LOUP GAROU (La Compagnie Des Loups / Pleine Lune)

Plus encore que d’autres sous genre du cinéma d’horreur, le film de lycanthrope reste le parents pauvre, en terme de qualité. En clair, les bons long métrage concernant le loup garou se comptent malheureusement sur les doigt d’une seule main.

On peut citer Wolf de Mike Nichols, La Nuit Du Loup Garou avec Oliver Reed ou, bien évidemment, Hurlements de Joe Dante, l’un des plus connu..

Réalisé trois ans après ce dernier, La Compagnie Des Loups mérite amplement de rentrer dans cette liste restreinte.

Pour l’occasion, le cinéaste Irlandais Neil Jordan décide de dépoussiérer le mythe sans dénaturer sa mythologie.

Quelques années avant de s'attaquer aux suceurs de sang via le cultissime Entretien Avec Un Vampire, il adapte un nouvelle d'Angela Carter écrite en 1979.

La Compagnie Des Loups peut ainsi se voir comme un mélange entre plusieurs contes, comme Le Petit Chaperon Rouge ou la Belle Et la Bète, le tout mélangé à la mythologie du lycanthrope.

Parmi le casting, on trouve notamment Sarah Patterson, mais, aussi Angela Lansbury, David Warner, Stephen Rea, et une courte apparition de Terence Stamp.   

Le scénario prend la forme d'un rève, celui de Rosaleen, une jeune fille en passe de devenir une femme. Elle demeure ainsi endormie dans son lit dés la première scène ou sa sœur tente de la reveiller, sans succès.

Comme une réaction du subconscient de la jeune fille, la première séquence de songe qui suit montre la frangine attaqué et tué par des loups en pleine foret.

Dans le rève de Rosaleen, ses parents sont pauvres alors que la séquence d’ouverture, situé dans la réalité, nous a clairement montré le contraire.

Tous vivent dans un petit village fictif, puisque encore une fois sortie des rêves de la jeune fille. La grand mère de cette dernière lui déconseille vivement de s’éloigner du sentier de la foret tout en lui contant des histoires effrayantes d'hommes se métamorphosant en loup les soirs de pleine lune.

Un matin, Rosaleen décide d'aller rejoindre à pieds cette grand mère un peu fantasque, et s'en va avec son panier traverser la sombre foret. 

Œuvre complexe et insaisissable, La Compagnie Des Loups est également un des rares long métrage à dépeindre de manière aussi juste le monde étrange des rêves.

Le monde des rèves offrant des possiblités scénaristiques immenses, bien loin de toute tentative cartésienne, il n’est donc pas étonnant de voir arriver une voiture moderne en plein 18 ème siècle, circulant dans une foret au milieu de la nuit, puisqu’il s’agit d’un rêve. Neil Jordan pousse même le principe jusqu'à son maximum, faisant s’imbriquer les songes les uns dans les autres pour mieux plonger le spectateur dans un monde opaque et irréelle, ou tout est possible.

Derrière ses oripeaux de contes de fée horrifique, La Compagnie Des Loups parle également de métamorphose, plus exactement du passage entre l’adolescence et l’age adulte.

A travers ses rèves, c’est l’évolution de Rosaleen, de jeune fille à femme qui s’opère. La demoiselle découvre les interdits et surtout l’envie de les braver, ainsi que l’amour et le désir.

Tandis qu'elle demeure dans son lit, sa sœur parle de maux de ventres et il est facile d’imaginer de quoi il s’agit. Plus qu’un simple film d’horreur, La Compagnie Des Loups est un véritable bijou aux multiples facettes, magnifié par des acteurs exceptionnels et des maquillages qui n’ont pas prit une ride. Bref, un grand classique toujours aussi efficace.

Moins connu que le film de Neil Jordan, Bad Moon mérite tout autant de sortir de l’anonymat.

Balancé directement en vidéo chez nous (et toujours inédit en DVD à l'heure actuelle) sous le titre Pleine Lune au milieu des années 90, le long métrage est signé Eric Red, notamment connu pour avoir signé les scénarios du Hitcher de Robert Harmon, mais, du film Aux Frontières De l'Aube

Des titres de gloire qui ont un peu tendance à occulter le fait que le bonhomme est également un réalisateur plutôt doué, parvenant à se débrouiller de belle manière avec des budgets plus que réduits. Pour s’en convaincre, il suffit notamment de prendre Body Parts, série B, qu’il signe en 1991 avec jeff Fahey ou ce Pleine Lune qui, malgré son titre et son affiche peu engageante, vaut largement le visionnage.

Inspiré d'une nouvelle d'un roman de Wayne Smith, le film met en scène Michael Paré, Mariel Hemingway ou Mason Gamble, Eric Red nous conte l’histoire de Janet, une femme avocate et son fils qui ont quitté la vie mouvementé de Chicago pour s’installer dans un petit village de campagne ou ils mènent une existence paisible.

Un jour, réapparait subitement Ted, le frère de la dame, un baroudeur célibataire ayant voyagé partout dans le monde et notamment en Afrique d’ou il revient.

Le lendemain des retrouvailles, ce dernier demande à sa frangine la permission d’installer sa caravane derrière la maison, prétextant vouloir se rapprocher de sa famille.

Si tout semble normal chez cette oncle revenu soudainement, le berger Allemand de la famille, Tonnerre (Thor en V.O) à bien remarqué que quelque chose clochait dans le comportement du bonhomme. Tandis que les cadavres commencent à s’accumuler autour de la maison, le chien flaire de plus en plus le danger et fera tout pour protéger sa famille lors d’un combat assez violent contre la bête.

Contrairement à Neil Jordan, qui faisait le choix de respecter tout les aspect du mythe, Eric Red décide de rajeunir quelque peu les histoires de loup garou.

Dans Pleine Lune, le lycanthrope se transforme toutes les nuits et il n’est pas nécessaire d’utiliser des balles à blanc, un simple fusil chargé suffit. C'est ce qu'explique le personnage incarné par Michael Paré lors d'une scène ou se retrouve devant un vieux film de loup garou et éclate de rire.

A travers son film, Eric Red assimile le fait de se transformer en loup garou à un virus qui contamine tout ceux qui sont mordu ou griffé par une de ses créatures.

Ted est donc prit entre ce mal qui le consume et tente de le contrôler et la volonté de ne pas tuer, raison pour laquelle il a choisit de s’enchaîner à un arbre chaque nuit. Mais, c’est surtout le duel, psychologique avant d’être direct, entre lui et Tonnerre, qui fait la force du film.

Dés l’arrivée de ce frère dans sa propriété, l’animal ne va plus lâcher le lacher, restant planté devant sa caravane. Il s’ensuit un jeu de regard intense ou chacun défie l’autre. Mais, ce dernier possède une faculté que ne possède pas l’animal, celle de la manipulation.

Michael Paré, qui incarne Ted, est tout simplement prodigieux et trouve la le meilleur rôle de sa carrière, tour à tour charmant, tourmenté ou dangereux lorsque le mal gagne du terrain. Il faut le voir, lors d’une scène, pisser sur la niche de Tonnerre pour marquer son territoire la ou le chien avait fait la même chose sur sa caravane au début du film.

En face de lui, Mariel Hemingway est également très juste, tout comme Mason Gamble. Le morpion qu’on avait vu dans l’adaptation de Denis La Malice prouve qu’il peut être un bon acteur, quand il est bien dirigé.

On regrettera simplement que les effets, surtout en ce qui concerne le loup garou, ne soit pas toujours à la hauteur (difficile de ne pas voir que la créature est un animatronique, lors de la première rencontre entre ce dernier et le Tonnerre).

Malgré tout, tout comme le film de Neil Jordan, Pleine Lune fait partie des bons films de loup garou et mérite assurément d’être découvert.  

Comments

[titi70]

@ Roggy



La Compagnie des loups est en effet un très beau film assez particulier, mais, très réussi. Pour Pleine Lune, je t'encourage en effet à le revoir, il s'agit d'une œuvre assez peu connu, mais, qui mériterait pourtant de l'être un peu plus.

[Roggy]

La compagnie des loups est un beau film poétique qui reste dans les mémoires. En revanche, je me souviens moins de "Pleine lune" qu'il faudrait que je revoie car ça avait l'air bien finalement :).