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14 avril 2020

DRACULA VERSION BLAXPLOITATION (Blacula - Le Vampire Noir / Scream, Blacula, Scream)

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Au cours des années 60, l’Amérique tout entière est secouée par la révolte du peuple Afro-américain. Un mouvement qui va s’étendre au milieu du cinéma et donner naissance à ce que l’on appellera la Blaxploitation.

Concrètement, il s’agit de changer la place des noirs dans les longs métrages, ceux ci n’ayant jusque-là que des prestations mineures.

Les films de la Blaxploitation mettent en scène des héros afro américains dans des histoires taillées sur mesure.

Sweet Sweetback's Baadasssss Song, réalisé par Melvin Van Peebles en 1971, est la première œuvre issue de cette mouvance.

Son immense succès finira par convaincre les producteurs d’investir dans de ce nouveau type de long métrage.

Durant ces années d’existence, la blaxploitation touche quasiment tous les genres. Le polar avec la série Shaft, le western ou encore les films d’espionnages et d’arts martiaux.

Evidemment, l’horreur n’est pas oubliée. C’est là que certains ont l’idée de reprendre des classiques de la littérature fantastique et de les adapter en suivant la tendance.

Premier du lot, Blacula – le Vampire Noir, réalisé par William Crain en 1972. Comme d’autres réalisateurs et acteurs de cette période, l’homme est issu de la mouvance blaxploitation et disparaitra avec elle.

Après avoir participé au tournage du film Brother John, en 1971, il se fait la main sur un épisode de la série La nouvelle Equipe, avant d’être engagé pour cette nouvelle version cinématographique du roman de Bram Stocker.

Il persévéra dans la transposition de classiques littéraires en 1976, avec Dr Black-Mr Hyde.

Pour incarner le personnage de Blacula, la production choisit William Horace Marshall, essentiellement en raison de sa taille impressionnante qui avoisine les 2 mètres et d’une voix exceptionnellement grave.

Ce rôle restera le plus connu du comédien. Avant cela, William Horace Marshall est apparu dans un épisode de la série Star Trek baptisé Unité Mutronique.

Dans les années 90, il enchainera quelques petits rôles, dans Maverick de Richard Donner, ou Dinosaur Valley Girl de Donald F. Glut, avant de se retirer définitivement du monde du cinéma.

Au casting de Blacula – Le Vampire noir, outre William Horace Marshall, on trouve également Vonetta McGee, Denise Nicholas, et Charles Macaulay.  

L’histoire commence à la fin du 18ème siècle. Envoyé par des dirigeants Africains dans un voyage à travers l’Europe, le Prince Mamulwalde doit tenter de plaider en faveur de la fin des pratiques esclavagistes.

Son périple l’amène à passer par la Transylvanie ou il est reçu par le Comte Dracula. Evidemment, ce dernier ne le laissera jamais quitter le château.

Après l’avoir mordu, le vampire lui jette une malédiction, puis, l’enferme avec son épouse dans un des coins secrets de la bâtisse.

Deux cents ans plus tard, alors que, pour beaucoup, le Comte Dracula n’est désormais plus qu’une légende, le château est vendu et deux antiquaires décident de ramener plusieurs objets à Los Angeles, dont le caveau ou dort le Prince Mamulwalde, désormais connu sous le nom de Blacula.

Il ne faudra pas longtemps pour que celui ci se réveille et commence à faire quelques victimes, tout en jetant son dévolu sur la belle Tina, réincarnation de sa défunte épouse Luva.

Dans l’ensemble, Blacula – Le Vampire Noir reprend plutôt fidèlement les principaux éléments du roman de Bram Stocker.

On y retrouve notamment ce thème du vampire amoureux prêt à tout pour retrouver celle qu’il a aimé et perdu autrefois.

De même, Blacula reste un personnage plus victime de sa condition que réellement cruel. Pour autant, le vampire ne peut résister au sang et à sa nature.

Particularité : Ses morsures n’entrainent pas la mort, mais, la transformation en suceurs de sangs et serviteurs dociles au teint blafard du maître.

Ce qui nous vaut des passages ou les nombreux « infectés » avancent lentement tel des zombies, les canines proéminentes en plus.

Le film de William Crain est un pur produit de son époque, avec ses défauts inhérents à la période.

Ceux qui sont allergiques à la Soul et au Funk sont donc prié d’aller faire un tour, car, le film est rempli de ce type de musique, du générique d’ouverture au final, en passant par cette scène ou le réalisateur film durant de longues minutes une femme et deux hommes chantant dans un restaurant.

Le film pâtit aussi d’effets spéciaux relativement rudimentaires, mais, également d’une bonne dose de vannes racistes sur des afro américains, des blancs ou des homosexuels.

Pour autant, malgré ses défauts, le long métrage de William Crain possède un certain charme, en grande partie grâce au jeu parfait de William Horace Marshall.

Assez inoffensif, mais distrayant, Blacula – le Vampire Noir est une série B tout ce qu’il y a de plus agréable.

Bref, une véritable curiosité à découvrir et, si le film ne constitue pas forcément la meilleure adaptation du roman de Bram Stocker, c’est loin d’être la plus mauvaise.  

Sans titre-1 copie

Même si le film ne connait pas le succès espéré, ça n’empêche pas les producteurs de vouloir continuer dans cette voie.

En 1973 sortiront coup sur coup Blackenstein et Scream Blacula Scream, suite du film de William Crain, qui voit rempiler William Horace Marshall dans le rôle qui l’a fait connaître.

Contrairement au comédien, le réalisateur du premier épisode laisse ici sa place à Bob Kelljan, autre transfuge de la Blaxploitation.

Après Scream Blacula Scream, ce dernier réalisera Act Of Vengeance en 1974, un rape and revenge, avant de se tourner vers la télévision.

Niveau distribution, ce second Blacula s’octroie les services de la grande star de l’époque, en l’occurrence Pam Grier.

Figure également Richard Lawson, qui incarnera quelques années plus tard l’un des parapsychologues du film de 1982, Poltergeist, et Don Mitchell.

L’histoire de Scream Blacula Scream se déroule dans un immense manoir. Tout commence à la mort de Mama Loa, grande prêtresse vaudou.

Pour lui succéder, la veille femme a choisit sa fille adoptive, Lisa Fortier. Une décision qui provoque la colère de son fils légitime, Willis.

Un prêtre vaudou lui confie alors un sac contenant les ossements de Blacula. Au cours d’une messe noire, Willis ramène le vampire d’entre les morts, espérant qu’il s’en prenne à Lisa.

Mais, c’est lui qui se fait mordre et devient un esclave. Il ne sera pas le dernier à être changé en vampire. Quant à Blacula, il sympathise rapidement avec Lisa et, apprenant que la jeune femme pratique le vaudou, décide de demander son aide pour se défaire de sa condition de suceur de sang.

Pendant ce temps, le compagnon de Lisa, l’ancien détective privé Harvey Dunlop, commence à se poser des questions face aux nombreux meurtres qui ensanglante la ville.

Cette suite se présentait sous les meilleurs auspices, notamment parce qu’il ne s’agissait plus de s’inspirer d’un roman, mais, de faire dans l’originalité. Mais, aussi, grâce au thème, peu utilisé dans le cinéma d’horreur, du vaudou, ici combiné à celui du vampirisme.

Malheureusement, il faut bien dire que, dans l’ensemble, Scream Blacula Scream est plutôt une déception.

L’histoire d’héritage n’est abordée qu’au début du film, et sert finalement plus de prétexte à ce que quelqu’un fasse revenir Blacula.

Même chose pour le thème du vaudou qui ne sera véritablement utilisé que dans la scène finale, seul moment réussit du film.

Pour le reste, cette suite navigue entre incohérences (pourquoi Willis et sa copine, devenus des vampires, ont, par moment, l’air tout à fait normal ? Et pourquoi le vampire laisse-t-il en paix un prostitué qui passe près de lui ?) et copie du premier film (ce sont, à nouveau, 2 flics qui traquent Blacula).

Mais, ce qui frappe le plus avec cette suite, c’est qu’elle demeure finalement encore plus fauchée que le film original. On a même plus le droit au traditionnel passage de la mort du vampire.

Quant aux comédiens, ils ne semblent guère convaincus par ce qu’on leur demande de jouer, et ce n’est pas la présence de Pam Grier qui change les choses. Seul William Horace Marshall demeure finalement toujours investi dans son personnage.

Au final, Scream Blacula Scream est une suite bavarde et paresseuse qui ne s’imposait absolument pas.

 

 

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Commentaires
A
@ AIO <br /> <br /> <br /> <br /> Et je te conseille surtout le premier opus, qui, malgré des maladresses évidentes, possède, à mon sens, un certain charme.
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A
PAS VU mais ce Blacula m'intéresse, surtout pour le premier film évoqué
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