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20 novembre 2018

QUAND J'AI FAIM DE TOI (Grave)

Grave

Horreur et cinéma Français n’ont jamais vraiment fait bon ménage. Les raisons en sont nombreuses : Frilosité des comités de financements, un public qui ne répond pas présent, et, souvent aussi, manque de qualité dudit long métrage.

Il faut dire que des œuvres comme Promenons Nous Dans Les Bois, ou encore Bloody Malory, n’ont eut aucun mal à refroidir les ardeurs des plus endurcis.

A l'heure actuelle, je ne compte veritablement qu'un seul film d'horreur reussit, à savoir Les Yeux Sans Visages, réalisé dans les années 60 par Georges Franju.

En 2016 sort le film Grave, signé par une jeune inconnue du nom de Julia Ducournau, qui tourne la sa première œuvre pour le cinéma.

Jusque la, la réalisatrice s’était essentiellement fait la main sur plusieurs courts métrages, ainsi qu’un téléfilm pour la chaîne Canal  +, baptisé Mange.

Au grés de son passage dans de nombreux festivals, Grave commence à se faire une très bonne réputation.

Certains parlent d’influence qui vont de David Cronenberg à Dario Argento, tandis que d’autres comparent le film au cinéma d’horreur des années 70. Rapidemment, alors que Grave obtient le premier prix au Festival de Gerardmer en 2017, la presse commence à évoquer ce long métrage phénomène.

De son coté, Julia Ducournau ne cache pas son amour du genre qu’elle revendique, haut et fort, notamment lorsqu’elle avoue avoir découvert Massacre A La Tronçonneuse très jeune, et évolué aussi bien avec le cinéma d’Alfred Hitchcock, ou celui d’Henry Gearoges Clouzot, qu’avec la série La Quatrième Dimension.

«Mes parents étaient très ouverts. Pour eux, c'était aussi important de regarder des films que de lire des classiques de la littérature française. J'ai été bercée par les œuvres de grands réalisateurs, sans discrimination de genre. » explique t elle dans une interview au Figaro.

La distribution de Grave ne comporte aucuns noms connu, mais, on peut citer les apparitions du comédien et scénariste Bouli Lanners, qui incarne un routier, de la cinéaste Marion Vernoux, dans le rôle d’une infirmière, et de Laurent Lucas, habitué du genre à la Française puisqu’il était déjà au générique de long métrages comme Calvaire ou Alleluia.

Le rôle principal est confiée à Garance Marillier, qui a commencé sa carrière sous la direction de Julia Ducournau,  à l’occasion de son premier court métrage, Junior. Elle retrouve ensuite la réalisatrice un an plus tard pour le téléfilm Mange.

Sur Grave, la cinéaste lui confie le rôle de Justine, une jeune fille qui integre une école pour devenir vétérinaire, comme l’ont fait avant elle ses parents ; un endroit ou se trouve également sa grande sœur, Alexia.

Dés la première nuit, Justine est enrôlée avec tous les nouveaux pour une longue période de bizutage. Un moment ou les anciens tentent de soumettre les petits jeunots, par divers rites plus ou moins humiliant.

Pour la jeune fille qui vient d’une famille de végétariens, le premier instant traumatisant survient quand elle est contrainte de manger un morceau de viande cru.

Il ne faudra pas longtemps pour que cet évènements soit le prélude à une lente transformation intérieur, révélant progressivement la vraie nature de Justine.

Si il est une chose qu’on ne peut nier avec Grave, c’est que Julia Ducournau y démontre un vrai talent d’écriture et une certaine aptitude à créer des ambiances.

Mais, cela ne suffit pas pour faire un bon film. Comme le révélera la réalisatrice par la suite, le tournage de Grave a été un peu chaotique et certaines scènes, notamment celle qui ouvre le long métrage, ont été improvisés à la dernière minute.

Et, malheureusement, cela se ressent grandement à plusieurs moments, tant beaucoup de passages, comme celui du monologue de l’infirmière ou lors du premier repas à la cantine de Justine, semblent totalement inutile et plombent le rythme du film.

Mais, la plus grosse erreur de Julia Ducournau est de vouloir trop forcer le trait sur les personnages et les situations.

Pour bien nous expliquer qu’Adrien est homosexuel, la cinéaste le montre en pleine action avec un autre type, ou en train de mater une vidéo gay sur son portable.

Il en va de même avec le cannibalisme de Justine, qui mange ses cheveux avant de les vomir, ou rêve d’animaux mort alors que son envie de chair fraîche concerne plus la viande humaine. Je pourrais également ajouter le végétarisme du personnage centrale, que la réalisatrice nous rappelle au moins trois ou quatre fois, au cas ou on aurait oublié.

Enfin, hormis la très bonne prestation de Garance Marillier, il faut bien dire que le reste du casting n’est pas franchement à la hauteur, je pense surtout à Ella Rumpf qui incarne Alexia, la sœur de Justine.

Grave n’est pas un mauvais film, tant il démontre une sincérité évidente de la part de la réalisatrice envers le genre.  Mais, ça reste une œuvre contenant beaucoup de défauts, et, notamment, son rythme en dent de scie.

S’attaquer au thème difficile du cannibalisme était une bonne idée, mais, si Julia Ducournau tente de se hisser à la hauteur de certains maîtres, comme David Cronenberg, elle n’en possède pas encore l’expérience. Quant au soi disant coté glauque du film, ceux qui ont notamment vu  Cannibal Holocaust, à l’instar de l’auteur de ces lignes,  le trouveront bien inoffensif.

Pour ma part, j’ai tendance à penser que Grave est un film sincère dans sa démarche, mais maladroit dans son résultat final, la réalisatrice ne semblant pas savoir vraiment faire le tri dans toutes ses idées. Ce qui, encore une fois, ne remet pas en cause le talent de Julia Ducournau, dont je guetterais malgré tout le prochain film.

 

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Commentaires
T
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis assez d'accord pour Martyrs. Quant au coté réfléxion, j'étendrais ta remarque à une bonne majorité de torture porn.
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B
J'aime les deux parties, d'autant que la seconde va largement plus loin que les vulgaires torture porn ricains. Au moins il y a un minimum de réflexion derrière, pas comme cette daube raciste qu'est Hostel.
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A
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> Martyrs est bon dans sa première partie, mais, la seconde avec la longue scène de torture à la Saw m'a ennuyé profondément. <br /> <br /> Tu parles de film hybride à propos de Grave, moi, j'y vois plus un film brouillon ou la réalisatrice n'arrive pas à canaliser ses idées et part un peu dans tous les sens.
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A
@ AIO<br /> <br /> <br /> <br /> Mais, je le connais bien, et, en effet, je partage entièrement ton opinion, aucun long métrage Français ne le surpasse à ce jour.
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A
"pour ma part, j'attends le film d'horreur Français ou le réalisateur ou réalisatrice saura imprimé sa vision unique et personnel à son long métrage" : alors je te recommande vivement Les yeux sans visage, le meilleur film d'horreur français et de loin à mes yeux
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