LA VILLE EST A EUX (Peaky Blinders - saisons 1 & 2)

Le nom de Steven Knight ne vous dira probablement rien. Pourtant, l’homme écrit des scénarios pour le cinéma ou la télévision depuis une quinzaine d’années. On lui également la réalisation de deux longs métrages : Crazy Joe, en 2013 et Locke, tourné un an plus tard.

En parallèle de son premier long métrage, il créé la série Peaky Blinders, qui s’inspire d’évènements survenus autour de 1870, alors que les rues de la ville de Birmingham, en Angleterre, sont tenus par les Cheapside Bloggers, ou « Cogneurs de Cheapside », un des premiers gangs de l’histoire dont les membres n’hésitaient pas à utiliser la violence pour se faire respecter.

Au casting de cette nouvelle série, on trouve Cilian Murphy, Sam Neill, Paul Anderson, Annabelle Wallis, Tommy Flanagan et Ned Dennehy.

L’action démarre en 1919, soit un an après la fin de la première mondiale. Alors que les survivants demeurent traumatisés par les ravages de la bataille passé, chacun cherche désormais à se faire une place.

A Birmingham, vit le clan Shelby. Une famille qui fait la loi dans la ville, un gang vite surnommé les Peaky Blinders, à cause de leurs lames de rasoirs cachés dans leurs casquettes.

Peu loquace, mais, extrêmement intelligent et ambitieux, Thomas Shelby est le chef du groupe.

Lorsque la série commence, la famille règne sans partage sur la ville, un règne qui pourrait bien être contrarié par l’arrivée de Chester Campbell, un inspecteur de police aux caractère dur et aux méthodes parfois expéditives, chargé, du moins officiellement, par le ministre Winston Churchill, d’éliminer la racaille de Birmingham.

Avec Peaky Blinders, Steven Knight créé une série alliant le suspense, le drame,  avec un fond politique lié à l’époque.

Mais, surtout, le scénariste s’appuie sur des personnages fort. D’abord Thomas Shelby, homme calculateur, parfois violent, qui demeure la tète pensante de la famille. C’est lui qui dirige et tout passe par lui.

Un assurance nécessaire, qui cache un véritable traumatisme, ses nuits étant remplis de cauchemars lié à la guerre qui vient de se terminer. 

Son frère, Arthur, est d’une autre trempe. Brutale et impulsif, il cache un caractère ambivalent et demeure une vraie bête sauvage en liberté.

Au sein de cette fratrie figure Polly, femme de tète très proche de Thomas.

Face à cette famille, on trouve donc l’inspecteur Chester Campbell. Il n’a pas fait la guerre (ce que Thomas Shelby ne manquera pas de lui rappeler souvent), mais, vu son caractère sans pitié et ses idées (il hait les communistes et les juifs), ce n’est peut être pas plus mal.

Son véritable but est retrouver un stock d’armes appartenant au gouvernement Anglais et s’étant retrouvé par hasard dans les mains de Thomas Shelby.

Mais, très vite, la mission va virer au face à face permanent entre les deux hommes. Entre eux va se trouver une femme, Grace Burgess.

D’abord chargée par le policier d’aider à coincer la tète pensante des Peaky Blinders, elle finira par tomber amoureuse de lui.

Muni d’un casting absolument parfait (Cillian Murphy trouve son meilleur rôle avec ce personnage de chef de groupe extrêmement charismatique, tandis que Sam Neill demeure parfait dans la peau de ce personnage pour le moins détestable), alliant parfaitement le forme et le fond (la série se passe en Angleterre, mais, on y trouve également de nombreuses références aux évènements de cette époque en Irlande).

En résumé, la première saison de Peaky Blinders, sombre et rock (le générique d’ouverture, chanté par Nick Cave, donne le ton)  est une véritable réussite.

Enchaînons avec la saison 2 qui situe son action deux ans après la première. Nous sommes donc en 1921.

La famille Shelby est plus puissante que jamais à Birmingham, mais, Thomas à désormais de nouvelles ambitions : Il veut conquérir et dominer le marché de la pègre à Londres. Mais, il va rapidement se heurter aux deux autres clans rivaux faisant la loi dans la dans la ville : Les Italiens mené par Darby Sabini, et les juifs avec, à leur tète, Alfie Solomons.

De son coté, l’inspecteur Campbell n’a pas renoncé à coincer Thomas Shelby par tout les moyens possibles.

Rejoignant le casting d’origine, Noah Taylor et Tom Hardy se glissent dans la peau de ces nouveaux chefs de groupes qui ne vont pas faciliter la tâche de Cilian Murphy alias Thomas Shelby.

Concrètement, on retrouve, dans la saison 2, la plupart des éléments qui ont fait le succès de la série, avec quelques évolutions.

La famille Shelby, jusque la plutôt unie, commence à montrer des signes de division. Plusieurs membres, comme Ava, tentent de s’émanciper du groupe, et certaines décisions de Thomas commencent à être remise en cause.

Le chef du groupe n’est plus cet homme traumatisé par la guerre.

Mais, il va se retrouver face à une dilemme lorsqu’il va tomber amoureux d’une femme riche, mais, délaissée, incarnée par Charlotte Riley, qu'on a pu voir également dans des films comme Edge Of Tomorow ou Au Coeur De L'Océan.  

Le problème, pour Thomas Shelby, est de sa voir comment envisager l’avenir avec une autre femme alors que la fantôme de Grâce est toujours bien présent ?

Enfin, l’histoire avec l’inspecteur Cambell trouve ici sa conclusion, Sam Neill quittant la série à l’issue de cette seconde saison.

Au final, cette saison 2 vient confirmer la bonne impression général et achève de faire de Peaky Blinders une série à voir absolument.