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17 juillet 2019

MANIPULATIONS A TOUS LES ÉTAGES (Harmonium / Parasite)

harmonium

Durant plusieurs années, les films parlant de vengeance et de manipulations furent, en majorité, Américains.

Parmi les grands maitres du genre, on peut citer Alfred Hitchcock ou Brian De Palma.

Mais, les temps ont changé et aujourd’hui, le cinéma venu d’Asie évoque lui aussi ses thèmes, à sa manière.

En 2016, c’est le cinéaste Koji Fukuda qui signe avec Harmonium une histoire de vengeance. Le réalisateur s’est déjà fait remarquer trois ans plus tôt avec Au Revoir L’Eté, une œuvre dramatique récompensée dans quelques festivals.

Peu de comédiens véritablement connus au générique d’Harmonium, hormis, peut-être, Tadanobu Asano, que certains ont peut-être vu dans des films comme Ichi The Killer de Takashi Miike ou Zatoichi de Takeshi Kitano.

L’histoire concerne une famille vivant dans une banlieue paisible. Le père, Toshio, travaille chez lui ou il s’est créé une petite entreprise de scierie, tandis que sa femme, Akié, s’occupe de la maison et de leur fille, Hotaru, 10 ans.

La vie s’écoule paisiblement jusqu’au matin ou un homme apparaît devant la maison. Il se nomme Yasaka et vient se sortir de prison. Lui et Toshio se connaisse depuis longtemps et ce dernier accepte de l’héberger chez lui, à la grande stupéfaction d’Akié qui n’avait jamais entendu parler de cet étrange ami.

La famille ne le sait pas encore, mais, un engrenage infernal vient de se mettre en place, qui va tous les emporter.

Harmonium est un film aussi étrange que subtil, mettant en scène une vengeance particulièrement redoutable dans le sens où elle va s’étendre dans le temps.

Le film de Koji Fukuda est ainsi construit sur deux périodes. La première concerne l’intrusion de Yasaka, et la façon dont il va semer le trouble dans cette famille aisée.

Dès sa première apparition, debout silencieux face à la maison de Toshio, l’homme dégage un sentiment inquiétant.

C’est également ce que va ressentir progressivement ce père de famille en comprenant la raison de la présence de Yasaka.

Koji Fukuda ne laisse d’ailleurs pas longtemps le suspense à ce sujet. Autrefois amis, Tohio et Yasaka ont commit un meurtre ensemble, mais, seul Yasaka a été arrêté.

C’est donc avec un sentiment de rage que l’homme sort de prison après des années d’enfer. Avec un calme redoutable, il va s’insinuer dans cette famille, gagner la confiance d’Hotaru, séduire Asaka, puis disparaître après un étrange incident dont on ne saura rien, mais, qui laissera la fillette paralysée à jamais.

C’est a partir de la que débute la seconde partie du film. Nous sommes huit ans plus tard. Toshio et Akié s’occupent comme ils peuvent d’Hotaru, tout en continuant à rechercher Yasaka qui semble avoir disparu.

Le père de famille est sur le point d’abandonner lorsqu’il découvre que le jeune homme qu’il vient d’embaucher à la scierie n’est autre que le fils de son ancien ami.

La suite dévoilera progressivement une machination particulièrement tordue et longtemps préparée par Yasaka, visant à détruire Toshio et sa famille.

Au delà de l'histoire de vengeance, le réalisateur montre également à quel point le manque de communication dans un couple peut s'avérer destructeur, puisque le chef de famille demeure peu loquace et n'avouera que très tardivement à la vérité à sa femme au sujet de son passé difficile.     

Avec Harmonium, Koji Fukasada oscille entre le suspense et le drame, et signe une œuvre parfaitement réalisé et très réussie, porté par d'excellents comédiens, et dont le sujet s’inscrit dans la continuité de films comme Les Nerfs A Vifs, Théorème ou Harry, Un Ami Qui Vous Veut Du Bien.

parasiteSortit en 2019, Parasite nous amène a changer de registre, du moins en apparence. Cette fois, il ne s’agit plus de vengeance, mais, de manipulations et de mensonges. Aurolée du Grand Prix au dernier Festival de Cannes, le film est signé Bong Joon-ho, que les cinéphiles connaissent bien pour des œuvres comme The Host, Memories Of Murders ou The Mother.

Pour le casting, le réalisateur choisit de reprendre deux comédiens ayant déjà travaillé avec lui, à savoir Song Kang-ho, qu’on pouvait voir, notamment, dans Snowpiercer - le Transperceneige, et Choi Woo-sik, aperçu dans le précèdent film de Bong Joon-ho, Okja.

Le scénario de Parasite s’article autour d’une famille, les Ki-taek. Ils vivent dans un appartement minable et sont tous au chômage, ce qui ne les empêche pas de multiplier les petites magouilles.

Un soir, Ki-woo, le fils de la famille reçoit la visite d’un ancien ami. Celui-ci donnait des cours d’Anglais à l’un des enfants d’une riche fratrie, les Park. Or, il doit quitter la ville et propose donc à Ki-woo de le remplacer.

Ce dernier accepte immédiatement et, grâce a sa sœur qui lui fabrique un faux curriculum vitae, il entre ainsi dans la riche famille en tant qu’étudiant.

Ki-woo ne tarde pas à trouver une occasion pour faire engager sa frangine chez les Park, en la faisant passer pour une grande artiste mondialement connue et très demandée.

Quelques manigances plus tard, le père et la mère Ki-Taek se retrouvent également au service de la richissime famille.

Mais, alors que le plan démoniaque fonctionne à merveille, un évènement va venir faire dérailler la machine et plonger les deux familles dans le drame.

Avec Parasite, Bong Joon-ho ne change pas ses habitudes et signe un film mélangeant les genres. On trouve donc un peu de suspense, une pointe de drame ainsi qu’un humour parfois caustique.

Certains ont décelé dans cette œuvre une sévère critique de la pauvreté dans la façon dont est montré la famille ki-taek, alors que le réalisateur renvois dos à dos les deux camps. Qu’ils soient riches ou pauvres, chacune des deux fratries paiera le prix fort à la fin de l’histoire, qui s’achèvera dans un bain de sang.    

Mais, surtout, Bong Joon-ho ne juge jamais ses personnages, tous parfaitement joué. Même si, pour ma part, j’avoue préférer la première partie du film à la seconde, Parasite reste tout de même une belle réussite d’un réalisateur qui continue de surprendre, chose de plus en plus rare de nos jours. Autant dire que, pour une fois, on a un long métrage dont la récompense à Cannes n'est pas usurpé.

 

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Commentaires
A
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis curieux de savoir ce que tu penseras du film de Koji Fukuda, en tout cas.
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B
Je ne connais pas du tout le réalisateur, mais je note !
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A
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> Parasite est en effet une belle réussite, et une Palme D'or tout à fait mérité pour Bong Joon Ho. Je te conseille également Harmonium, très diffèrent, mais, tout aussi intéressant.
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B
Deux grandes palmes d'or en deux ans, on peut dire que c'est un événement. Une sacrée réussite que Parasite, où Bong Joon Ho retrouve le mordant et l'humour noir de son premier long Barking Dog. Il y a également cette horreur qui arrive dans des moments surprenants. Puis le travail sur les trois groupes de personnages est fascinant : les riches qui méprisent les petits et même les petits qui se bouffent entre eux pour avoir un statut qui reste méprisant. Fascinant.
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