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13 mai 2018

ON ECHAPPE PAS A SON DESTIN (Brimstone)

brimstoneSi vous êtes comme moi, le nom de Martin Koolhoven ne doit pas vous évoquer grand chose. Pourtant, le réalisateur Néerlandais est dans le métier depuis une bonne vingtaine d'années, et compte plusieurs long métrages à son actif.

C'est grâce à Winter In Wartime, un drame tourné en 2008 dans son pays d'origine et se déroulant durant la seconde guerre mondiale, que le cinéaste se fait véritablement connaître, notamment aux Etats Unis, tandis qu' en France, le long métrage se verra balancé deux ans après sa création directement en dvd. 

Au mois de février 2017, Martin Koolhoven est de passage à Paris pour annoncer son nouveau projet, un western inspiré du film de Charles Naughton, La Nuit Du Chasseur, avec un casting en majorité Américain.

Un projet que le réalisateur à mis longtemps à concrétiser, comme il l'expliquait lui même au site Allociné lors d'une interview : "Après le succès de Winter in Wartime, j’ai reçu des sollicitations d’Hollywood et d’Angleterre, mais ce qu’on me proposait ne me plaisait tout simplement pas. J’ai rencontré un producteur anglais, qui voulait me voir réaliser une comédie romantique, je lui ai répondu que ça ne m’intéressait pas. « Qu’est-ce qui vous intéresse alors ? » m’a-t-il répondu. Je lui ai dit, mi amusé mi sérieux : « un western ». Hormis de très rares films, le western est un genre considéré comme mort. Là il m’a rétorqué : « et pourquoi pas ? ». Je me suis alors dit que si j’avais un projet de rêve que je voulais voir concrétiser, c’était le moment ou jamais."

Dés le départ, Martin Koolhoven sait qu'il ne veut pas se contenter de copier ce qui a déjà été fait : "J’adore les westerns, mais le projet me faisait peur : c’est un genre où des géants comme Sam Peckinpah ou Sergio Leone, que j’admire, sont brillamment passés avant vous. Pour moi, la seule manière de faire était d’essayer de faire quelque chose d’original, de vraiment personnel."

Le film met en scène, dans les rôles principaux, Dakota Fanning et Guy Pearce, avec les apparitions de Carice Van Houten, Kit Harrington et Emilia Jones.

Première originalité du film, sa structure qui se compose de quatre chapitres. Dans le premier, baptisé Revelation, on découvre la vie d'une femme, Liz, qui vit, avec son mari et ses enfants dans une cabane.

Nous sommes à la fin du 19ème siècle, et la jeune femme est, connu, dans la ville, pour sa façon de mettre les enfants au monde. Un jour, arrive un étrange pasteur dont on ne connaîtra jamais le nom. Un personnage que Liz s'éfforce d'éviter, et qui semble la poursuivre. Lorsque son mari est tué, la jeune femme n'a d'autre choix que de fuir.

Dans le second chapitre, baptisé Exodus, on découvre un morceau du passé de Liz, alors qu'elle est une adolescente en fuite et se trouve acheté par le patron d'une maison close.

Un endroit ou elle grandira, jusqu'a ce que la pasteur la retrouve et bouleverse son existence, la forçant, une nouvelle fois, à s'éloigner.

Ce n'est que dans la troisième partie, Génésis, qu'on découvre ce qui relie la jeune femme au curieux personnage et le pourquoi de son évasion.

Enfin, Rétribution (traduction : Le Châtiment) termine l'histoire commencé avec la première partie.

Dés le départ, le film se différencie des autres oeuvres du genre en adoptant une image volontairement sombre, et en s'attachant au parcours d'une femme.

Contrairement à un personnage comme celui que joue Sharon Stone dans Mort Ou Vif, Liz n'a rien d'une combattante. Elle tente juste de se construire une vie malgré la peur qui la taraude constamment et qui ressurgit quand le pasteur réapparaît.

Avec ce film, Martin Koolhoven mélange allégrement les genres. S'il respecte certains codes du western (les décors et certains passage obligé, comme les duels au revolver), le réalisateur alterne également le drame, le suspense et même une pointe de fantastique avec certaines apparitions, presque fantomatiques, de ce terrifiant pasteur.

Durant la promotion du long métrage, le cinéaste à, notamment expliqué, que jamais l’œuvre n'aurait pu se tourner aux Etats Unis. Il est certain que jamais à Hollywood, on aurait autorisé Martin Koolhoven à aller aussi loin en matière de violence.

Se déroulant dans un monde sans pitié, Brimstone est une oeuvre extrêmement dur ou l'amour et l'amitié sont des valeurs qui se payent très cher. Le réalisateur n'hésite pas à montrer un jeune garçon abattu dans la neige, ou une femme se couper volontairement la langue.

Du coté du casting, il n'y a rien à dire. Dakota Fanning est parfaite en femme forte sans cesse tourmenté par son bourreau, mais, c'est surtout la prestation de Guy Pearce qui impressionne le plus.

Dans la peau de ce pasteur terrifiant, charismatique et fanatique battant sa femme et essayant de coucher avec sa fille, l'acteur vampirise littéralement le long métrage, à tel point qu'il éclipserait presque les autres comédiens, dont certains font un assez court passage, comme Kit Harrigton, dont la présence se limite à quelques scènes dans la troisième partie, tout comme Carice Van Houten.

Si il est plutôt intéressant à suivre, Brimstone pâtit tout de même d'une durée beaucoup trop longue (presque 2h30), ce qui rend le tout parfois inégale. Martin Koolhoven aurait gagné à recentrer un peu les enjeux de son scénario. Brimstone reste, quand même, une oeuvre intéressante qui à le mérite de tenter d'apporter quelque chose de nouveau dans un genre assez codifié. Pas le grand film qu'il aurait pu être, mais, une oeuvre à voir, à condition de ne pas être un spectateur à l'âme trop sensible (l'interdiction aux moins de 16 ans est justifié, vous voila prévenu).  

 

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