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1 novembre 2017

AYEZ PEUR DU CLOWN (Ça, Chapitre 1)

ça

En 1986, parait aux Etats Unis, le livre de Stephen King, Ça, qui sortira chez nous deux ans plus tard. Rapidement, le bouquin devient un véritable succès de librairie et figurera parmi les romans les plus vendus de l'année dans le pays.

Quatre ans plus tard, une adaptation est tournée pour la télévision avec, dans le rôle du personnage en titre, l'acteur Tim Curry. Une version imparfaite, mais, dont le scénario (notamment écrit par Lawrence D. Cohen, déjà à l’œuvre sur la version 1976 du Carrie de Brian De Palma) avait le mérite de se montrer fidèle à l'univers de l'auteur.

Diffusé par M6 à l'époque sous les titres Ça ou "Il"est revenu, cette adaptation se tailla un énorme succès à l‘époque, que ce soit aux Etats Unis ou en France, au point d'être aujourd'hui considéré comme une version culte. Un statut que seuls ceux qui n'ont pas découvert ce téléfilm à un jeune age en première partie de soirée ne peuvent comprendre.

Dix sept ans plus tard, une nouvelle version naît, mais, cette, fois, destiné au cinéma. Une perspective plutôt excitante dans la mesure ou le grand écran peut permettre plus de latitude (notamment en matière de violence) que la télévision (la version 90 rèste très édulcoré à cause de cela).

Remarqué grâce à son travail sur la saison 1 de la série , Cary Joji Fukunaga est d'abord attaché à la réalisation, avant de quitter le projet quelques mois plus tard pour l'éternel cause de différents artistique.

Son scénario se voit ensuite remanié par Gary Dauberman (déjà à l’œuvre sur celui d'Annabelle, aïe !) et Chase Palmer, dont c'est la première participation à une grosse production.

Quant à la mise en scène, c'est finalement le réalisateur Argentin Andrés Muschietti qui s'en charge. Le cinéaste fut révélé en 2013 grâce au film d'horreur Mama produit, notamment, par Guillermo del Toro. Il tentait d'y transposer son propre court métrage, mais, sans jamais parvenir à le développer suffisamment pour en faire un film convaincant.

Quoi qu'il en soit,  Andrés Muschietti se retrouve, donc, au commande de cette adaptation, une version double puisque le roman d'origine étant bâtie sur deux époques (partie 1 : la fin des années 50 et partie 2 : le début des années 80), décision est prise d'en tirer deux longs métrages (le deuxième opus devrait sortir en 2018).

Pour ce tome 1,  le réalisateur fait un choix audacieux puisqu'il décide de changer l'époque et de replacer l'histoire en 1989. Une option "revival" bien dans l'air du temps puisque, du film Super 8 à la série  , les histoires se déroulant dans cette période semble particulièrement à la mode en ce moment.  

Pour le reste, la trame de cette première partie ne change pas. L'action se déroule à Derry, petit ville du Maine, et démarre alors que de nombreux adolescents et enfants disparaissent subitement. Plus inquiétant, leurs corps n'est jamais retrouvé. Parmi eux, le jeune Georgie Denbrough.

Face à l'attitude étrange des adultes, qui semble vouloir tout ignorer, son frère, Bill, décide de réagir. En compagnie de ses amis, qui forment le "Club des Ratés", comme ils se sont baptisés eux même, le garçon va tenter de découvrir ce qui se passe. Mais, la créature cauchemardesque responsable des meurtres et qui se cache derrière une apparence de clown, est bien décidé à les arrêter.

Voila pour les grandes ligne d'un scénario relativement fidèle au roman d'origine. Mais, ce qui différencie d'entrée de jeu cette version cinéma de l'adaptation télévisée,  c'est sa violence totalement assumée.

Dés la première scène ou le jeune Georgie rencontre le monstre, on voit le petit garçon se faire violemment arracher le bras avant d'être emmené dans une bouche d'égout d'ou émerge rapidement du sang se mélangeant à l'eau de pluie. Une scène largement moins graphique dans la version de 1990 (ou seul le visage du gosse hurlant était montré) et qui démontre que les responsables ne vont pas faire dans la dentelle (Aux Etats Unis, montrer la mort d'un enfant n'est généralement pas de mise dans les longs métrages).

Dans le téléfilm réalisé par Tommy Lee Wallace, Tim Curry incarnait un personnage qui cachait sa nature démoniaque derrière un sourire faux et un humour grinçant, manière de mieux piéger ses victimes.

Dans la version de 2017, le personnage du clown est clairement montré d'entrée comme un monstre cruel. Les responsables n'hésite pas à en rajouter à ce niveau, puisque la créature à carrément les yeux qui se révulsent à l'envie.

La conséquence est que ce choix ôte au personnage tout ce qui faisait ses caractéristiques, transformant Grippe Sou (de son nom de clown) en créature commune à de nombreux longs métrages antérieurs et exploitable pour de possibles franchises (rien ne différencie plus Ça d'un Freddy Krugger ou du monstre du film Sinister).

Dans le casting d'enfants, on trouve, notamment, l'un des héros de la série Stranger Thing (Finn Wolfhard, qui reprend le personnage de Richie Tozier, et incarne Mike Wheeler, dans la série des frères Duffer). Ce clin d'oeil pas focement volontaire (les deux oeuvres se déroulent à la mème période) met en lumière la chose qui m'a le plsu agacé avec cette nouvelle version de Ça.

Beaucoup, dont moi, ont reproché à la série de Netflix son coté trop référentiel, les auteurs y multipliant les allusions, souvent de manière insistante, aux années 80 (à travers des chansons, notamment).

C'est également le cas dans le film d'Andrés Muschietti, sauf que, contrairement à Stranger Thing, la date y est mentionné en début de long métrage. Pourtant, les responsables ont l'air de croire que le spectateur ne saura pas lire, et font preuve d'une instance désagréable (le poster du film Beetlejuice, la chanson des Cure ou même, la devanture du cinéma qui affiche Batman et Leathle Weepon 2, montré à deux reprises en arrière plan).

Au moins, la version télévisé de 1990 n'avait pas ce défaut (pas de poster de Happy Days montré de manière insistante). Dans le casting, on trouve, notamment, le jeune Jaeden Lieberher, qu'on avait pu voir dans le film de Jeff Nichols, Midnight Special, et qui, dans le long métrage d'Andrés Muschietti, ressemble étrangement à Daniel Radcliffe jeune. (d'ailleurs, je pense vraiment que le comédien serait parfait pour jouer le même rôle, version adulte).

Outre ce détail, et malgré le talent de ces jeunes comédiens, je trouve, pour ma part, que les membres du "Club des Ratés" sont loin d'être aussi attachant ici que leurs homologues de 1990. La faute à des personnages brossé de manière particulièrement sommaire et à un traitement qui manque de psychologie.

Heureusement, cette version à aussi ses qualités, notamment le fait de montrer, de manière particulièrement judicieuse, la lâcheté des adultes qui préfère ne rien savoir (lorsque Georgie discute avec le clown, sous la pluie, avant de se faire assassiner, une femme est témoin de la scène, mais n'intervient pas et préfère rentrer se cacher chez elle).

En conclusion, cette nouvelle adaptation de Ça possède autant de qualités que de défaut (ce qui était aussi le cas dans la version 1990) et il faudra véritablement attendre la seconde partie (dans laquelle je verrais bien Amy Adams pour reprendre le rôle de Beverly Marsh) pour juger véritablement de l'ensemble. Rendez vous en 2019.

 

 

 

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Commentaires
A
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> Pour moi, c'est l'inverse. Le film a le tord de transformer le clown en boogyman lambda. Rien ne différencie Ça d'un Freddy Krugger ou d'un Candyman. C'est juste une monstre comme on en a déjà vu plein d'autres, alors qu'à l'origine, il n'est pas comme ça. Dans le téléfilm, Tim Curry était parvenu à jouer sur une fausse douceur cachant ses vrais intentions. On comprenait que des enfants se fassent piéger. Ce qui est loin d'être le cas dans le film, ou son allure ne cache rien.
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B
Largement préféré ce film que le téléfilm. Se focaliser sur les gosses était selon moi la meilleure option car plus cinématographique. Reste les jump scares à la con et la musique bateau qui va avec.
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