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19 janvier 2016

REGARD SUR LA SOCIETE MODERNE (71 Fragments d’une chronologie du hasard / Code inconnu )

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Si Michael Haneke est surtout connu pour avoir signé des œuvres complexes aux images chocs, le réalisateur a aussi signé deux œuvres un peu plus orienté grand public.

71 Fragments d’une chronologie du hasard, qu’il tourne en 1994, et Code Inconnu, réalisé six ans plus tard, sont ainsi très éloigné des long métrages habituelles du cinéastes, dans le sens ou on y trouve aucune images véritablement violentes ( hormis dans une seule scène), ni sujets tabous évoqués.

Les deux films partagent malgré tout une même démarche créatrice, et donnent l’occasion à Michael Haneke de se débarrasser totalement d’une forme classique de narration.

Le premier ne comporte aucun véritable scénario, juste une vague trame retracant les quelques heures vécus par plusieurs personnages avant un braquage dans une banque à l'issue malheureuse.

Le film est surtout constitué de petite scènes éparses qui convergent finalement vers un même thème, le manque de communication dans la société moderne.

Le spectateur se retrouve ainsi devant une oeuvre étrange, pouvant donner l'impression d'un produit totalement décousu et anarchique, passant d’un type en train de jouer au ping pong à des reportages télévisés sur la guerre dans des pays éloignées.

En ce qui concerne 71 Fragments d’une chronologie du hasard, j’avoue, très honnêtement, avoir eut du mal à terminer le visionnage du film, car, l'experience qu'il procure demeure très singulière, Michael Haneke œuvrant dans une forme expérimental à laquelle le spectateur est peu habitué.

Pourtant, certaines images restent en mémoire, comme ce père venant à la banque ou travaille sa fille dans l’espoir d’obtenir un peu d’attention de cette dernière, ce qui sera peine perdue.

Plus tard, on assiste à sa conversation au téléphone avec elle. La caméra ne filme que lui, mais, il est facile de deviner l’attitude froide de sa fille à l'autre bout du fil.

Avec ce troisième long métrage, Michael Haneke poursuit son étude sur la société Autrichienne, entamé avec ses précédentes œuvres. Il filme notamment des personnes qui sont incapables de communiquer, comme ce couple qui mange côte à côte sans ouvrir la bouche, n’ayant, apparemment plus rien à se dire.

Le réalisateur pose un regard souvent critique comme quand on suit, toujours par bribes, ce petit garçon venu d'un autre pays, qui pensait sans doute à une vie meilleur en venant en Autriche, mais, se retrouve sans abris, condamné à voler avant d'être attrapé par la police et renvoyé dans son pays.

Un personnage qui nous vaut peut être la plus belle scène du film, mais, aussi la plus tragique. L'enfant marche au bord des rails d'un train et croise le regard d'un petit garçon sur le quai en face. Instant de complicité entre les deux gamins, qui dialoguent uniquement par geste.

Au final, peu importe que le film soit tourné avec de faibles moyens et que les acteurs ne soient pas tous très bons, 71 Fragments d’une chronologie du hasard reste une oeuvre totalement atypique et beaucoup plus profonde qu'il n'y parait.

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En 2000, Michael Haneke revient donc à une forme "éclaté" pour Code inconnu: Récit incomplet de divers voyages. Cette fois, le metteur en scène dispose d'un budget conséquent, et d'une reconnaissance apporté par son précèdent long métrage, La Pianiste, sortit un an avant.

Le metteur en scène tourne de nombreuses scènes en plein Paris, avec des comédiens connus, comme Juliette Binoche, Thierry Neuvic, Bruno Todeschini ou Maurice Bénichou.

On retrouve le thème du dialogue impossible, mais, cette fois, le metteur en scène l'étend à l'incomprehension entres différentes cultures, notamment occidentale.

La première scène nous montre des enfants sourds muets jouant aux devinettes. Au départ, le spectateur ne voit qu'une fillette sur une estrade, avant que la caméra nous montre les bambins autour. La gamine mime une personne affolée qui se réfugie, tremblante contre un mur.

On suit ensuite un adolescent dans la rue qui vient retrouver une jeune femme. Cette dernière se nomme Anne et exerce le métier de comédienne.

Le garçon est en vérité le jeune frère de son compagnon qui à fugué de la ferme familiale après une dispute avec son père.

Anne ayant un rendez vous, elle lui laisse les clefs de l'appartement. Tandis qu'il s'y rend, il croise une sans abri et effectue un geste assez peu civilisé.

Un homme de couleur l'interpelle pour tenter de lui faire comprendre la gravité de son acte. Rapidement, la situation dégénère et la police s'en mêle.

Mais, au milieu des commerçants attroupés, c'est le garçon de couleur que les flics arrêtent, tandis qu'on commence à entendre des propos racistes de la part des badaux.

D'autres passages sont sont plus énigmatiques, je pense notamment à cette scène ou Juliette Binoche se retrouve face à la caméra, tandis que celui qui filme lui explique calmement qu'il veut la tuer, enfermée dans une pièce d'un appartement ou elle doit périr asphyxiée.

Après avoir évoqué la société Autrichienne dans plusieurs de ces précédents longs métrages, Michael Haneke jette, cette fois, un regard vers l'exterieur, notamment en direction de la France.

Une sorte de carnet de route retraçant le dialogue, ou le manque de communication, entre les peuples, voir, à travers plusieurs générations. Un long métrage complexe, mais, finalement plus accessible et plus aboutie que le film de 1994.

Bref, deux oeuvres qui sortent clairement des sentiers battus, mais, dont le visionnage est fortement conseillé pour ceux qui souhaitent découvrir une autre forme de cinéma. 

    

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