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3 janvier 2019

QUAND VENISE DEVIENT LA VILLE DU CAUCHEMAR (Ne Vous Retournez Pas - 1973)

ne vous retournez pas

Parmi les nombreuses personnalités du cinéma disparus en 2018, la mort du réalisateur Nicolas Roeg est quelque peu passé inaperçue.

Il faut dire que le bonhomme, qui a commencé sa carrière comme directeur de la photographie sur des films comme Lawrence D'Arabie ou Le Masque De la Mort Rouge de Roger Corman, s'est surtout distingué par des long métrages souvent atypiques, dont la plupart n'ont pas franchement été des succès.

Pourtant, si il y a bien une oeuvre qui a marqué les esprits, c'est bien Don't Look Now (Ne Vous Retournez Pas en Français), réalisé en 1973.

A l'origine, il s'agit d'un roman de Daphné Du Maurier, romancière surtout connu pour avoir déjà été adapté par trois fois au cinéma par Alfred Hitchcock : La Taverne De La Jamaïque, Rebecca, Les Oiseaux.

Au casting figure notamment Donald Sutherland, Julie Christie, Hilary Mason, Clelia Matania, Renato Scarpa et Leopoldo Trieste.

L'histoire tourne autour d'un couple Anglais, les Baxter, dont la vie bascule le jour ou leur petite fille tombe dans le lac à proximité de la maison et se noie, malgré l'intervention de son père qui ne parviendra pas à la sauver.

Quelques temps plus tard, le couple décide de partir quelques jours à Venise, histoire de tenter de se remettre du drame. L'homme doit y superviser des travaux sur une église sous l'oeil bienveillant d'un évêque.

C'est la que le couple croise, dans un restaurant, deux vieilles dames, en faite des soeurs, dont l'une est aveugle. Voulant les aider, Mme Baxter les suit au toilettes ou l'une d'elle lui avoue avoir vue la fillette décédée, assise entre ses parents.

Dés lors, la pauvre mère éplorée commence à participer à des séances de spiritismes, au grand dam de son mari qui ne croit pas à tout cela. Y comprit quand l'aveugle tente de prévenir la femme au sujet d'un danger qui menacerait son époux. Charlatanisme ou véritable prédiction ? La réponse viendra dans un final glaçant qui donnera tout son sens à l'histoire.

Si il est un film qu'il faut absolument voir jusqu'au bout, c'est bien celui de Nicolas Roeg. Pourtant, autant le dire, la tache est relativement difficile tant le réalisateur ne facilite absolument pas la compréhension du spectateur, multipliant les scènes, parfois dans le désordre, ou qui se termine brutalement.

Ainsi, une scène d'amour entre les époux Baxter sera constament entrecoupée de gros plan ou ceux ci viennent de rhabiller. Tout au long du film, Nicolas Roeg ne cesse de perdre le spectateur volontairement, à l'instar du personnage de Donald Sutherland dans les ruelles d'une ville de Venise qui n'a jamais été aussi labyrinthique.

Fatalement, on finit par se demander ou veut en venir le réalisateur et celui ci semble constamment naviguer à vue, ce qui n'est, bien sur, qu'une impression.

Pourtant, Nicolas Roeg maintient constamment la tension, par petites touches. Ça commence par la terrifiante scène de mort de la fillette, que le réalisateur ponctue avec l'image d'un liquide rouge qui se repend sur une photo.

Puis, ce sont des éléments éparses comme ces meurtres à répétition mettant sur les dents la police de Venise, les signes comme la fameuse couleur qui revient souvent (gros plan sur un bonnet d'enfant, rouge, bien sur), des apparitions comme le visage d'une des soeurs dans un halo de lumière ou les comportements de certains personnages comme le curé, en passant par ces détails renvoyant sans cesse à la mort de la fillette (le corps sortit de l'eau) et jusqu'à la scène finale que je ne dévoilerais pas.

Oeuvre unique, totalement à contre courant (rappelons que le film est sortit en pleine période des copies de L'exorciste, auquel il ne ressemble absolument pas, malgré les apparences), Ne Vous Retournez Pas est un très grand film, magistralement interprété et à la réalisation diabolique (encore une fois, la ville de Venise n'a jamais parue aussi inquiétante). Bref, une oeuvre à découvrir absolument, mais, qui, j'insiste, ne plaira pas à tout le monde.

 

 

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Commentaires
A
@ Princecranoir<br /> <br /> <br /> <br /> Et bonne année à toi également.
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A
@ Princecranoir<br /> <br /> <br /> <br /> En effet, Don't Look Now reste le film le plus célèbre de son réalisateur, un pur chez d'œuvre. J'ai lu ta très bonne chronique de L'homme Qui Venait D'Ailleurs et j'avoue que ça m'a un peu refroidit sur le fait de le voir. Content que ma démarche de rendre hommage à ce réalisateur t'ais plu.
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A
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai vu Les Sorcières dans les années 90, lors d'une diffusion sur Canal+ et je m'en souviens plus vraiment. Comme toi, avec Ne vous Retournez Pas, c'est également le seul film que j'ai vu du réalisateur. Mais, ça me donne envie d'en trouver d'autres, comme Eureka, qui rassemble tout de même un sacré casting (Gene Hackman, Rutger Hauer, Mickey Rourke, Joe Pesci,...).
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P
Très belle initiative que cet hommage mérité à un réalisateur assez peu connu. Evidemment ce métrage a marqué les mémoires, plus que son film avec Mick Jagger, et même plus que "l'homme qui venait d'ailleurs" avec Bowie (sur lequel je suis pour le moins réservé sur mon blog). Mais il est vrai que Roeg ne facilité pas la tâche du spectateur comme tu l'as très bien démontré dans ta chronique, fasciné par les récit diffracté (pas étonnant de la part d'un expert de la lumière).<br /> <br /> "Don't look now" aura au moins marqué les esprits, jusqu'à inspirer la toile de fond de "bons baisers de Bruges" !<br /> <br /> Et au passage, un bonne année !
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B
Un film magnifique sur le deuil et l'amour, maquillé sous des airs de thriller psychologique en pleine période des gialli. Donald Sutherland et Julie Christie sont fantastiques. Je n'ai vu que ce film de Nicolas Roeg avec Les sorcières, mais rien que ces deux là me sont indispensables.
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