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10 novembre 2020

DOUBLE FACE (Le Samouraï / Flic Story)

Le_Samourai

Durant sa carrière cinématographique, Alain Delon a souvent croisé la route de réalisateurs avec qui il a collaboré à plusieurs reprises.

C’est le cas du metteur en scène Jean Pierre Melville, qui lui offre en 1967 le rôle principal du film Le Samouraï.

Lorsqu’il tourne ce long métrage, le cinéaste possède déjà une carrière riche composé d’œuvres reconnus comme Léon Morin Prêtre, Le Doulos, mais, aussi le Deuxième Souffle avec Lino Ventura.

A noter que la rencontre entre Jean Pierre Melville et Alain Delon aurait pu se faire bien avant Le Samouraï. En effet, trois ans avant, le réalisateur avait déjà proposé au comédien le rôle principal du film L’Ainé Des Ferchaux. Mais, Alain Delon n’aimait pas le personnage et refusa tout net. Il fut finalement remplacé par son camarade Jean Paul Belmondo.

Le Samouraï signe donc la première collaboration entre le comédien et le réalisateur, qui se poursuivra avec Le Cercle Rouge, en 1970 et Un Flic, le dernier film de Jean Pierre Melville tourné deux ans plus tard.

Au générique du film Le Samouraï, on trouve également François Périer, Nathalie Delon (à l’époque la compagne du comédien), et Jacques Deschamps, plus connu pour avoir été doubleur sur plusieurs films avec Clint Eastwood comme Pour Une Poignée De Dollars ou Pendez Les Haut Et Court, ainsi que la voix officielle de Robert Stack dans la série Les Incorruptibles.

Le Samouraï du film se nomme en fait Jeff Costello, tueur à gages particulièrement ruser et efficace.

Au début du film, il est chargé d’assassiner le patron d’une boite de jazz. Une tâche qu’il commet avec professionnalisme. Ce qui n’empêche pas la police de le convoquer ainsi que plusieurs témoins. Mais, ces derniers demeurent flous dans leur déclaration. Faute de preuve, Jeff Costello est relâché, tout en restant sous discrète surveillance.

Ce n’est bientôt plus son seul souci, car, ceux qui l’ont engagé ont eu vent de son passage dans un commissariat.

Estimant que le tueur à gages peut désormais représenter une menace pour eux malgré le travail accomplit, les commanditaires décident de l’éliminer. Mais, le samouraï ne va pas leur faciliter la tâche.

Durant toute sa carrière cinématographique, Jean Pierre Melville s’est construit un œuvre dominé par la solitude, l’échec et la mort.

On retrouve au moins deux de ses thèmes dans Le Samouraï. Pour ce film, le réalisateur s’est inspiré d’une citation extraite du Bushido, texte regroupant les codes moraux que suivaient les guerriers Japonais aux 10èmesiècles.

Une phrase qui résumé assez bien le personnage joué par Alain Delon et qui ouvre le film : « Il n'y a pas de plus profonde solitude que celle du samouraï si ce n'est celle du tigre dans la jungle, peut-être... »

Dans la peau de ce tueur à gages aussi peu bavard (le comédien ne prononce aucun mot durant les 10 premières minutes) qu’efficace et charismatique, l’acteur est tout simplement formidable.

Le reste du casting est tout autant à la hauteur, notamment François Périer en commissaire tenace qui n’hésite pas à contourner un peu la loi pour obtenir ce qu’il veut (l’intrusion quelque peu illégale dans l’appartement de Jane Vincent, incarné par Nathalie Delon, et les menaces à peine voilés qui s’en suivent).

Pour ce film, Jean Pierre Melville réduit la musique au maximum, décuplant ainsi en efficacité certaines scènes en apparences anodines (Delon qui cherche le micro caché dans sa chambre, alors qu’on entend seulement le bruit d’un oiseau dans sa cage).

Le réalisateur préfère souvent jouer sur les regards que sur les dialogues, comme lorsque Jeff Costello croise la route d’une pianiste après avoir exécuté son contrat.

Une façon de faire qui sera très souvent reprise, notamment dans les films de John Woo ou Nicolas Winding Refn.

Aujourd’hui, Le Samouraï est régulièrement cité parmi les grands classiques du cinéma, et pas seulement en France. Une distinction méritée, le film demeurant un excellent polar aussi singulier qu’envoutant, porté par un Alain Delon au sommet de son art.

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Autre collaboration importante dans la carrière du comédien, celle qu’il entame en 1969 avec Jacques Deray pour qui il tourne le film La Piscine, au côté de Romy Schneider.

Dès cette première rencontre, les deux hommes ne se quitteront quasiment plus, enchainant les œuvres : Borsalino en 1970, Doucement Les Basses en 1971 ou Trois Hommes A Abattre en 1980.

Pourtant, l’échec de Borsalino & Co, en 1974, aurait pu marquer la fin de cette collaboration, mais, il n’en fut rien et le duo enchainera immédiatement sur un autre film, Flic Story.

Première adaptation d’un livre de l’ancien inspecteur de police reconvertit en écrivain Roger Borniche (la seconde sera Le Gang, sortie en 1977, toujours avec Alain Delon en rôle principal et Jacques Deray à la caméra), Flic Story est centré sur la traque et l’arrestation dans les années 50 du malfaiteur Emile Buisson.

La version cinématographique réunit donc Alain Delon, Jean Louis Trintignant, Renato Salvatori, André Pousse, Henry Guybet, et Jacques Marin.

L’histoire suit donc la trame du roman. Dans la France d’après-guerre, Roger Borniche s’est taillé une réputation de policier aguerri, l’homme ayant résolu la plupart des affaires qui lui ont été confiés. Jusqu’au jour Emile Buisson sort de prison pour bonne conduite.

Bien avant que le policier n’entre en fonction, le criminel avait à son actif pas mal de cambriolage et une réputation de dur à cuire.

Les flics de l’époque eurent beaucoup de mal à l’épingler. C’est pourquoi le chef de Roger Borniche l’avertit immédiatement que cette affaire ne sera pas simple, tout en lui mettant la pression.

Le policier n’en tient guère compte, mais, très vite, alors qu’Emile Buisson reprend progressivement ses activités et sème la terreur dans la ville, il doit se rendre à l’évidence : Son supérieur avait raison.

Dès la première scène, Flic Story se présente comme un film riche en suspense présentant une sorte de jeu du chat et de la souris entre un policier expérimenté et un truand sans aucune limite morale.

Une base classique, mais, intéressante qui aurait pu donner aboutir à un très bon film. Malheureusement, ce n’est pas le cas.

Premier problème, Alain Delon, malgré ses qualités d’acteurs, ne semble guère à sa place dans le rôle de Roger Borniche. Il faut dire que son physique de jeune premier s’accorde mal avec l’image d’un flic ayant déjà des années d’expérience derrière lui. Même affublé d’une moustache, difficile donc de croire à ce personnage. Heureusement, en face, il y a Jean Louis Trintignant, aussi génial que glaçant dans la peau de ce truand cruel et revanchard, bien décidé à redevenir l’homme redouté qu’il était autrefois.  

Le comédien se montre d’un sérieux absolu et son interprétation justifie à elle seule le visionnage du film. Il est également dommage que la mise en scène ait été confié à Jacques Deray, bon cinéaste, mais, dont les œuvres n’ont jamais fait d’étincelles non plus.

Enfin, il est à regretter que Flic Story ait un scénario aussi paresseux, éliminant rapidement toute tension pour se limiter à des scènes déjà vu ailleurs. Bref, si le spectacle offert n’est pas désagréable, on restetrès loin du grand film attendu.

 

 

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