LA BELLE ET LE MONSTRE (Nos4A2 - saison 1)

En 2014, alors que les spectateurs découvraient l'unvers de Joseph Hillstrom King, alias Joe Hill, via l'adaptation de son second livre, Corns, au cinéma, sortait, parallèlement, en France, le troisième roman du bonhomme baptisé Nosfera2.

Le bouquin obtient un certain succès et ressortira d'ailleurs un an plus tard, dans une nouvelle version agrémentées de déssin de Charles Paul Wilson III, un artiste spécialisé dans les illustrations de comics.

En 2019, la chaîne américaine AMC, qui diffuse déja les séries The Walking Dead et Fear Walking Dead, annonce le lancement d'une adaptation en série du roman Nosfera2.

En France, c'est la plateforme Amazone Prime qui récupérera les droits de diffusion du programme.

Les responsables de la network ne vont pas chercher très loin la personne qui sera showrunner de cette nouvelle série, puisqu'ils engagent Jami O'Brien, qui a notamment travaillé sur The Walking Dead et Fear Walking Dead.

Quant à Kari Skogland, elle a fait l'essentiel de sa carrière à la télévision (notamment sur Son Of Anarchy ou The Handman's Tail) et réalise plusieurs épisodes de Nosfera2 (rebaptisé Nos4a2).

Au niveau de la distribution, on trouve notamment Ashleigh Cummings, qu'on a pu voir en 2017 dans le film Love Hunters, Ólafur Darri Ólafsson, un comédien suédois découvert dans la série Trapped, et enfin, Zachary Quinto, révélé par son rôle du méchant Sylar dans la série Heroes, et apparu depuis dans les deux premières saisons d'American Horror Story et, au cinéma, dans les derniers Star Trek.

L'acteur a souvent joué les personnages cruels et c'est encore le cas ici. Un choix qu'il à d'abord hésité à faire : " J’étais au départ réticent de rejouer encore un méchant dans une série fantastique et d’horreur. D’un autre côté, j’étais attiré par la transformation radicale que m’offrait le personnage centrale. Depuis longtemps, je rêvais de disparaître et de me perdre dans une telle métamorphose. Et quitte à revenir à la télévision, je me suis dit que cela faisait sens de le faire dans un registre où on me connaissait et où on m’appréciait."

Le personnage en question se nomme Charlie Manx. Il s'agit d'un individu roulant à bord d'une vieille Rolls, dans laquelle il emmène des enfants en direction d'un pays étrange baptisé Christmasland.

Cet homme est un mystère, tout comme sa quête bizarre et sa capacité à passer d'un homme âgé à un fringant bonhomme. Alors qu'il vient de recruter un nouvel homme de main en la personne d'un type quelque peu simplet baptisé Bing Partridge, Charlie Manx découvre qu'une jeune fille, Victoria McQueen, possède un pouvoir aussi puissant que le sien.

Par la seule force de sa pensée, elle peut faire apparaître un pont, capable de l'emmener n'importe ou. Si Victoria McQueen tente d'abord de rejeter ce don qui vient de se manifester, la jeune fille va progressivement devoir se rendre à l'évidence : Son destin est d'affronter et de détruire Charlie Manx, quoi qu'il en coûte.

Il y a environ un an et demi, j'ai eus l'occasion de découvrir et de lire le roman de Joe Hill, que j'avais particulièrement apprécié. Lorsque la nouvelle d'une adaptation du bouquin est tombé, j'ai ressentit un sentiment d'impatience, mêlé à de la curiosité.

Dans ces conditions, ma façon d'aborder la série a donc été différente d'une vision vierge de toute référence. Je connaissais bien l'histoire, son déroulement et j'ai vite décelé les différences entre les versions papier et télévisé.

Le bouquin est construit en deux parties. On découvre d'abord les deux personnages, à savoir le cruel Charlie Manx et celle qui va le défier, Victoria ou Vic Mc Queen.

Lorsque l'histoire commence, cette dernière a tout juste huit ans. C'est à cet âge qu'elle découvre son don. Le lecteur la suivra jusqu'a ses 16 ans, et sa rencontre avec le kidnappeur d'enfant, qui sera finalement arrêté et mourra peu après. Du moins officiellement. C'est la que commencera la seconde partie du livre, ou l'on retrouvera Vic McQueen plusieurs années plus tard, alors qu'elle est désormais maman d'un petit garçon. Un enfant dont va se servir Charlie Manx en guise de vengeance, avant une ultime confrontation entre lui et son ennemie, au pays cauchemardesque de Christmastland.

Pour cette saison 1 de la série, les responsables ont préféré s'en tenir uniquement à la première partie du bouquin. Comme ce dernier, l'histoire est axée essentiellement sur Charlie Manx et Vic McQueen, deux personnages autour desquels en gravitent d'autres.

Lui est donc un homme étrange roulant à bord de sa vieille Rolls Royce, dans laquelle il emmène des enfants. La première scène le montre se débarrasser sauvagement de son partenaire. Il en trouvera un autre en rencontrant un homme corpulent, mais, quelque peu simplet, faisant notamment le ménage dans un lycée, prénommé Bing Partridge.

Ce dernier a tué ses parents lorsqu'il était adolescent et vit désormais seul dans la demeure familiale. L'agent d'entretien s'ennuie dans sa petite vie, et ne trouve du réconfort que dans les bande dessinés comics qu'il échange avec une autre élève, Vic Mc Queen.

Cette dernière approche de ses dix huit ans et n'aspire qu'à une chose : Quitter la ville ou elle vit et partir faire des études dans une école d'art.

Vic Mc Queen veut fuir son père alcoolique et parfois violent, et sa mère envahissante, car, protectrice jusqu'a l'excès.

Son pouvoir arrive subitement et va lui faire quelque peu perdre ses repères. Vic Mc Queen est capable de faire apparaître un pont n'importe ou, et de retrouver n'importe quel objet perdu.

Un don qui va la placer directement dans le collimateur de Charlie Manx. Car, ce dernier possède aussi son propre pouvoirs, tout comme Maggie, une jeune bibliothécaire qui voit l'avenir dans des lettres de Scrabbles.

Vic Mc Queen est la seule à pouvoir rivaliser, en force mentale, avec Charlie Manx. Elle doit donc l'affronter et le détruire avant que lui ne l'élimine.

Je ne vais pas vous détailler toutes les différences entre le bouquin et sa version télé. En général, soit c'est trop fidèle ou ça ne l'est pas du tout. Quoi qu'il en soit, on est rarement satisfait.

Mais, pour ceux  qui ont lu comme le livre de Joe Hill, sachez que les responsables explorent des pistes scénaristiques intéressantes qui ne sont pas dans le roman (notamment sur la personnalité de Charlie Manx).

Malheureusement, elles ne sont pas toujours suffisamment exploités, à l'instar du personnage de Maggie, beaucoup plus présente ici, mais dont la solitude imposé par son pouvoir, et dont elle souffre, demeure trop peu présente.

Nos4A2 se démarque surtout de son modèle papier sur un point essentiel, et quelque peu regrettable, c'est le fait d'avoir adoucit le personnage de Bing Partridge. Dans le livre, il s'agit d'un véritable pervers sexuel qui manipule, pour son travail, du Sévoflurane, un gaz anesthésiant.

Il va l'utiliser pour aider Charlie Manx à kidnapper des enfants, mais, se gardera, en échange, les mères de familles. Ces dernières, drogués, lui feront quelques petites gâteries d'ordres sexuelles (si vous voyez ce que je veux dire), avant qu'il ne s'en débarrasse. Dans la série, il se contente simplement de leurs porter des gâteaux et demeure beaucoup plus innocent.

Il est également intéressant de noter que la série accentue les points de comparaisons avec l'oeuvre de Stephen King. Impossible de ne pas songer à Christine en découvrant que la Rolls Royce de Charlie Manx est vivante. Même chose pour le kidnappeur d'enfants, qui rappelle par certains cotés le personnage de Ça, le clown.

Malgré tout , Nos4A2 est une adaptation plutôt recommandable, étant donné qu'on y trouve pas mal de bonnes idées, parfois différents du livres (certaines visions de Christmasland sont terrifiante et voir des gamins poignarder, puis, dévorer sauvagement un adulte à pleine dent dans un beau festin anthropophage est un spectacle assez rare) et que les acteurs, Zackary Quinto en tète, sont particulièrement bons.   

A noter, pour finir, qu'une saison 2 vient d'ètre annoncée pour 2020. On peut supposer facilement qu'elle concerna la seconde partie du livre. Il y à donc de grandes chances que je reparle l'année prochaine.