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20 octobre 2020

LES DEMONS DE L’AMERIQUE (Le Diable, Tout Le Temps)

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En 2011, Donald Ray Pollock publie son premier roman, baptisé The Devil All The Time. Un livre choc dans lequel l’auteur dévoile une vision excessivement sombre de l’humanité. Le bouquin devient rapidement un best seller.

Il faudra pourtant attendre 9 ans après la sortie de la version papier avant que ne débarque enfin l’inévitable adaptation cinématographique.

Chapeauté par le comédien Jake Gyllenhaal via sa nouvelle société de production, la transposition est signé Antonio Campos, assisté de son frère Paulo pour le scénario.

On y trouve un sacré casting, composé notamment de Tom Holland (alias Peter Parker dans les derniers films Spider Man de Marvel), Bill Skarsgård (si vous cherchez le comédien derrière le masque du clown dans les deux chapitres de Ça signé Andrès Muschietti, c’est lui), Robert Pattinson (qu’on  retrouvera l’année prochaine en Bruce Wayne dans le nouveau Batman), Jason Clarke, Haley Benett, Sebastian Stan, Riley Keough, Eliza Scanlen (l’adolescente psychopathe de Sharp Object), et Harry Melling (Dudley Dursley dans la saga Harry Potter).

A noter que Donald Ray Pollock, l’auteur du bouquin, fait partie de la distribution du film et officie en tant que narrateur (sa voix est remplacé par celle de Benoit Allemane, doubleur de Morgan Freeman entre autre, dans la version française).

Rebaptisé en France Le Diable Tout Le Temps, cette adaptation se déroule en Virginie Occidental, et commence dans les années 50, dans un bled paumé du sud de l’Ohio baptisé Meade.

Ayant grandit dans la ville, le soldat Willard Russell y revient après s’être battu durant la seconde guerre mondiale.

Avant de retrouver ses parents, il fait une halte dans le café du coin. Sur place travaille une jeune serveuse du nom de Charlotte.

Dés le premier regard, Willard en tombe amoureux et finira par l’épouser, au grand dam de sa mère qui voulait le marier avec Helen Hatton, une de ses voisines célibataire.

Dans l’établissement ou le couple s’est rencontré se trouvait également Carl Henderson et Sandy, une autre serveuse. Tout deux formeront également un couple, unis dans le meurtre d’auto stoppeurs. Quant à Helen Hatton, elle rencontrera l’homme de ses rèves, un predicateur qu’elle n’épousera pas pour le meilleur. Willard et Charlotte Russell auront un fils, Arvin, et formeront une famille heureuse, jusqu'à ce que leurs destins basculent.

Après la mort de ses parents, Arvin sera confié à son grand père et sa grand père, qui vivent déjà avec une petite orpheline. Quelques années plus tard, la fillette devenue une jeune fille croisera un prêtre aussi séducteur que vicieux.

Le Diable Tout Le Temps est un film assez particulier dans sa structure. Il n’y aucune trame générale, le scénario se résumant plutôt à une multitude de petites histoires. Des personnages qui se croisent, la plupart du temps sans jamais se rencontrer, mais, dont les destins sont liés dans la mort et la tragédie.

C’est souvent leur foi chrétienne inébranlable et aveugle qui les poussera à commettre le pire, tel Willard Russell tuant son chien, car, persuadé qu’un sacrifice offert à Dieu permettra de sauver sa femme atteinte d’un cancer, ou ce prédicateur étranglant sa jeune épouse tout en espérant que le créateur pourra ensuite la ressusciter.

D’autres se serviront de la foi pour exploiter leurs penchants les plus sombres, comme ce prêtre amateur de jeunes filles, leur expliquant qu’elles doivent se déshabiller dans sa voiture pour que Dieu voit leurs corps.

Enfin, si certains ne revendiquent aucune religion, ça ne les empêchent pas d’être aussi pourri et tordu que les autres, à l’instar de ce flic prêt à tout pour gagner des élections, ou ce couple de psychopathe particulièrement barré. Dans un coin tranquille, madame séduit les jeune hommes, les tuent et couchent avec pendant que monsieur prend des photos.

Que les âmes sensibles se rassurent, si le film depeint des personnages finalement tous plus horribles les uns que les autres, le réalisateur ne bascule presque jamais dans l’horreur graphique, excepté cette scène ou un animal est montré cloué sur une croix.

C’est d’ailleurs ce que certains lui ont reproché, à savoir de jouer plus la carte de la suggestion (la femme qui couche avec des morts ne sera visible qu’à travers des vieux négatifs de photos). Pour ma part, je trouve que ça n’empêche pas le film de faire son effet et de procurer quelques bons moments de tension. 

Long métrage choc et très sombre montrant les pires travers de l’être humain, Le Diable Tout Le Temps vaut également pour son casting impeccable.

Tom Holland est parfait en frère violent et protecteur, tout comme Jason Clarke ou Riley Keough, mais, la plus grande performance est, à mon sens, celle de Robert Pattinson, incroyable en prêtre aussi vicieux et lâche que charmeur et charismatique (la scène ou il tente de convaincre la jeune Lenora que le bébé qu’elle attends n’a rien a voir avec lui est assez sidérante).

Le seul reproche qu’on peut faire à cette adaptation provient de sa mise en scène très télévisuelle malgré son cinémascope (la réalisation donne parfois l’impression de regarder plusieurs épisodes d'une série en une seule fois).

Mais, ce n’est qu’un défaut mineur au regard des qualités de ce très bon long métrage dont la structure ne plaira pas forcement à tout le monde, mais, qui a le mérite de ne pas laisser indifférent le spectateur ayant le courage de tenter le voyage jusqu’au bout.    

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