LA DIFFICILE VIE DES HÉROS (X-Men Dark Phoenix / Spider-Man Far From Home)
Parmi les évènements cinématographiques de 2019, on pourra retenir le septième (en ne comptant pas les spin off) et dernier film de la franchise X Men, sous-titré Dark Phoenix.
La plupart des comédiens issus du coté prequel de la saga, rempilent. James McAvoy revient donc une ultime fois s’installer dans le fauteuil du professeur X, tandis que Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Nicholas Hoult, Tye Sheridan, Kodi Smit-McPhee ou Evan Peters et Sophie Turner viennent, une nouvelle fois, le rejoindre. A noter la présence de Jessica Chastain qui incarne ici la méchante de service.
L’histoire démarre alors que l’équipe de mutants s’en va effectuer une mission très dangereuse dans l’espace. Alors qu’ils tentent de sauver des astronautes, les X Men perdent Jean Grey. Celle ci se retrouve à flotter dans le vide sidéral durant quelques minutes.
Tous le monde la croit morte, mais, il n’en est rien et, à leur retour sur terre, les mutants sont accueillis en héros. Pourtant, quelque chose s’est passé durant ce voyage. Jean Grey a absorbé une mystérieuse force cosmique.
Devenue infiniment plus puissante, mais aussi incontrôlable, la jeune mutante devient un danger pour ses camarades et le monde, mais aussi, une cible pour un étrange groupe de personnes semblant prêt à tout pour récupérer ce pouvoir.
Cet ultime épisode avait plusieurs objectifs, en plus de celui de clôturer la saga. D’abord, faire oublier le détesté X Men - L'Affrontement Final, en offrant enfin une adaptation fidèle de l’arc scénaristique concernant l’histoire de Jean Grey, alias Dark Phoenix.
Mais, aussi, montrer que, malgré tous les changements s’étant produit depuis Apocalypse (Rachat de la Fox par Disney, éviction de Bryan Singer, qui ira se consoler en signant le biopic d’un rocker moustachu, etc…) il n’y avait aucune crainte à avoir. Pour renforcer cette certitude, les responsables avait même confié le poste de metteur en scène Simon Kinsberg, scénariste sur les épisodes Days Of Futur Past et Apocalypse.
Personne ne croyait que ce fût possible, mais, en termes de foutage de gueule, le film de Simon Kinsberg surpasse largement X Men - L'Affrontement Final, au point que je demande sincèrement si je ne regrette pas le film de Brett Ratner.
Le fait que le fameux générique d’ouverture, avec son célèbre thème, n’apparaisse pas au début du film aurait pourtant dû me faire douter.
Dés la première scène, ou l’équipe de mutants s’en va effectuer une mission dans l’espace, j’ai eu l’impression de me trouver plus face à un épisode des Avengers qu’à un film des X Men.
Si les deux franchises ne s’était jamais ressemblé jusqu’ici, c’est pourtant le cas avec Dark Phoenix, ce qui aurait pu passer si le film n’avait pas aligné autant d’invraisemblance.
Entre un Professeur X devenu arrogant au point de préférer les humains aux mutants (il l’avouera à demi mot lors d’un dialogue, à se demander pourquoi il a bâti son école), un personnage crucial de la saga qui meurt comme une merde, une histoire de méchants extraterrestres complètement à coté de la plaque, sans oublier une fin bâclée tournant le dos de manière particulièrement cynique à la saga toute entière (et renvoyant à la fin d’X Men 3).
Avec un mépris pour ses mutants encore plus affiché que Brett Ratner, Simon Kinsberg signe le pire épisode de la saga.
Dans ce désastre, seuls les acteurs s’en sortent honorablement. Sophie Turner, qui incarne Jean Grey, tente même d’apporter un peu de profondeur à son personnage qu’elle rend véritablement touchant dans son errance et sa solitude.
Sur qu’avec Bryan Singer au commande, X Men Dark Phoenix aurait été une magnifique conclusion. Dire que son absence se ressent est un euphémisme. Il semble également évident que Disney n’a pas attendu que la franchise se termine pour formater l’univers des mutant à la sauce Avengers.
Au final, au lieu d’une fin honorable, X Men Dark Phoenix s’avère être un enterrement de première classe. Dans ces conditions, autant dire que les resultats catastrophique du film au box office.
Le long métrage de Simon Kinsberg n’est pas le seul à squatter les salles en ce début d’été, puisque les studios Marvel en profite également pour balancer la suite d’Avengers : Endgame, qui, contrairement à ce que prétendait la campagne de pub, n’était pas la fin, mais, un nouveau départ.
Spider-Man Far From Home nous permet de retrouver l’équipe déja en place sur Homecoming, à savoir Jon Watts à la mise en scène, Tom Holland dans la peau de l’homme araignée, entouré, notamment, de Samuel L. Jackson, Zendaya Coleman, Cobie Smulders, Marisa Tomei, le réalisateur et comédien Jon Favreau, Angourie Rice et la participation de J.K Simmons, qui reprend son rôle de rédacteur en chef râleur dans la première scène post générique.
Cette nouvelle aventure de l'homme araignée permet également à Jake Gyllenhaal de faire ses premiers pas dans une production Marvel.
L’histoire se situe peu après Avengers Endgame. Après sa virée dans l’espace, Peter Parker ne parvient pas à se remettre de la mort de certains de ses amis et, en particulier, celle de son mentor.
Le jeune homme pense profiter d’un voyage scolaire à Venise pour se changer les idées enfin avouer ses sentiments à M.J. Watson. Malheureusement, sur place, il croise Nick Fury qui lui annonce qu’un danger menace le monde. Au même moment, une créature surgit un nouveau héros débarque. Celui ci se fait appeller Quentin Beck, mais, tout le monde va le surnommer rapidement Mysterio.
Dans un premier temps, l'homme araignée va l'aider, avant de renoncer à une vie de héros. Mais, le destin va en décider autrement.
On a beaucoup reproché, avec raison, à Spider-Man Homecoming d’être un épisode transitoire qui n’avait rien a raconter.
Ce n’est pas le cas avec Spider-Man Far From Home qui se permet de discourir sur la capacité, ou non, à ètre un héros. Un thème récurrent dans les Spider Man.
Je ne vais pas prétendre que le film de Jon Watts est reussi sur toute la ligne, tout n’y fonctionne pas (l’humour, notamment, qui tombe souvent à plat, et certains membre du casting, comme Zendaya Coleman, n'ont rien à foutre la), mais, il demeure bien meilleur que Homecoming, et surtout, cette fois, on a un vrai scénario.
Par contre, messieurs du studio, si c’est pour faire n’importe quoi avec le personnage de Nick Fury (encore plus ridiculisé ici que dans Captain Marvel), autant ne plus mettre ce personnage.
Au final, Spider-Man Far From Home demeure un blockbuster sympathique, très imparfait, mais, bien meilleur que certains longs métrages du studio (dont Homecoming), notamment grace à des comédiens parfaits, en particulier Jake Gyllenhaal, qui se glisse merveilleusement dans la peau d'un personnage bien different de ce qu'on pourrait croire.