Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
films and séries
Derniers commentaires
Publicité
films and séries
Archives
31 octobre 2019

COMME AU CINEMA (Popcorn / Nightmare Cinéma)

220px-Popcorn_FilmPoster

Au début des années 90, le cinéma d’horreur n’est plus franchement en grande forme. Après une longue période de suites à répétitions et de longs métrages usant jusqu'à la corde des formules éculés, le public s’est lassé et le genre ne fait plus recette.

En 1991, le scénariste et comédien Alan Ormsby décide de mettre en scène l’un de ses scénarios, voulu comme un hommage au film d’horreur des années 50.

L’homme a longtemps été un proche du cinéaste Bob Clark. Ils se rencontrent au début des années 70 et collaborent sur le troisième long métrage du metteur en scène, Children Shouldn't Play with Dead Things.

Alan Ormsby écrit et joue le rôle principal tandis que Bob Clark réalise. Quelques années plus tard, alors qu’il doit cosigner le film Deranged avec le comédien Jeff Gillen, le scénariste fait appel à Bob Clark qui accepte de produire le film.

Durant les années 80, on retrouvera le nom du scénariste derrière des films comme La Féline de Paul Schrader, My Bodyguard, comédie qui marque la première apparition au cinéma de l’actrice Joan Cusack et de Matt Dillon, ou Porky’s 2, sorte d’ancêtre à American Pie, pour lequel Alan Orsmby retrouve son camarade Bob Clark.

Ironie du sort, c’est justement l’acteur principal de ce dernier film, Mark Herrier, qui sera choisi par la production pour remplacer le scénariste derrière la caméra.

Mais, Alan Orsmby parviendra quand même à tourner, sans être crédité, les petits films parodiques inséré dans le long métrage.

Au casting, on trouve notamment Jill Schoellen, Dee Wallace Stone, Tony Roberts ou encore Kelly Joe Minter, qui figurait au générique de Freddy 5 : L’enfant Du Mal.

Popcorn fonctionne sur le principe du film dans le film. L’histoire tourne autour d’une bande d’étudiants en cinéma qui décident de monter, avec l’aide de leur professeur, un festival ou seront projetés des œuvres de science-fiction et d’horreur oubliés des années 50.

Des séries Z que les jeunes veulent présenter en reprenant des gimmick chère à William Castle, c’est à dire des animations au cours de la séance en rapport avec le film projeté.

En fouillant dans un vieux coffre, ils trouvent la bobine d’un film inachevé réputé maudit.

Tous ignorent que ces images ont un rapport avec les cauchemars fais par l’une des étudiantes.

Dés le début du festival, les meurtres s’enchainent. Et si quelqu’un avait décidé de finir dans le sang le long métrage inachevé ?

Popcorn est un film assez particulier dans sa forme. Cette histoire d’étudiants montant un festival de cinéma est d’abord traitée comme une comédie des années 80, mais, les œuvres projetés durant la manifestation ramènent bien à quelques œuvres des années 50 (le film sur l’homme électrique, notamment, vaut le détour), le tout contrebalancé avec des passages montrant une messe noire évoquant les années 70.

Un mélange qui demeure l’une des qualités de ce film méconnu, couplé à un scénario plutôt malin, ménageant des meurtres au contenu relativement inédit.

Dans ce contexte, il est dommage que la réalisation soit aussi peu inspirée, et que les comédiens ne soient pas franchement à la hauteur (la palme à Jill Schoellen, jamais crédible). Seule Dee Wallace Stone s’en sort avec les honneurs, mais, son personnage disparaît malheureusement très rapidement de l’histoire.

Malgré tout, Popcorn est un film sympathique qui mériterait une plus grande reconnaissance.

Nightmare_Cinema-669457488-largeSi certains se demandent ce que devient le réalisateur Mick Garris, la réponse est toute simple : Il préfère désormais réunir quelques-uns de ses camarades cinéastes pour des anthologies.

Après les deux saisons de Masters Of Horror, et Fear Itself, le réalisateur décide de remettre le couvert une nouvelle fois. Sauf que plus aucun responsable de network ne veut le suivre.

Mick Garris ne se décourage pas pour autant et transforme son projet télévisuel en long métrage. Nous sommes en 2017 et le réalisateur décide de réunir Joe Dante,  Ryūhei Kitamura, David Slade ou Alejandro Brugués auquel il propose à chacun de s’occuper d’un sketch.

L’ensemble est relié par une histoire, mise en scène par Mick Garris, ou des personnes sont attirés dans un cinéma et voit sur grand écran la réalisation de leurs peurs les plus profondes. Puis, la séance s’achève et le projectionniste, incarné par Mickey Rourke, vient les massacrer.

Quant aux sketchs, il y en a cinq, de qualités variables. The Thing in the Woods, réalisé par Alejandro Brugués, ouvre le bal.

Il s’agit sans doute du mini film le plus surprenant. Ça commence comme une parodie de slasher du type vendredi 13, mais monté de manière non chronologique.

On y voit une adolescente couverte de sang poursuivie dans une forêt par un type portant un masque de soudeur. Un tueur bien plus débrouillard que ses victimes, qui massacre des jeunes prêts d’un camp de vacances, le tout ponctué de gags comme lorsqu’une des victimes tente d’attraper des couteaux que le tueur lui pique à chaque fois pour lui planter dans le corps. Alors qu’on navigue en plein clichés, le scénario prend soudainement un virage à 180 ° et dérive vers l’histoire d’invasion extraterrestres.

On continue ensuite avec le second sketch, Mirare, mis en scène par Joe Dante et dans laquelle on retrouve un Richard Chamberlain assez surprenant.

L’histoire tourne autour d’un couple, Anna et David. Ils sont jeunes et semblent heureux, mais, il y a une ombre au tableau : La jeune fille porte une grande cicatrice sur une joue et en souffre.

Son compagnon, issu d’une famille riche, lui propose alors de se faire opérer dans une clinique prestigieuse. Par amour, elle accepte, sans imaginer les conséquences de ce choix.

Joe Dante met en scène cette histoire cruelle avec une certaine ironie et le talent qu’on lui connaît, appuyé par de très bons acteurs.

Le troisième court métrage, Mashit, est signé Ryūhei Kitamura. Pour l’occasion, le cinéaste vers dans l’anticléricalisme avec cette histoire se déroulant dans un pensionnat catholique, et démarrant avec le suicide brutal d’un jeune garçon.

Ce fait divers tragique n’est que le prélude à une histoire de démon et de possession rappelant le Suspiria de Dario Argento. La grosse différence étant que, si l’italien avait su miser sur l’ambiance, ce n’est visiblement pas dans les habitudes du japonais.

Preuve en est ce final bien barré virant au jeu de massacre, ou des jeunes filles se font trancher la gorge et couper les membres ou la tète à coup de machette, dans un déluge de sang et de morceau de corps volant dans tous les sens.  

On se calme ensuite avec This Way to Egress, avant dernière histoire ou David Slade joue la carte de l’étrange. Dans un très beau noir et blanc, on suit une femme en visite chez le médecin avec ses enfants. Mais, lorsqu’elle sort de la consultation, les choses semblent avoir changé et le monde autour d’elle semble déformé. Quant à ses enfants, ils ont disparu.

Avec ce court métrage lorgnant du coté de l’univers de David Lynch ou de la série La 4ème Dimension, David Slade s’essaye à quelque chose de diffèrent, et si This Way to Egress est intéressant, son final en point d’interrogation demeure tout de même frustrant.

On termine avec le court métrage le plus faible du lot, à savoir Dead, réalisé par Mick Garris. Après avoir été témoin du meurtre de ses parents et s’être prit une balle dans le ventre lui-même, un adolescent se réveille à l’hôpital et apprends qu’il est resté 17 minutes entre la vie et la mort, avant que les médecins ne parviennent à le faire revenir.

Résultat : le jeune garçon est désormais capable de voir des personnes décédées. Ce qui va être bien utile pour échapper au fantôme de sa mère qui veut l’entrainer dans l’autre monde, et au meurtrier de ses parents qui souhaite finir le travail.

Si le sujet de cette ultime histoire n’est déjà pas franchement original, Mike Garris ne fait rien pour la rendre plus intéressante, et le jeu en roue libre du jeune Faly Rakotovahana n’arrange pas les choses.

Bilan final plutôt positif tout de même pour Nightmare Cinéma. Une anthologie dont on retiendra plus ses courts métrages (sauf le dernier), que son fil rouge bancal et raté.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité