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16 octobre 2019

DU SANG SUR LA NEIGE (Les Granges Brulées)

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Lorsque Jean Chapot réalise Les Granges Brûlées, au milieu des années 70, il n'en est qu'à son troisième long métrage, qui sera d'ailleurs le dernier puisqu'il quittera ensuite le cinéma pour retourner au théâtre, d'où il venait, avant de passer l'essentiel de sa carrière dans le milieu de la télévision.

Ce n'est d'ailleurs pas à lui qu'on doit l'initiative du film, mais à Raymond Danon, l'un des plus grands producteurs français de l'époque. Durant sa carrière, l'homme s'est fait une spécialité dans l'art de réunir les grands acteurs autour d'une même œuvre. 

Durant sa carrière, Raymond Danon à produit plusieurs films avec le duo Romy Schneider/Michel Piccoli, notamment Max Et Les Ferrailleurs, Les Choses De La Vie ou Le Trio Infernal,  

Il a également travaillé à de nombreuses reprises avec Claude Sautet, Jean Gabin ou encore Bertrand Tavernier, dont il produira les premiers films. A cette liste, on peut rajouter les noms de Simone Signoret et Alain Delon.

Quelques années après le succès du film de Pierre Granier Deferre, La Veuve Couderc, qu'il avait produit et dans lequel on trouvait déjà les deux stars, le producteur choisit donc de retenter le coup pour Les Granges Brûlées.

Pour la petite histoire, Simone Signoret et Jean Chapot s'était déjà croisé vingt ans avant, sur le film Les Sorcières De Salem, ou ce dernier officiait comme assistant réalisateur.

Dans le casting du film Les Granges Brûlées, on trouve, outre les deux stars, Paul Crauchet, Jean Bouise, Bernard Le Coq, Catherine Allegret, et une jeune comédienne qui fait alors ses débuts, Miou-Miou.

On note également la participation, non crédité, de Florence Moncorgé-Gabin, la fille du comédien Jean Gabin qui joue ici la femme du juge incarné par Alain Delon.

Le film est aussi l'occasion pour le musicien Jean Michel Jarre de signer sa première, et unique à ce jour, bande originale de film.

L'histoire du long métrage se déroule dans le Haut Doubs. Un soir, sur la commune de Gilley, prêt de Pontarlier, deux hommes déblayant la neige avec leur machine découvrent le cadavre d'une femme.

Il apparaît vite que cette dernière a été assassiné. Le jeune et ambitieux juge Jean Pierre Larcher est chargé du dossier. Dès le début de son enquête, il en vient à soupçonner l'un des membres de la famille Cateux, qui possèdent une ferme baptisée Les Granges Brûlées.

Malgré le fait qu'il ne dispose d'aucune preuve, le juge ne va plus les lâcher, au point de vite se heurter à Rose, la solide matriarche de la fratrie, prête à tout pour protéger les siens.

Le film de Jean Chapot fait aujourd'hui partie des œuvres oubliés du cinéma Français de cette époque. Il faut dire que Les Granges Brûlées est loin d'être une date marquante, et en cela plusieurs raisons.

D'abord, la réalisation qui se rapproche plus de celle d'un téléfilm qu'un d'un long métrage de cinéma. Jean Chapot ne cherche jamais à dynamiser l'intrigue ou à mettre en valeur ses comédiens.

Tout ça reste assez plat et même le scénario s'avère décevant. L'intrigue policière n'est finalement qu'un banal prétexte pour réunir Alain Delon et Simone Signoret.

Impossible de croire un instant qu'un jeune juge, même peu expérimenté, puisse passer autant de temps à quasiment harceler une famille dans laquelle il n'y a visiblement aucun meurtrier.

Mais, il faut reconnaître que Jean Pierre Larcher aura au moins le mérite de mettre à jour certaines vérité au sein de cette fratrie, dont la communication n'est pas franchement le point fort.

Au-delà de ces griefs, beaucoup ont également adressé un autre reproche au long métrage de Jean Chapot : Le fait que son intrigue se rapproche sur de nombreux points de celle d'un autre film tourné quelques années avant, à savoir L'Affaire Dominici, dans lequel on trouvait également le comédien Paul Crauchet.

Et il est vrai que les deux films ont un point de départ quelque peu similaire et qu'on y évoque une ferme et ses habitants, suspectés de meurtre.

Avec tout ça, certains vont peut-être penser que Les Granges Brûlées n'est qu'un film finalement peu recommandable. Pourtant, le long métrage de Jean Chapot, malgré ses défauts déjà évoqués, mérite qu'on lui donne sa chance.

S’il n'y avait qu’une seule raison de la visionner, ce serait incontestablement à cause d'Alain Delon et Simone Signoret. Ces derniers déploient tout leur talent dans cette œuvre et leurs nombreuses confrontations verbales, sorte de jeu du chat et de la souris entre un jeune juge trop sûr de lui et une femme au caractère bien trempé, constituent les meilleurs moments de cette œuvre.

Le duo parvient mème à éclipser les autres comédiens, qui sont pourtant tout aussi bon, même si certains ont des personnages qui ne servent à rien comme Jean Bouise qui incarne un journaliste. Les Granges Brulés, c'est aussi cette musique au synthétiseur que certains trouveront sans doute daté, mais qui a le mérite de rajouter une ambiance étrange au film.

Le film de Jean Chapot n'a rien d'un chez d'œuvre oublié et restera pour beaucoup anecdotique, mais, je lui trouve un coté attachant toujours intacte aujourd'hui, et ce malgré les années.  

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Commentaires
A
@ AIO <br /> <br /> <br /> <br /> Moi aussi, j'ai une affection particulière pour ce film. Pour autant, avec le recul, j'avoue que certains de ses défauts paraissent assez flagrant.
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A
Perso, j'aime bien ce polar (enfin, plutôt un drame...) à la française qui peut escompter sur la confrontation entre deux excellents acteurs. Par contre, je te rejoins sur la mise en scène, un peu trop lapidaire et digne d'un téléfilm
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