HOMMAGE A UN RÉALISATEUR SOUS-ESTIMÉ (Massacre A la Tronçonneuse - 1974 / Massacre Dans Le Train Fantôme)
Le 26 août 2017 nous quittait le réalisateur Tobe Hooper. Cinéaste à la filmographie en dent de scie ou se côtoie le meilleur et le pire, l'homme restera surtout connu pour un seul film, Massacre a la Tronçonneuse, réalisé en 1974, soit un de ses premier film.
Tourné avec peu de moyens et des comédiens peu connus, a l'époque, le long métrage, dont l'histoire se verra reprise un nombre incalculable de fois, tourne autour d'un groupe d'adolescents contitutué, notamment, de Sally Hardesty et de son frère handicapé Franklin. Ceux ci se rendent dans la demeure, désormais abandonnée, ou la jeune fille a grandit.
En chemin, ils prennent en auto-stop un curieux bonhomme dont le comportement s'avère, pour le moins, inquiétant. A tel point qu'ils finissent par le laisser au bord de la route.
Découvrant ensuite qu'ils n'ont plus d'éssence pour repartir, deux des membres du groupes se rendent dans une maison étrange après avoir entendu fonctionner un générateur.
Ce sera leur premier erreur, ainsi que la première rencontre avec le charismatique Leatherface (personnage inspiré par le tueur en série Ed Gein), psychopathe complètement à la masse, adepte du charcutage à la tronçonneuse et membre d'une famille de cannibales.
C'est peu dire qu'un tel film ne pourrait plus être réalisé aujourd'hui, Tobe Hooper signant une oeuvre totalement unique, ou la folie à rarement autant imprimé la pellicule, et ce, de la première (le cadavre dépecé) à la dernière image (Leatherface brandissant son arme fétiche).
Nul besoin d'oeuvrer dans le gore à outrance (d'ailleurs, le film n'est pas aussi gore que sa réputation ne le laisse prétendre), le réalisateur à l'intelligence de jouer, avant tout, sur sa mise en scène.
Lors de sa sortie, Massacre A La Tronçonneuse déclencha un véritable scandale aux États Unis, tandis que la censure Française imposa un interdiction totale de sortie sur le territoire. Le long métrage de Tobe Hooper mettra huit ans avant de pouvoir ètre apprécié dans sa version intégrale. Quant au Royaume Unis et en Finlande, il faudra attendre 28 ans pour qu'enfin, le long métrage soit disponible.
Il n'est, d'ailleurs pas étonnant que le meilleur film de son réalisateur (qui ne surpassera jamais le coté extrême de son premier essais) ait eut autant de problème.
Car, avec Massacre A La Tronçonneuse, Tobe Hooper se permet de brandir un miroir peu reluisant à un peuple Américain (en particulier, celui du Texas) qu'il montre comme sérieusement malade.
Ça ne se limite, d'ailleurs, pas à la famille de psychopathe dépeinte dans le film, puisque, dés la première scène, alors que nos adolescents sont encore loin du cauchemar qu'ils vont vivre par la suite, on découvre que ceux ci se rendent dans un cimetierre gardé par un shérif au comportement pas franchement rassurant.
Le réalisateur prend le temps d'installer un climat de folie qui explosera durant la fameuse scène du dîner familiale, filmé à grand coup de zooms frénétiques sur le visage de la seule survivante, et bien aidé par une bande son ou se mêlent les rires de la famille de psychopathe et les hurlements de la jeune femme, le tout sans aucune musique rassurante.
Pour l'anecdote, Tobe Hooper expliquera par la suite avoir choisi la tronçonneuse comme principale arme pour son long métrage parce que le bruit de l'engin était le seul capable de couvrir n'importe quel musique de fond, des tronçonneuses qui, au passage, fonctionnaient vraiment lors du tournage, ceci afin d'augmenter l'aspect véridique du film.
Aujourd'hui, Massacre A La Tronçonneuse à rejoint la liste des films d'horreurs les plus importants de tous les temps, au coté de Psychose d'Alfred Hitchcock ou Les Griffes De la Nuit de Wes Craven. Une distinction amplement mérité pour un des long métrage les plus essentiel du genre, et les plus insurpassable, encore aujourd'hui.
Contrairement à ce que certains pourraient penser, la carrière de Tobe Hooper ne s'arrète pas à ce chef d'oeuvre. On l'oublie souvent, mais, le bonhomme à, par la suite signé d'autres oeuvres malheureusement resté souvent dans l'ombre de son premier succès. Ce sont parfois des nanars ou des navets, mais, il en y à également de très bons comme ce Massacre Dans Le Train Fantôme, réalisé au début des années 80 et sortit en pleine vague du Slasher Movie.
On retrouve pourtant, dans le scénario, tout les ingrédients du genre : Un groupe de jeunes passent la soirée dans une fête foraine et, sur un coup de tète, décident de rester, pour la nuit, dans l'endroit abritant le train fantôme. Enfermé dans la baraque, ils sont loin de se douter du cauchemar qu'il vont vivre.
Après avoir été témoin du meurtre de la voyante de la fète, ils vont devenir les cibles du tueur, un mutant au visage atrocement déformé. Aidé de son paternelle, celui ci est bien détérminé à ne pas laisser en vie des individus qui pourraient leurs causer des problèmes.
Pour sa première véritable incursion sous la coupe de grands producteurs Hollywoodien (ses deux précédents long métrage ont été produit en indépendant, alors que celui ci est distribué par Universal, je le rappelle) Tobe Hooper décide, d'abord de rendre quelques hommages via des petits clin d'oeil.
On peut citer Psychose pour la reprise de la scéne de la douche, dont le sens finalement détourné est plutôt bien vu, ou La Fiancée De Frankenstein, que les parents de l'héroïne regardent tandis que leur fille descend l'escalier.
Pourtant, Massacre Dans Le Train Fantôme ne se limite pas à cela. Malgré un scénario assez basique, Tobe Hooper parvient à donner un coté vraiment inquiétant, puis cauchemardesque, à son long métrage.
Le réalisateur utilise à merveille des idées simple (comme ce générique sur fond de créatures du train fantôme) ainsi que son décor principale (notamment cette fausse grosse femme dont la hauteur domine le bâtiment et dont le rire parvient à glacer le sang lors du final, ou ses personnages de foire surgissant dans le décor) et parvient à instaurer rapidement la peur.
En outre, le comportement de certains personnages extérieur (ce forain qui récupère le petit frère de l'héroïne et manifeste envers lui une attitude à la limite de la pédophilie) laisse à penser qu'il n'y a pas que le père et son fils, tenant la baraque fantôme, qui ont quelques soucis psychologiques.
En parlant du frère, je ne résiste pas à vous citer la meilleur scène du film : Lorsque le gamin regarde la baraque foraine et sachant parfaitement que sa soeur y est entrée, et que, par peur des représailles dont elle l'a menacé au début, il n'ose dire un mot, pendant que cette dernière est en train de hurler à l'interieur.
Au final, avec ses personnages de forains bien barge, ses maquillages très réussit (le look du mutant, en particulier, que l'on doit au génial Rick Baker) et son ambiance étrange et angoissante, Massacre Dans Le Train Fantôme reste un très bon film d'horreur et une oeuvre à redécouvrir, car, un peu injustement oublié aujourd'hui.