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16 octobre 2015

OU EST LA VERITE ? (The Affair - saison 1)

C'est un fait, depuis un bon paquet d'années maintenant, le petit monde des séries à évolué et a prit de l'ampleur. Au point que beaucoup de shows sont devenu plus intéressant que le tout venant de la production cinématographique actuel. Et parmi ceux ci, nul doute que The Affair fait partie des séries les plus excitantes du moment.

Réunissant un joli quatuor de comédiens composé de Dominic West, Ruth Wilson, Maura Tierney et Joshua Jackson, la série ne s'appuie moins sur son scénario, très conventionnel, que sur la façon qu'on les auteurs de l'exploiter.

L'histoire, encore une fois très banale, tourne autour de deux couples. D'un coté, les Solloway, composé de Noah, un écrivain, et de sa femme, Hélen. Face à eux, Cole et Alison Lockhart. Lui s'occupe d'une ferme et elle est serveuse. Bref, deux couples très différents qui n'était pas forcement destiné à se rencontrer. Pourtant, le jour ou les Solloway décident de passer des vacances au parc de Montauk, un archipel au large du Connecticut, c'est le début d'une histoire passionnel qui va virer au drame.

Car, dés sa première rencontre, totalement due au hasard, avec Alison, dans le restaurant ou elle travaille, l'écrivain a le coup de foudre pour la jeune femme. Une attirance vite réciproque qui va mener les deux personnages vers une liaison extra conjugale. Les auteurs exploitent alors surtout les conséquences de cette liaison. Mais, ce qui maintient en haleine, et c'est ce qui fait l'originalité de la série, c'est qu'on découvre assez vite qu'un crime a eut lieu par la suite.

Toute l'histoire est finalement raconté par les deux amants, convoqué chacun au poste de police pour des dépositions. Et tout les deux ont des versions totalement opposé des évènements, qu'on découvre au fur et à mesure que les faits sont évoqués. Par exemple, pour Noah, c'est Alison qui est venue l'allumer par des allusions, des gestes et des sous entendus. Mais, dans la version de la jeune femme, c'est le contraire et l'ecrivain passe pour un véritable dragueur.  Les épisodes sont ainsi divisé en deux, relatant ainsi chacun des témoignages.

Pour ma part, et ça n'engage que moi, je trouve que l'histoire, quand elle est raconté par Allison, est plus intéressante. Il en va de même pour le personnage, d'ailleurs, du moins par rapport à Noah.

Ce dernier apparaît plus comme un homme qui, peu à peu, s'est enlisé dans une certaine routine, et qui prend conscience, en croisant pour la première fois Alison, de sa propre solitude et de son ennui.

C'est d'ailleurs l'élément déterminant qui va réunir les deux amants. Car, la jeune femme, elle aussi, s'ennuie dans cette existence devenu trop calme pour elle. A cela s'ajoute la culpabilité et le chagrin, puisqu'elle doit affronter la mort de son unique enfant, dont elle ne s'est jamais remise. C'est du moins, la vision d'elle même qu'elle donne lorsqu'elle raconte sa version des faits. On découvre un personnage qui n'hésite pas à s'auto mutiler afin d'exterioriser ses souffrances. Pourtant, cette image ne cadre absolument pas avec celle que se fait Noah de la jeune femme, ni avec l'image qu'Alison renvoie d'elle même lors des interrogatoires. Mais, dans ce jeu de dupes, le spectateur réalise vite que personne n'est véritablement honnête, préférant le mensonge ou l'omission de certains éléments à la simple vérité.

Mais, le point fort de la série, à savoir, encore une fois, cette idée de nous raconter la même histoire sous plusieurs point de vue, est parfois également son point faible. En se centrant presque exclusivement sur les versions des deux amants, les auteurs prennent le risque de mettre de coté les deux autres personnages, pourtant important, que sont Helen, la femme de Noah, et Cole, le compagnon d'Alison. Je ne m'attarderais pas sur l'épouse de l'écrivain, pour la simple raison que ce n'est pas un personnage qui m'ait particulièrement accroché, d'autant que je trouve la prestation de Maura Tierney assez fade. Par contre,  en ce qui concerne Cole, ça me gène beaucoup plus.

J'ai vraiment eut l'impression, en suivant cette première saison, que la prestation de Joshua Jackson, pourtant excellent dans la peau de ce personnage charismatique, était complètement passé à la trappe. Pourtant, Cole demeure vite attachant malgré ses nombreux défauts.

Membre d'une fratrie nombreuse qui ne compte que des garçons, le jeune homme est devenu, par sa force de caractère et l'absence d'une figure paternelle, le chef de famille. Une place que lui dispute souvent ses frères et qui le mets en première ligne aux niveau des décisions, notamment en ce qui concerne le ranch, seul bien que possède la famille. N'étant pas du genre bavard, Cole est capable de piquer de violentes colères, mais, son amour pour Alison est entier. Un personnage qui rèste, malheureusement, condamné à de trop courtes apparitions.

Heureusement, la seconde saison, déjà annoncé, promet de gommer ce défaut puisque ce seront cette fois Hélen et Cole qui livreront leur point de vue sur l'affaire.

En attendant, cette première saison parvient à tenir en haleine jusqu'au bout, grâce à des épisodes bien troussé et le talent de son casting, notamment Ruth Wilson qui a d'ailleurs récolté un prix pour sa prestation.      

  

 

 

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