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6 janvier 2016

PORTRAIT D'UN TERRORISTE (Carlos - Le Film)

Avant d'aborder le long métrage d'Olivier Assayas, il me semble utile de rappeler en quelques mots qui est Carlos. Surnommé Le Chacal, Ilich Ramirez Sanchez naît au Venezuela en 1949. Ses parents ayant la révolution dans le sang (son prénom est le patronyme de Lenine et son frère s'appelle d'ailleurs ainsi), il est naturelle que le jeune Ilich se découvre très tot une conscience politique.

C'est en 1973 qu'il commence à faire parler de lui au niveau mondiale, lorsqu'il tente d'assassiner un homme d'affaire juif à Londres, puis, se rend responsable d'un attentat à la bombe contre une banque toujours dans le même pays.

Le 21 Décembre 1975, a Vienne, il prend en otage, avec son groupe, des dirigeants de pays exportateurs de pétroles lors d'une rencontre au siège de l'OPEP, l'organisation réunissant ses pays.

Les otages seront libéré plusieurs heures plus tard à Alger et Tripoli. L'homme devient un des individus les plus recherché. Ce qui ne l'empechera pas de commettre plusieurs attentats à Paris au début des années 80.

Il faudra attendre 1991 pour que Carlos soit finalement arrêté, après avoir été lâché par des pays lui ayant autrefois apporté leur soutien comme le Soudan. Drogué après une opération chirurgicale, l'homme est embarqué dans un avion en partance pour la France, conformément aux ordres du ministres de l'interieur de l'époque, Charles Pasqua. Une arrestation dont la méthode soulèvera pas mal de contestation.

Un an plus tard, Carlos est condamné à la prison à perpétuité, ce qui ne l'empechera pas de continuer à faire parler de lui, comme, lorsqu'en 2001, il commente à sa manière les attentats du World Trade Center :  « J’ai eu un profond soulagement en voyant les héroïques opérations de sacrifice du 11 septembre 2001 ".

Deux ans plus tard, il publie un livre, L'Islam Révolutionnaire, dans lequel il donne son soutien à Oussama Ben Laden et qualifie Sadam Hussein Le Dernier Chevalier Arabe.

En 2009, il apporte, depuis sa cellule, son soutien à la liste de Dieudonné, lors des élections Européennes, et réaffirme ses liens d'amitié avec l'humoriste dont il est d'ailleurs le parrain d'une des filles.

Carlos interviendra également auprès de son avocat pour dénoncer certaines exactitudes du film d'Olivier Assayas, allant jusqu'a parler de"travestissement de la vérité historique" :  "Le thème du programme est Carlos. C'est une question biographique. En même temps, ils n'ont pas informé mes avocats, ma famille. Ils ne se sont pas informés auprès de nous".

Le terroriste pinaillera sur quelque détails comme la question des armes. "J'ai remarqué comment ils les utilisent. Ce n'est pas des combattants, c'est des guignols. Quand même, nous sommes des professionnels, nous sommes des révolutionnaires". Il en ira de même pour les cigarettes qu'on le voit fumer dans le film : " Je ne fume pas de cigarette. Je fume des cigares depuis 69. Ce n'est pas un secret". * 

Mais, Carlos abordera également quelques éléments plus importants, comme le fait que, selon lui,  l'attentat de 1975 contre le siège de l'OPEP était commandité par Mouammar Kadhafi et non par Sadam Hussein comme il est dit dans le film.

Le réalisateur prévient pourtant, dés les premières minutes, que son film ne revendique pas la fidélité absolu concernant la vie et les actes du personnage, le passé de ce dernier comportant encore certaines zones d'ombres.

A noter que le film fut présenté dans une version raccourcis lors du festival de Cannes 2010, la totalité de l'oeuvre avoisinant les 5h30. C'est d'ailleurs cette version, conçu pour la télévision et divisé en trois parties, que j'évoque ici.

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La première partie nous fait découvrir le personnage d'Illis Sanchez Ramirez, et s'interesse tout particulièrement à son ascension. On découvre un véritable révolutionnaire dans l'âme, vivant avec une femme qui ne l'est pas moins. 

Seulement, pour le bonhomme, manifester sa colère à travers des banderoles et dans des rassemblements ne suffit plus, il faut frapper plus fort. C'est ainsi qu'il en vient à rencontrer Wadie Haddad, chef d'un réseau de terroristes, le FPLP, littéralement le Front Populaire Pour La Libération de la Palestine, qui le prend sous son aile.

Dés le départ, il semble évident qu'Illich Sanchez Ramirez possède un charisme indéniable, en particulier auprès de femmes qui ne sont pas insensible à ses charmes. Bref, le bonhomme séduit rapidement ceux qui veulent faire bouger les choses et c'est ce qui plait à Haddad.

Sous le nom de Carlos, pseudonyme choisit en hommage à un autre révolutionnaire, mais, pacifiste celui la, l'homme parvient à creer un vaste réseau en ralliant les nombreux groupes révolutionnaires de plusieurs pays du monde, comme l'Allemagne.

La seconde partie est beaucoup consacré à la fameuse prise d'otage des dirigeants de l'OPEP, au milieu des années 70. Un événement qui ne se déroulera pas comme prévu, et amènera Carlos à prendre des libértés par rapport aux ordres de Wadie Haddad.

Il acceptera notamment une forte somme d'argent en échange de la liberation des otages. Furieux, Haddad décide de le virer du groupe, mais, Carlos continue son ascension. Lorsque le chef du FPLP meurt, c'est Carlos qui reprend les rênes de l'organisation.

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Dans la troisième, et dernière partie, le terroriste n'a jamais été aussi puissant, mais, son arrogance est désormais sans limite. Munis d'un passeport lui assurant l'immunité diplomatique en Lybie et faisant des affaires avec le KGB, Carlos est certain de pouvoir longtemps continuer son règne. Il s'est mit en ménage avec une jeune allemande, Magdallena Knopp, et devient père d'une petite fille.

Mais, l'homme, trop sur de lui, va découvrir comment certains dirigeants ont la faculté de retourner leur veste. Considéré comme un homme du passé, Carlos voit la plupart des pays le considérer comme indésirable et même la Lybie finit par le rejeter. N'ayant désormais plus besoin de lui, la plupart des responsables des différents pays n'ont qu'un seul souhait: se débarrasser de Carlos une bonne fois pour toute.

C'est ainsi que, sur ordre d'un ministre Français, le terroriste est arrété au Soudan, par les services secret de ce mème pays, et avec l'aide de responsables du pays hebergant. Le tout presque vingt ans après que Carlos ait fait parlé de lui pour la première fois, lors de la prise d'otage de 1975.

Dans le rôle principal, Edgar Ramirez est tout simplement parfait. Dommage que sa voix Française ne lui rende pas franchement justice, le bonhomme se retrouvant affublé d'un léger zozotement.

Pas de quoi amoindrir le charisme du personnage, malgré tout. Le rèste du casting est également brillant, notamment Nora Von Waldstätten qui incarne avec magnétisme la troublante Magdallena Knopp.

Quant à la réalisation d'Olivier Assayas, si j'était plutôt sceptique au début concernant les qualités du bonhomme, celui ci étant plus adepte des drames dans des deux pièces cuisines que d'oeuvres ou les sujets sont abordé frontalement, il me faut bien reconnaître que le bonhomme assure, bien secondé par le réalisateur et scénariste Daniel Leconte, le véritable coeur du projet.

Au final, Carlos reste une production comme on aimerait en voir plus souvent, abordant de manière très juste un personnage dont le seul nom continue à faire couler beaucoup d'encre.  

 

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Commentaires
T
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> Ce sont parfois des choses qui arrivent.
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A
@ borat<br /> <br /> <br /> <br /> Perso, j'ai le film original chez moi, donc, pas besoin d 'attendre une diffusion télé, je peux le revoir quand je veux.
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A
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> Ca ne me surprends pas, et, pour ma part, je préfère me refaire le film original.
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T
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> je ne vais pas ni sur Twitter, ni sur Facebook, mais, je te crois sur parole.
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A
@ borat<br /> <br /> <br /> <br /> Ca prouve surtout, encore une fois, le manque d'intérêt de ce remake.
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