UN GEANT DU CINEMA (Georges Lautner : 1926 - 2013)

Le 22 novembre 2013 nous quittait un grand cinéaste : Georges Lautner. Réalisateur, mais, aussi, scénariste, la carrière du homme fut, pourtant, réduite à un seul film : Les Tontons Flingueurs.

Il est vrai que ce long métrage rèste sans doute son plus célèbre avec ses tonnes de répliques cultes balancé par un casting en pleine forme, composé, notamment, de Lino Ventura, Bernard Blier ou Jean Lefebvre,  et écrit par un Michel Audiard au sommet de son art.

Mais, réduire la carrière du bonhomme à ce simple titre serait commettre une grossière erreur.  Car, Georges Lautner est également le réalisateur de bons nombres d'autres films. fils de la comédienne Renée Saint Cyr,

Il commence sa carrière de metteur en scène à la fin des années 50, mais, il faudra attendre 1961 et la sortie de son cinquième long métrage, Le Monocle Noir, ou il met en scène Paul Meurisse en agent secret, pour que Georges Lautner connaisse enfin le succès.  

Entre-temps, le réalisateur à noué de sérieux liens d'amitié avec Bernard Blier, comédien qu'il retrouvera à de nombreuses reprises et qu'il dirigera pour la première fois dans Marche Ou Crève, son second film.

Le Septième Juré marquera une nouvelle collaboration entre le metteur en scène et le comédien et les premiers pas d'un jeune assistant réalisateur qui n'est autre que le fils de Bernard Blier. Puis, viendra L'oeil Du Monocle, suite du Monocle Noir, toujours avec Paul Meurisse.

1963 marque la naissance des fameux Tontons Flingueurs et la rencontre fructueuse entre Georges Lautner et le dialoguiste Michel Audiard.

Les deux hommes deviendront de fidèles complices, d'abord sur Des Pissenlits Par La Racine, réalisé un an plus tard et mettant en scène un tout jeune Louis De Funès, et dont Michel Audiard supervisera les dialogues, et notamment la fameuse réplique : "Plus t'as de pognon, moins t'as de principes. L'oseille c'est la gangrène de l'âme." dite par Maurice Biraud, puis, sur Les Barbouzes, suite des Tontons Flingueurs.

Entre-temps, Georges Lautner à bouclé sa fameuse trilogie du Monocle avec Paul Meurisse. Il retrouve Louis De Funès et Bernard Blier pour un film à sketch un peu oublié, Les Bons Vivants, puis, réalisateur entame une collaboration avec Mireille Darc (qui jouait déja dans Les Barbouzes) avec Galia, puis, Ne Nous Fâchons Pas, La Grande Sauterelle et Fleur D'Oseille.

En 1968, Georges Lautner dirige pour la seule fois Jean Gabin (qui aurait du jouer dans Les Tontons Flingueurs avant que des exigences n'en décide autrement) pour Le Pacha, célèbre pour sa réplique écrite par Michel Audiard : « Je pense que quand on mettra les cons sur orbite t'as pas fini de tourner ». Notons au passage que le film connaîtra de gros problème avec la censure de l'époque, tout comme la chanson accompagnant le film, et écrite par Serge Gainsbourg : Requiem Pour Un Con.

Désormais considéré comme un réalisateur à succès, Georges Lautner effectue une parenthèse en tournant son seul long métrage avec des acteurs Américains, soit Rita Hayworth (alors au plus bas dans sa carrière) et Mimsy Farmer dans Sur La Route De Salina.

Retour, ensuite, à la comédie policière matinée d'espionnage (soit le genre de prédilection du réalisateur) avec des oeuvres comme Laisser Aller...C'est Une Valse, Quelques Messieurs Trop Tranquilles ou La Valise ou on retrouve ses acteurs fétiches comme Mireille Darc ou Jean Lefebvre, avec, parfois, des petits nouveaux comme Jean Yanne ou Alain Delon.

1979 marque une nouvelle rencontre importante pour Georges Lautner puisqu'il dirige une star montante du cinéma Français, Jean Paul Belmondo.

Ensemble, les deux hommes enchaineront quatre long métrages à succès, d'abord Flic Ou Voyou, puis viendront Le Guignolo, Le Professionnel, Joyeuses Pâques et L'inconnu Dans La Maison, film qui clôturera la carrière de cinéaste de Georges Lautner. 

A partir de 1984, le cinéaste entamera une fin de carrière plus difficile, même si on peut noter des succès comme La Cage Au Folles 3 (dernier film du dialoguiste Michel Audiard) ou La Maison Assassiné (avec Patrick Bruel). 

Parmi les derniers long métrages du metteur en scène, on peut également citer Présumé Dangereux (avec Robert Mitchum) ou Room Service (avec Michel Serrault et Michel Galabru), des oeuvres beaucoup moins réputé et reconnu.

Même si Georges Lautner était un cinéaste à la filmographie inégale (certaines de ses oeuvres, comme Des Pissenlits Par La Racine ou La Cage Au Folles 3 ne bénéficient pas vraiment d'une bonne réputation), il figurait parmi les honnêtes artisans du cinéma Français, de ceux qui avaient toujours à coeur d'offrir le meilleur au public.

Durant ses 34 années de carrière cinématographique, le réalisateur aura abordé aussi bien la comédie que le drame ou le film policier, et s'est peu dire qu'un tel réalisateur manque aujourd'hui cruellement au cinéma Français.

Comments

[titi70]

@ ideyvonne



Joli formule pour un grand réalisateur comme il n'en existe plus dans le cinéma Français actuel.

[ideyvonne]

Un réalisateur avec un "oeil de lynx" (à défaut du monocle de Paul Meurisse...) qui nous faisait pénétrer au coeur de chaque acteur qu'il filmait !