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8 mai 2018

LE SUCCESSEUR (Le Dernier Jour De la Colère / Mon Nom Est Personne)

Le_Dernier_Jour_de_la_colere

Certaines carrières cinématographiques se font parfois dans l’ombre des grands maîtres. C’est le cas pour le scénariste et metteur en scène Tonino Valerii.

L’homme entre dans le 7ème art au début des années 60, comme coscénariste, notamment sur des longs métrages mettant en scène le chanteur et acteur Domenico Modugno.

Après plusieurs petits boulots, il croise le réalisateur Sergio Leone. Ce dernier est en plein préparation de son nouveau film, Pour Une Poignée De Dollars.

Dés les débuts de leur collaboration, Sergio Leone et Tonino Valerii, qui officie en tant qu’assistant réalisateur, se prennent d’une forte amitié.

A tel point que le cinéaste Italien fera de nouveau appel à lui pour son long métrage suivant, Et Pour Quelques Dollars de Plus.

Un an plus tard, c’est au tour de Tonino Valerii de passer derrière la caméra pour la première fois, avec une œuvre dont ila également écrit le scénario. 

Per Il Gusto Di Uccidere (Lanky l'homme A La Carabine, en France) sort en 1966.  Malheureusement, les critiques lui reprochent d’avoir beaucoup trop copié son mentor.

Ce qui n’empêche pas Tonino Valerii de récidiver deux ans plus tard, avec Le Dernier Jour De la Colère, dont le scénario est écrit avec l’aide de Sergio Leone et d’un autre proche de ce dernier, Luciano Vincenzoni.

Au casting, on trouve Lee Van Cleef, dont la carrière vient d’être relancé suite au succès du film Le Bon, La Brute Et le Truand, et Giuliano Gemma, jeune comédien en passe de devenir une étoile montante du cinéma, mais aussi quelques trognes déjà apparu dans d’autres œuvres de Sergio Leone, dont celle d’Al Mullock (qui se sucidera deux ans plus tard, lors du tournage d’Il Etait Une fois dans L’Ouest). 

Quand à la musique, elle est signé Riz Ortolani  et sera largement reprise par Quentin Tarantino pour son Kill Bill volume 2.

L’histoire se déroule dans une petite ville baptisé Clifton. C’est la que vit Scott Mary, un jeune homme en proie à la méchanceté des habitants qui le considèrent comme un bâtard indigne, du fait que sa mère était une prostituée.

Chargé des taches les plus ingrates et logé dans une écurie, Scott ne peut même pas rever à un avenir décent avec une fille bonne famille. Un jour, débarque dans la ville Frank Talby, un tueur a gage extrêmement doué dans son domaine. Sa présence va changer, à jamais la vie de Scott.

Talby commence par le défendre aux yeux des habitants, puis, il finit par accepter d’en faire son successeur. Avec lui, le jeune homme va tout apprendre jusqu'à devenir le second du tueur à gage. Scott Mary gagne enfin le respect qu’il mérite. Mais, l’amitié entre les deux hommes n’empêchera pas les divergences, et un règlement de compte inévitable.

Avec Le Dernier jour De la Colère, Tonino Valerii à souhaité adopter une approche plus psychologique de son sujet et de ses personnages. Avec sa réalisation très proche des œuvres Américained de l’époque, et son rythme posé, le film est une œuvre aussi attachante qu’atypique.

Peu de scènes violentes, mais, le portrait de deux hommes appelés à se rencontrer, puis à s’affronter : Scott Mary, le jeune homme naïf qui va découvrir les réalités de la vie et mûrir au contact de celui qu’il considère comme un père, et Frank Talby, roi de la gâchette ; malin et, parfois, cruel, dont l’existence est sur le déclin. 

Une histoire de passation très bien mise en scène. Lee Van Cleef est tout simplement parfait dans le rôle du tueur à gage. Je n’en dirais pas autant de Gulliano Gemma, que je trouve un peu falot dans le rôle de Scott Mary.

Ce qui n’empêche pas Le Dernier Jour De la Colère d’être une excellent western injustement méconnu à mon goût. Après ce film, Tonino Valerii continuera d’évoluer dans le genre, auquel il offrira quatre autres longs métrages.

Mon_nom_est_Personne

En 1974, sur une idée de son ami Sergio Leone, il acceptera de réaliser Mon Nom Est Personne, dont l’histoire est écrite par son mentor.

A ce jour, il s’agit du film le plus connu du réalisateur, mais aussi, celui qui scellera sa séparation d’avec le maître du western.

Les deux hommes sont en perpétuels conflit durant le tournage. Certaines scènes, comme le fameux duel de baffes dans le saloon, seront rejeté en bloc par Tonino Valerii, qui les trouvent affreuses. Ce qui n’empêchera pas Sergio Leone de les tourner et des les inclure dans le montage finale.

Mais, le pire arrivera durant la promotion du long métrage, le nom du réalisateur d’Il etait Une Fois Dans L’Ouest primant sur celui du vrai metteur en scène du film.

Mettant en scène un tout jeune Terence Hill, qui vient juste de sortir de la saga des Trinita, et Henry Fonda, l'histoire de Mon Nom Est Personne se passe à la fin de la conquête de l'ouest.

C'est durant cette période que le légendaire Jack Beauregard a bâti sa réputation de tireur le plus rapide, mais, le temps à passé et l'homme n'a plus la même fougue qu'autrefois, c'est la raison pour laquelle il compte partir en Europe.

Mais, avant, il doit terminer une affaire et retrouver son frère.  

Sur son chemin, il croise un drôle de type, jeune, plutôt bon tireur et très futé, qui semble vouloir le suivre.

Au début agacé, Jack finit par s'attacher à ce drôle de personnage qui affirme s'appeler Personne et prétend lui vouer une véritable admiration. Après avoir découvert que son frère a été tué, le héros du vieil Ouest envisage désormais de se retirer pour de bon, mais, c'est sans compter Personne qui insiste pour que Jack finisse en beauté et affronte les 150 types de la horde sauvage "Afin de rentrer dans la légende".

C'est donc une nouvelle histoire de transition, qu’on pourrait rapprocher de celle du film avec Gulliano Gemma et Lee Van Cleef,  entre les héros d'une époque passée et ceux d'une nouvelle période qui arrive. Dans la peau de ce personnage de cette légende dont la vue n'est plus aussi bonne, mais, qui possède toujours un talent de tireur indéniable, Henry Fonda est tout simplement parfait.

A ses cotés, Terence Hill ne démérite pas en jeune type bien plus futé qu'il en a l'air.

Regorgeant de grands moments (notamment la première scène avec le barbier, rythmé par les tic tac d'une horloge), magnifiquement joué et disposant d'une partition sublime d'Ennio Morricone (éternel complice de Sergio Leone), ce western mythique emprunt de tristesse est tout simplement un grand film, tout autant que le témoignage de la fin d’une époque.

 

 

 

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