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31 octobre 2019

ELLE NE REPART JAMAIS SANS RIEN (Marianne - saison 1)

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C’est un fait acquis, le cinéma d’horreur n’est pas vraiment un genre très prisé chez nous. Pourtant, on compte bons nombres de tentatives, pour finalement peu de réussites véritables.  Mais, si le fossé est déjà bien présent dans le 7 èmeart, c’est encore pire dans le domaine des séries.

Dans les années 70, quelques-uns tentèrent de s’aventurer dans le fantastique, avec des programmes comme L'île Aux Trente Cercueils, adapté de Maurice Leblanc ou La Poupée Sanglante, tiré d’un bouquin de Gaston Leroux. Mais, ces œuvres télévisuelles relevaient plus du mystère que de l’horreur.

C’est également dans cette catégorie qu’on peut classer la série de Canal +, Les Revenants, créé en 2012 par Fabrice Gobert.

En 2018, le réalisateur et scénariste Samuel Bodin décide de remédier à cette lacune en signant le premier programme entièrement horrifique français de l’histoire.

L’homme n’est pas un novice dans le domaine de la télévision puisqu’on lui doit déjà la série de guerre déjanté Lazy Company et le téléfilm T.A.N.K.

Avec la série Marianne, il change d’univers en s’attaquant cette fois à la sorcellerie, un thème qui lui vient de son enfance, comme il l’explique lui-même dans le Mad Movies n°333 : « L’histoire du programme vient d’un cauchemar que je faisais de manière récurrente, quand j’avais environ 12 ans. J’étais poursuivi par une sorcière qui entrait dans le corps de mes amis et de ma famille. Je courais, je me cachais et lorsque j’étais devant un pote ou un membre de ma famille, je disais -sorcière ? Et comme elle était obligée de me dire la vérité, je la démasquais et continuais à fuir. J’ai toujours eu envie de raconter ce petit morceau de souvenir et voilà ! »

Mais, de bonnes intentions suffisent rarement. Samuel Bodin et son producteur Raphaël Rocher ont dû batailler pour imposer leur série : « Nous sommes allé voir Netflix, car, ceux-ci venaient de produire Marseille. Il commençait donc à y avoir des fenêtres pour des productions Françaises sur la plateforme. Malheureusement, ils ont refusé, pensant que c’était trop tôt pour faire de l’épouvante chez nous. Du coup, on a développé le projet avec un autre diffuseur qui nous a finalement lâché. Et finalement, alors qu’on avait écrit les trois premiers épisodes, Netflix s’est montré intéressé. »

La machine est lancée, avec une condition : la saison 1 doit être achevé dans un délai très court, en échange d’une liberté totale. Pas effrayé par l’ampleur de la tâche, Samuel Bodin et son équipe relèvent le défi.

Le casting est essentiellement composé de jeunes comédiens peu connu du grand public, mais, dont certains ont déjà du métier, comme Victoire Du Bois, qu’on a pu apercevoir dans le film Call Me By Your Name, ou Lucie Boujenah, nièce du célèbre comédien et humoriste, qu’on a notamment aperçue dans la comédie 20 ans d’écart.

En réalité, le seul nom connu est celui d’Alban Lenoir, qui retrouve le réalisateur Samuel Bodin quelques années après avoir participé à l’aventure Lazy Company.

L’histoire est centrée sur Emma Larsimon, une jeune romancière qui a connu le succès avec une séries de livres racontant le combat entre une jeune femme et une sorcière baptisé Marianne.

Au moment ou la série commence, l’écrivaine est en pleine séance de présentation de son dernier bouquin, qui marque la fin de sa saga démoniaque.

Alors qu’elle est en pleine séance de dédicace, l’une de ses amies d’enfance vient la voir et lui explique que sa mère est possédée par Marianne. Elle supplie Emma de retourner dans le village de son enfance afin de tout arrêter.

La romancière ne prend d’abord guère au sérieux son ancienne camarade, mais, lorsque cette dernière se suicide après lui avoir donné un bijou à remettre à sa mère, Emma décide de respecter les dernières volontés de la défunte.

Elle retourne sur les traces de son passé en compagnie de Camille, son attachée de presse et amie. Mais, Emma ignore que Marianne, la sorcière, existe réellement et l’y attend avec impatience.

Selon le propre aveu de Samuel Bodin et de son coscénariste Quoc Dang Tran, l’histoire de la série est un mélange entre plusieurs inspirations, qui sont, il faut le reconnaître, assez reconnaissable en visionnant la série.

La principale influence est bien celle de Stephen King, en particulier le roman Ca. On peut d’ailleurs dire que, d’une certaine manière, dans la série de Samuel Bodin, la sorcière cruelle à remplacé le clown malfaisant.

En retournant sur les lieux de son enfance, Emma, la romancière, va devoir affronter son passé et ses drames, ses erreurs, mais, aussi, sa peur de se confronter à Marianne.

Ses amis d’enfance et ses proches seront, eux aussi, contaminé par le mal, et devront également y faire face. C’est sans doute cet élément qui rapproche le plus les deux œuvres.

On peut rajouter, comme influence, les films de James Wan, dont Insidious qui a, semble-t-il, pas mal marqué le duo de responsables.

C’est sans doute ce qui explique le look très américain de l’ensemble. Pour autant, certains éléments, comme ce personnage de curé, ou l’ambiance de cette petite ville dont on ne connaît pas le nom, mais, qu’on devine situé en Bretagne, ne trompe pas sur l’origine de la série.

Avec Marianne, Samuel Bodin et Quoc Dang Tran signe un programme qui offre son quota de frissons et de scènes sanglantes., appuyé par un casting particulièrement bien choisit. Je pense surtout à Mireille Herbstmeyer, comédienne de télévision qui incarne ici avec un plaisir évident une vieille femme possédée par Marianne.

On peut remarquer au passage que la plupart des cauchemars que fait Emma Larsimon, l’écrivaine et héroïne de l’histoire, auraient parfaitement eut leur place dans une aventure du tueur Freddy Krueger.

 Si la série est donc plutôt agréable à suivre, elle n’en contient pas moins plusieurs défauts. Ceux qui ne connaissent rien à l’horreur seront sans doute surpris, mais, ceux qui ont déjà vu un film de genre dans leur existence seront en terrain connu.

Des histoires de sorcelleries, il en existe pléthore et Marianne ne sort pas du lot en comparaison de tout ce qui a été proposé.

Mais le plus gros point faible de Marianne provient de son scénario, qui laisse peu de place au développement de certains personnages. Je pense notamment à Camille, l’amie d’Emma, dont la présence dans cette histoire et les motivations quand a sa fidélité avec l’héroïne demeurent assez flou.

Au final, si la création d’une série comme Marianne est à saluer, et que le résultat se montre sympathique, il est dommage que les responsables ne prennent finalement pas plus de risques, préférant plutôt rester en terrain connu.  

 

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