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24 novembre 2015

RIRE DE SUJETS DIFFICILES (Case Départ / Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?)

Il faut bien l'admettre, parler de sujets difficiles de manière coherente au cinéma est un challenge compliqué, mais, quand en plus, les responsables envisagent de faire rire, ça devient très hardu. Pourtant, Certains y parviennent. comme le duo Thomas N'Gijol/Fabrice Éboué  qui décident de signer un film humoristique sur l'ésclavage, thème relativement peu abordé par le cinéma. 

Le duo s'entourent de comédiens peu connu (mème si certains visages peuvent ètre identifiables) et tourne une bonne partie du film à Cuba.

Peu avant la sortie du film, une polémique est née, certains appelant au boycott du long métrage sur des sites internet, au pretexte que l'oeuvre tourne en ridicule une période difficile de l'histoire avec laquelle on ne rigole pas.

Pourtant, à la vision du film, il est clair que les auteurs n'ont nul intention de se moquer de cette période difficile qu'est celle de l'esclavagisme, mais, les deux hommes en font surtout un pamphlet contre le racisme et la bêtise humaine avec l'histoire de deux frères, Régis et Joël Grosdésir (interprété par les humoristes eux mêmes).  

Ceux ci ne se sont pas vu depuis une vingtaines d'années et ont des vies ainsi que des caractères complètement diffèrent. Joel est un petit loser de banlieue qui vient de sortir de prison suite au vol du sac à main d'une vieille dame. Lors d'un contrôle de police, il n'hésite pas à piquer de l'argent en menaçant la copine de sa petite fille, assise à coté de celle ci dans le bus. La mère de Joël, fatiguée du comportement de son fils, menace de le foutre à la porte à cause de son irresponsabilité quand le téléphone sonne.

Pendant ce temps, Régis est conseiller municipal à la mairie et travaille surtout pour un homme raciste et bourré de préjugés. De fait, le conseiller est devenu un être insensible qui tente de déshabiller un handicapé dans la rue afin de prouver une théorie pour le moins douteuse. Sa femme ne supporte plus son comportement et lui fait une scène le soir même. C'est à ce moment que le téléphone sonne pour annoncer une mauvaise nouvelle.

Régis et Joël se retrouvent aux Antilles au chevet de leurs père mourant et refont rapidement connaissance. Avant de décéder, celui ci leur lègue le papier officiel d'affranchissement des esclaves durant la période de l'esclavage. Déçus de ne pas se retrouver devant un vrai trésor, les deux hommes déchirent le bout de papier.

Quelques minutes plus tard, ils se réveillent dans un champ, poursuivit par deux hommes qui les capturent avant de les vendre au marché ou ils sont achetés par un riche propriétaire, Monsieur Jourdain.

Les deux hommes finiront par comprendre qu'ils sont désormais en 1780, époque ou l'ésclavage des noirs ainsi que le racisme était autorisé. Ainsi, ils subiront les coup de fouet, le marquage au fer rouge et autres cruautés et comprendront beaucoup sur eux même et leur mode de vie.

C'est donc une comédie au postulat plutôt intéressant (même si on reconnaît au passage un emprunt au film de Jean Marie Poiré "Les Visiteurs", d'autant plus flagrant que le final de Case Départ est pas mal copié sur celui avec Christian Clavier) plutot sympathique et loin d'être bête, ce qui est un gros plus, surtout parmi les comédies françaises actuelles.

Ainsi, les auteurs forcent le trait pour nous montrer à quel point l'ignorance et la bêtise peut rendre les gens lais et méprisable, à l'instar de la famille de Monsieur Jourdain, montré comme des individus enfermé dans leur stupidité (ceux ci ne privent pas de sortir un humour pour le moins douteux). En témoigne le curé qui passe son temps à raconter l'Afrique alors qu'il n'y est jamais allé, la fiancée aveugle et completement idiote ou encore le futur mari qui se croient très drôle dans sa méchanceté.

Pourtant, le film n'est pas non plus aussi réussi qu'il aurait pu l'être, la faute à un humour pas toujours très fin (souvent au dessous de la ceinture) ou inutilement répété (le personnage de Monsieur Henri,obsédé par la longueur du sexe des noirs et qui sort la même réplique cinq ou six fois au cours du film, autant dire qu'au bout d'un moment, ça devient lourd).

Heureusement, certaines répliques sont particulièrement savoureuses (les deux frères, attaché et le pantalon baissé et qui attendant le châtiment, tandis que Régis lance :"A moins, cette fois, on est pas fouétté", avant d'ètre marqué au fer rouge)

Reste, encore une fois, un film qui à le mérite de prendre un sujet difficile et qui ne néglige pas la réflexion tout en restant divertissant, une comédie ou on sourit plus souvent qu'on ne rient, sympathique, mais, pas essentiel.

Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? : AfficheContinuant dans les sujets tabous abordé de manière avec une autre comédie qui aurait aisément tomber dans les clichés, puisque Qu'est Ce Qu'on A Fait Au Bon Dieu ? traite de racisme.

Au casting, on trouve notamment Christian Clavier, Chantal Lauby, Frederique Bel, Ary Abittan et la participation d'Elie Sémoun dans un rôle de psychiatre pas franchement utile, mais, j'y reviendrais.

Le scénario, tourne autour de la famille Verneuil. Claude et Marie forment un couple de bourgeois aux principes très "vieille France" qui ont été contraint de marier leur première fille à un type d'origine Maghrébine, la seconde, un an plus tard, à un juif, et la troisième, encore un an plus tard, à un chinois.

Autant de couleuvres difficiles à avaler pour les parents Verneuil. Heureusement, ces derniers espèrent pouvoir enfin marier la quatrième fille à un catholique. Ils ignorent qu'elle est avec Charles Kofi, un comédien d'origine Africaine.

Avec un tel thème, on pouvait craindre une comédie régressive bourré de clichés raciste. Pourtant, le talent des responsables est de n'epargner personne. Même les blancs en prennent pour leur grade lorsqu'apparait le père du futur marié, ancien militaire aussi raciste que le personnage incarné par Christian Clavier, et qui aurait préféré que son fils se marie avec une Africaine.

L'acteur qui l'incarne, Pascal N'Zonzi, est simplement fantastique en papa borné ayant un très mauvais caractère. Pour ma part, j'adore le passage ou son fils lui dit qu'il aurait pu ètre gentil et que ce dernier lui rétorque, sans une once de sourire : "Tu m'as pris pour Oncle Ben's ?".

Mais, le film possède également une qualité de plus en plus rare de nos jours, à savoir qu'aucun comédien ne cherche à tirer la couverture à lui. Il ne faut pas oublier des répliques absolument géniallissimes :"En France, il n'y a rien à manger ; - Pardon, vous ne connaissez pas le cassoulet ; - C'est ce que je dis, rien à manger" ; "- Je suis chinois et on va tout racheter, même l'Islam" ; "Il y des étrangers en Afrique ? ; - Bien sur, des arabes, des chinois ; - Et pas de noir ?".

Personnellement, je dois bien l'avouer, ça faisait longtemps que je ne m'était pas autant amusé devant une comédie, qui plus est Française.

Vous l'aurez comprit, les auteurs se jouent de la plupart des clichés racistes pour mieux démontrer l'égalité, à l'instar du personnage de Chantal Lauby, d'abord plutot coincé, et qui finira pas comprendre les bienfaits de s'ouvrir aux autres. Il faut la voir apprendre la Zumba en compagnie de sa future belle famille.

Du coté des comédiens, tous son parfait, et mème Christian Clavier qui, lors d'une scène, à même réussi à me faire rire. On le voit assis au bord de l'eau tandis que son visage se décompose alors qu'un poste radio diffuse Douce France, la chanson de Charles Trenet.

Si cette comédie est amusante, elle n'est pas parfaite. Certaines sous intrigues (comme le divorce des parents Verneuil) peu exploités et personnages, tel celui du psy, aurait pu facilement passer à la trappe, d'autant que la participation d'Elie Semoun ne sert à rien et que l'humoriste n'est mème pas drôle ici (qui a dit, comme souvent ?).

Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? n'est suremement la meilleur comédie du monde, mais, en ces temps de crise du cinéma Français, le film cherche à distraire et y parvient. On se sent bien en sortant de la salle et, ça, c'est la marque des bonnes comédies.

 

 

 

 

 

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Commentaires
A
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> J'avais comprit que tout tournait autour du personnage centrale, sauf que, même avec l'image, je ne le trouve pas drôle, il est juste débile et agaçant et j'ai plus envie de lui coller une bastos plutôt que de rire.
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T
@ borat<br /> <br /> <br /> <br /> En effet, et j'ai d'ailleurs du mal à comprendre le culte autour de ces deux films. j'ai entendu encore récemment des extraits de dialogue à la radio et je me suis demandé ce qu'il y avait de drôle, mais, bon, ça doit l'être pour d'autres puisque les films ont marché.
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A
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> Moi, si, et j'ajouterais que Qu'Est Ce Qu'on a Fait Au Bon Dieu est également la seule comédie Française qui ait réussi à me faire rire depuis très longtemps.
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A
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> Case Départ est sympathique, mais, oubliable, je suis d'accord. Par contre, Qu'est ce qu'on a fait au bon dieu ? est juste la meilleur comédie Française depuis au moins 10 ans. En tout cas, c'est comme ça que je la considère.
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A
@ tinakiller<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ma part, je ne suis pas vraiment adepte des films à l'humour lourd, voir, gras. C'est sans doute la raison pour laquelle beaucoup de comédies Américaines actuelles me laissent indiffèrent. Je te rassure, donc, si l'humour de Case Départ est souvent en dessous de la ceinture, ça ne vire pas au trash pour autant. Pour Qu'est ce qu'on a fait au bon dieu ? j'en suis un grand fan et pourtant, je dois avouer que la présence de Christian Clavier ne me rassurait pas au départ. Comme tu le dis, tout le monde en prend pour son grade et c'est un des mérite du film.
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