de ne rien pouvoir partager avec leurs proches. Celle qui en souffrira le plus est Bonnie Carlson, qui a perdu sa joie de vivre et plonge dans la dépression.

Madeline va aussi devoir assumer sa faute ainsi que son infidélité. Quant à Jane, elle parvient à retrouver l’amour, mais, son viol est toujours bien présent.

En plus d’une belle mère qui la considère comme responsable de la mort de Perry, Céleste va devoir apprendre à vivre sans son époux.

Mais, le personnage le plus intéressant de cette saison 2 est bien Mary Louise Wright. Sous ses airs de gentille mamie, la veille femme sait frapper la ou ça fait mal, verbalement parlant. Malgré son côté manipulateur, impossible de détester cette mère de famille incapable d’imaginer que son fils qu’elle chérissait est un être violent, infidèle, et dangereux.

Meryl Streep est sans conteste l’atout de cette saison 2, et ses nombreuses confrontations avec sa belle-fille incarnée par Nicole Kidman constituent les meilleurs moments de ces 8 épisodes.

Les autres actrices ne déméritent pas, notamment Zoé Kravitz ou Laura Dern, dont les rôles sont beaucoup plus approfondis dans cette suite.

L’autre point fort de cette saison 2 est d’avoir enfin intégré plus de scènes réunissant l’ensemble des cinq femmes, là ou elle ne faisait finalement que se croiser dans la première saison.

Venons en maintenant aux deux défauts principaux de cette suite. D’abord son scénario qui ne cherche même plus à surprendre.

Vu la fin de la saison 1, le spectateur pouvait finalement imaginer la suite logique des évènements, sans l’avoir sous les yeux.

Et le scénario de cette saison 2 ne va jamais au-delà de ces déductions. Ainsi, il était facile de deviner que cacher un meurtre allait être un fardeau beaucoup trop lourd à porter pour Madeline, Jane et les autres, et qu’elles finiraient par s’en libérer. Même chose pour Céleste qui ne parvient pas à faire son deuil et aurait besoin d’une véritable psychothérapie.

David E. Kelley tente bien de cacher le manque d’imagination de cette saison 2 en rajoutant certains éléments, comme le passé difficile de Bonnie qui justifierais son geste, ou Renata Kline qui se retrouve ruinée, mais, ça relève plus de l’incohérence qu’autre chose.  

Enfin, j’en viens au derniers point négatif de cette saison 2, sa réalisation. Clairement, on est très loin du style de Jean Marc Vallée.

Andréa Arnold tente comme elle peut de rester dans la continuité de son prédécesseur, mais, dés le premier épisode, il est clair que la réalisatrice ne fait pas le poids.

On se retrouve devant des épisodes filmés à la manière d’un soap et autant dire que Big Little Lies y perd beaucoup de son intérêt. La plus grosse erreur est sans doute de nous infliger des flash-backs à répétitions qui n’ont plus aucun sens dans cette saison 2.

La plupart des épisodes démarrent d'ailleurs en nous remontrant en boucle la mort de Perry Wright, ce qui finit par franchement agacer à la longue

Au final, vous aurez comprit que je suis plus que mitigé envers cette saison 2. Si voir autant de bonnes comédiennes réunit ensemble est toujours un plaisir, cette nouvelle fournée de 7 épisodes peine à convaincre et ne justifie jamais son existence. En résumé, appréciable, mais, très facultatif.

 

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