FLICS SUR LA BRECHE (Tunnel - saison 1)

Il n'y a pas que dans le cinéma que les remakes se sont multipliés ces dernières années, le petit monde des séries est également coutumier du fait, même si la pratique est peut être moins rependu.

Dans le cas de Tunnel, il s'agit d'une relecture de Bron, une série suédo danoise. Plutôt la version Franco Anglaise puisque que les Américains ont également leur propre remake baptisé The Bridge

Autant prévenir, je n'ai vu aucune des autres séries, donc, je me contenterais de parler uniquement de la version produite par Canal + et la chaîne britannique Sky Atlantic.

Dans les rôles principaux de Tunnel, on retrouve en premier lieu un duo assez atypique. Du coté Français, la comédienne Clémence Poésy qu'on connaît notamment pour avoir incarné le personnage de Fleur Delacourt dans Harry Potter Et la Coupe De Feu.

De l'autre coté de la manche, c'est l'acteur Stephen Dillane, peu connu chez nous malgré une longue carrière puisqu'elle a commencé en 1985.

Autour d'eux figurent entre autre Angel Coulby, que les fans de la série Merlin connaissent bien puisqu'elle y incarnait Guenièvre, ainsi que Thierry Frémont, Dimitri Rataud ou Jeanne Balibar.

Pour cette adaptation, plusieurs réalisateurs et scénaristes se succèdent et notamment Dominik Moll, révélé au début des années 2000 avec le thriller Harry, un ami qui vous veut du bien.

Quant à l'histoire, elle commence avec la découverte d'un cadavre de femme retrouvée dans le tunnel sous la manche.

La particularité est qu'une partie du corps se situe du coté Anglais tandis que le reste est orienté vers la France. Deux inspecteurs de nationalités opposés sont donc dépêché par leurs hiérarchies respectives. Elise Wasserman, jeune fliquette manquant encore d'éxperience, se retrouve donc à travailler avec Karl Roebuck, un policier chevronné ayant le double de son age. Une cohabitation forcé dans laquelle, après des débuts difficiles, tout deux vont progressivement s'apprivoiser au cours d'une enquête remplit de mystères et de rebondissements.

En découvrant la série, beaucoup de spectateurs ont été tenté de laisser tomber passé le second épisode. J'en fait partie, mais, malgré mon manque de conviction, j'ai continué et, au final, je ne le regrette pas.

Il faut reconnaître que les auteurs ne facilitent guère les choses au début. Le principal problème vient du fait qu'il est difficile de s'attacher aux caractères des deux personnages principaux. D'un coté, on a une jeune femme flic qui ne s'est jamais remit de la mort de sa jumelle et à développé une sorte d'autisme. Incapable du moindre contact, que ce soit amical, intime ou autre, Elise Wasserman vit comme coupé du moindre qui l'entoure, affichant une carapace de froideur que rien ne semble briser et des mots comme "diplomatie" lui sont totalement étranger.

En face d'elle, on a Karl Roebuck, un flic aguerri et respecté. Habitué aux enquêtes difficiles, il est finalement tout insaisissable que sa collègue Française. Vivant avec un fils adolescent avec qui les contacts sont plus que difficiles, et une nouvelle compagne plus jeune que lui, l'homme semble nager dans le bonheur. Pourtant, il ira tout remettre en question lorsqu'il couchera avec une jeune veuve.

Comme je l'ai dit, il est difficile d'accrocher au début de la série, encore une fois par la personnalité des deux protagonistes (surtout Elise Wasserman dont l'attitude détachée peut facilement paraître insupportable), mais, également par le fait que l'enquête que mène les deux inspecteurs n'avancent guère et que les évènements ne nous touchent pas.

Pourtant, peu à peu, les choses évoluent, tout comme les personnages, et c'est lorsque l'histoire prend une tournure vraiment intime qu'on saisit véritablement le but des responsables.

Car, si de prime abord, on suit l'histoire d'un tueur mystérieux et provocateur qui aime bien mettre la police en échec, le psychopathe soi disant adepte d'une certaine vérité pouvant déclencher la mort d'une dizaines de résident d'une maison de retraite, la trame dérive progressivement en impliquant un des deux inspecteurs ainsi que sa famille. C'est la que les liens qu'Elise Wasserman et Karl Roebuck ont créé vont véritablement se révéler, le second voyant son passé lui revenir en plein visage avec des conséquences dramatiques. 

Au final, Tunnel fait partie de ces séries auquel il faut apprendre à s'adapter pour en comprendre au fur et a mesure la démarche. Doté d'un casting parfait (notamment Clémence Poésy dans un rôle difficile), cette saison 1 s'avère une véritable réussite, pour qui aura le courage d'aller jusqu'au bout malgré tout.