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13 novembre 2019

FORMATAGE DES CONSCIENCES (Chez Nous)

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Dans les années 70, le cinéma français se fait une spécialité des films à consonance politique. Des réalisateurs comme Yves Boisset ou Costa Gavras tente de bousculer le public et de le faire réfléchir sur des sujets d’actualité.

Avec le temps, ce type d’œuvres à progressivement disparu du paysage. Pourtant, certains continuent à œuvrer dans cette voie difficile.

C’est le cas du cinéaste Belge Lucas Belvaux. Nous sommes en mars 2017, à quelques mois de l’élection présidentiel, et le réalisateur choisit précisément ce moment pour sortir son nouveau film, Chez Nous, traitant de l’extrême droite en France.

A l’affiche de ce nouveau long métrage, on trouve Emilie Dequenne, qui retrouve le cinéaste pour la seconde fois après Pas Son Genre, en 2014, mais, aussi, Catherine Jacob, André Dussollier, Guillaume Gouix, Anne Marivin, Patrick Descamps, fidèle du réalisateur Lucas Belvaux qui apparaît dans plusieurs de ses films.

L’histoire de Chez Nous se déroule dans le Pas-De-Calais, précisément dans la petite ville fictive d’Henart, une cité ouvrière ou vit Pauline Duhez, jeune infirmière à domicile.

La jeune femme partage l’essentiel de son temps entre son métier, qui la passionne, l’éducation de ses enfants qu’elle élève seule depuis son divorce, et son père à la retraite, dont elle s’occupe.

Un jour, le docteur Philippe Berthier, dernier médecin de la ville encore en activité, l’invite à dîner chez lui.

D’abord intriguée, la jeune femme finit par se rendre dans la grande demeure du praticien. Au cours du repas, l’homme lui propose de devenir tète de liste du Rassemblement national populaire, autrement dit le RNP, aux élections municipales.

Après avoir quelque peu hésité, notamment à cause du fait qu’il s’agisse d’un parti d’extrême droite, Pauline finit par accepter, ignorant à quel point ce choix va changer son existence.

Étant donné le thème principal du film et sa date de sortie, il était évident que Chez Nous allait créer la polémique, ce qui n’a pas manqué d’arriver.

Ainsi, plusieurs cadres du front national, comme il se faisait appeler à l’époque, critiquèrent sèchement le film de Lucas Belvaux.

Il faut bien dire que le réalisateur Belge ne se prive pas de les citer directement. Ainsi, le personnage incarné par Catherine Jacob n’est autre que la fille du fondateur du parti Le Bloc Patriotique, mouvement d’extrême droite. On apprendra très vite qu’elle a trahi son père pour pouvoir devenir présidente et seule responsable du mouvement.

Avec Chez Nous, Lucas Belvaux montre surtout comment une communauté paisible peut basculer dans la haine de l’autre, et la manière dont le formatage des esprits peut s’operer. En somme, le film raconte comment, avec l’aide de divers outils de propagande, notamment, certains sites sur Internet, les membres d’une paisible communauté en viennent à la violence et au racisme, qu’il soit verbal ou plus frontal.

Malheureusement, si les intentions du réalisateur belge peuvent s’avérer louables, ça ne suffit pas à faire de Chez Nous une œuvre réussit.

Lucas Belvaux veut à ce point régler ses comptes avec l’extrême droite française qu’il en oublie d’avoir le recul nécessaire sur son sujet.

Le cinéaste ne livre aucune analyse de fond, que ce soit sur son scénario ou sur les motivations de ces personnages.

Il suffit de prendre en exemple le personnage de Stéphane Stankowiak, incarné par Guillaume Gouix.  Le réalisateur nous le présente comme un ancien du bloc ayant rejoins un mouvement nazi a la doctrine plus radicale.

Si le spectateur est témoin des actes du bonhomme via plusieurs scènes marquante, Lucas Belvaux ne cherche jamais à expliquer ce qui, dans le parcours de ce personnage, l’a poussé à rejoindre des mouvements d’extrême droite.

Encore une fois, Lucas Belvaux souhaite tellement signer une œuvre à charge qu’il en oublie sa mission de réalisateur.

Au final, Chez Nous est loin du grand film qu’il aurait pu être, et ne tient finalement que sur ses comédiens. Reste une œuvre intéressante, mais, qui ne marquera pas les esprits et ne méritait peut être pas autant de tapage.

 

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Commentaires
A
@ AIO<br /> <br /> <br /> <br /> Il y a aussi ceux préfère s'abstenir tout simplement. J'ai tendance à penser qu'il vaut mieux ne rien choisir et ne pas se déplacer plutôt que d'opter pour des partis extrêmes. Mais, c'est une simple opinion qui ne regarde que moi.
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A
à titi : oui ils votent par mécontentement et parce qu'ils se sentent trahis par les partis classiques. D'ailleurs, la plupart de ces partis ont disparu ou sont sérieusement moribonds en France
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T
@ AIO<br /> <br /> <br /> <br /> Contrairement à ce que tu penses, Lucas Belvaux ne fustige pas ceux qui votent pour les partis d'extrême droite. Aucun personnage n'est jugé. Avec ce film, Il tente simplement de montrer l'envers du décor de ce qu'on soupçonne sans oser le dire (les ratonnades nocturne dans des camps de migrants par des néo nazis qui ne font pas parti de l'extrême droite). Mais, Chez Nous se rapproche plus du drame que du film politique. Pour ton analyse politique, je suis d'accord à une différence prêt, ceux qui votent pour les partis populistes n'adhèrent pas tous à l'idéologie. Ils sont une grande majorité à faire ce choix pour montrer leur mécontentement. D'une manière plus général, l'histoire se repete et on revient à ce qui s'est produit au début des années 30. Espérons que les choses ne tourneront pas de la même manière.
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A
pas vu et je dois dire qu'il ne m'intéresse pas du tout. Je commence à en avoir assez de ces drames en forme de moralines qui consistent à fustiger les personnes qui votent pour des partis peu recommandables. Qu'on le veuille ou non, c'est le principe du vote démocratique, à savoir le choix de tout à chacun de voter pour le parti qu'il estime le plus représentatif de ses idées. En fait, il faudrait surtout analyser pourquoi en Europe, la majorité se tourne vers des parties populistes. Si les partis classiques avaient fait le job, il n'y aurait pas cette grogne populaire. Ce n'est que mon avis, bien évidemment
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