UN HOMME EN COLERE (Justified - saison 1)

Si vous êtes amateurs de polars, le nom d'Elmore Leonard ne doit pas vous être étranger. Romancier Américain auteur d'une foule d'ouvrages jusqu'a son décès en 2013, l'homme était également scénariste occasionnel à ses heures. Son oeuvre fut de nombreuses fois adapté, que ce soit pour le cinéma (on peut notamment citer Hombre, tourné en 1967, Get Shorty de Barry Sonnenfield ou encore Jackie Brown, tiré d'un roman écrit par Elmore Leonard en 1992, ou encore 3h10 Pour Yuma).

Mais, l’œuvre du romancier inspire également la télévision. En 2003, les responsables de la chaîne ABC lancent une déclinaison au film Hors D'Atteinte de Steven Soderbergh, lui mème adapté d'un roman d'Elmore Leonard, avec la série Karen Sisco, avec Carla Gugino dans le rôle titre, mais, le succès n'est pas au rendez vous et le show ne dépasse pas la première saison.

Dans le milieu des années 90, l'auteur créé le personnage du Marshall Raylan Givens dans son roman Pronto (sortie en France en 2000 ). Immédiatement, l'engouement du public pour le héros est totale, à tel point qu'Elmore Leonard écrira par la suite deux nouvelles histoires mettant en scène le policier, notamment dans le bien nommé Raylan, dernier roman de l'auteur paru en 2012.

Après une première tentative d'adaptation en 1997 sous forme de téléfilm (avec notamment Peter Falk), Raylan Givens devient officiellement un héros de série treize ans plus tard, 

Ecrit par Graham Yost (responsable, notamment, du scénario de Speed avec Keanu Reeves), Justified met donc en scène ce personnage de Marshall et commence au moment ou ce dernier exerce à Miami. Le fait d'abattre l'un des membres d'une famille mafieuse très influente va lui valoir une sanction pour le moins direct : Considéré comme indésirable et, surtout, totalement ingérable, Raylan Givens est immédiatement envoyé continuer sa carrière dans un bled paumé du nom d'Harlan, situé dans la Kentucky.

Un lieu que le Marshall connaît bien pour y avoir grandit. Il y retrouve notamment son père, ancien trafiquant qui, malgré les années, n'a pas franchement raccroché, et plusieurs clan familiaux dont certains membre ne le portent pas franchement dans leur cœur.

Raylan doit, en particulier, se confronter à Boyd Crowder, membre de la fratrie la plus influente de la ville et, également, son ami d'enfance . C'est également un individu manipulateur et violent, dont le casier judiciaire est particulièrement chargé, à l'image de son frère et de son paternelle.

Durant la première saison, le policier va notamment avoir une histoire avec Ava, elle même marié à un Crowder qu'elle a abattu après des années de brimades et d'humiliation. Mais, Raylan va aussi retrouver son ex épouse, désormais mariée à un agent d'assurance. Sans compter tout les trafiquants ou autres meurtriers qui traînent à Harlan.

Pour incarner ce personnage qu'on dirait sortie d'un western (il ne quitte jamais son Stetson et sa dégaine évoque Clint Eastwood dans ses films), les responsables choisissent l'acteur Timothy Olyphant.

Un choix totalement judicieux, car, l'acteur porte véritablement le show sur ses épaules et semble véritablement s'éclater à jouer ce héros futé et borné dont l'attitude pour le moins rebelle (son habitude à suivre plus son instinct que les ordres de sa hiérarchie, le poussant à tirer d'abord avant de poser des questions) va lui valoir pas mal d'ennuis.

Comme le définit son ancienne épouse dans l'un des premiers épisode, Raylan Givens est avant tout un homme constamment en colère et, malgré cette apparence cool affiché, ce sentiment s'exprime souvent chez lui par la violence.

Face à lui, on trouve l'autre atout majeur de la série, Walton Goggins. L'acteur, qui officiait auparavant dans la série policière The Shield, est absolument formidable dans la peau de Boyd Crowder, un type aussi manipulateur qu'il peut se montrer dangereux et rusé (au début de la saison, il a créé une congrégation néo nazie juste pour pouvoir justifier ses actes).

Mais, Justified recèle également beaucoup d'humour, à travers des situations parfois pittoresques (le juge de Harlan, très amateur de fellations et de maillot de bain porté sous la tunique), et des dialogues vraiment drôles ("j'ai pas commandé trois cons avec mon whisky", lance Raylan à des types dans un bar). 

Personnellement, j'ai prit énormément de plaisir à suivre la saison 1 de cette excellent série et j'ai véritablement hâte de connaître la suite.     

Comments

[titi70]

@ tinakiller



C'est vrai que les premier épisodes peuvent paraitre un peu hésitants; mais, je trouve que la série trouve assez vite son rythme. Et, comme je l'ai dit plus haut, j'ai hate de connaitre la suite.

[tinalakiller]

Une bonne surprise cette première saison et la suite que j'ai pu voir (je compte bientôt attaquer la saison 3) le confirme. Certes, au début la série se cherche un peu (il y a un côté un peu "épisodes individuels") mais une fois la trame vraiment mise en place et la décision de garder le personnage de Goggins dans le scénario, c'est franchement bon. La série a vraiment son charme, qui met en avant la culture du sud profond des Etats-Unis, le scénario est très inspiré, mettant en avant des personnages finalement complexes et les acteurs vraiment excellents.

[titi70]

@ princecranoir



Je dois bien l'avouer, jusqu'ici, je connaissais surtout l'œuvre d'Elmore Leonard de réputation. Mais, découvrir la série était une envie que j'avais depuis longtemps et je ne suis pas déçu. Pour le moment, je n'ai vu que la saison 1, mais, je compte bien voir la suite.

[princécranoir]

Bel exposé (dans lequel j'ai appris plein de choses) pour une série que je chéris (me restent les deux dernières saisons à voir). Cette première attaque en effet là où s'achevait le roman "Pronto". Je n'ai pas lu "Raylan", dernier manuscrit de feu Leonard, mais il est bien sûr sur la (très longue) liste de mes envies. Série qui gagne en densité, et en intensité au fil des saisons (notamment grâce aux deux interprètes principaux qui sont magistraux). Elle mérite qu'on s'y accroche, n'en déplaise au visuel de cette affiche qui ne fait pas trop envie.