Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
films and séries
Derniers commentaires
Publicité
films and séries
Archives
10 octobre 2015

LE CINEMA DE MICHAEL MANN (Collatéral / Hacker)

 

CollatéralRéalisateur, producteur et scénariste, Michael Mann fait indéniablement partie de ces rares metteurs en scènes ayant un style propre immédiatement reconnaissable. En 2001, il signe un de ses plus gros succès avec Collatéral (que les journalistes de Libération ont qualifié de "mélange entre L'Emmerdeur et Terminator". Bravo les gars, continuez comme ça)

A l'origine, il s'agit d'un projet qui traîne depuis plusieurs années et passe de main en main. Le scénario, écrit par le futur réalisateur Stuart Beatie alors qu'il est encore étudiant, est rapidement acheté par la société Dreamworks. Mimi Leder doit le mettre en image, puis se retire finalement. Russell Crowe arrive alors et doit incarner le personnage de Vincent, il impose alors Michael Mann, avec qui il a déjà travaillé, à la réalisation.

Mais, de nombreux retards de production auront raison de l'association entre le cinéaste et son acteur. Mann propose alors à Tom Cruise, Val Kilmer et Jamie Foxx d'incarner les deux rôles principaux. Tout deux accèptent, mais, le second devra abandonner en raison de son engagement sur Alexandre d'Oliver Stone. C'est finalement Mark Ruffalo qui le remplace. A noter, dans la scène d'ouverture, l'apparition rapide du futur cogneur Jason Statham (c'est lui qui passe la mallette à Tom Cruise)

Dire que le projet est taillé pour Michael Mann est un euphémisme, et le cinéaste, qui à toujours rêvé de tourner un polar à Los Angeles se déroulant sur une seule nuit, compte bien en tirer le maximum.

L'histoire tourne autour d'un modeste chauffeur de taxi, nommé Max. Un homme ordinaire, à la vie banale, du moins jusqu'a ce que son chemin croise celui de Vincent. Sous des dehors quelconque, ce dernier est un redoutable tueur à gages sans aucun état d'ames et n'ayant que peu d'égard pour le genre humain. Manipulateur et extrêmement rusé, il va se servir habilement de Max, dont il va transformer le quotidien jusque la paisible en véritable cauchemar. Pour s'en sortir, ce dernier va devoir véritablement évoluer.

Produit notamment par Frank Darabont et Chuck Russell, Collateral se présente comme un film à plusieurs faces. D'abord, il y a l'amour évident que Michael Mann porte à la ville de Los Angeles, une admiration lucide puisque, si il dévoile les bons cotés, il n'en oublie pas les moins reluisant (notamment le fait qu'il est très facile de se faire tuer en pleine rue ou dans le métro sans que personne n'en ait rien à faire). Ensuite, c'est surtout le face à face entre deux hommes qui n'auraient jamais du se rencontrer. D'un coté, Max, chauffeur de taxi ordinaire, prétendant à tout ses clients que le métier qu'il exerce n'est que du provisoire, et enchaînant avec un projet de locations de limousine, sauf que, comme le découvre par la suite le spectateur, Max est quand même chauffeur depuis 12 ans et n'a jamais eut le courage de sauter le pas, sans doute par peur de se planter et de retrouver sans rien. Il reste donc solitaire et n'a guère de soutien, surtout pas de sa mère pour qui est transparent.

De l'autre coté, on a Vincent, tueur à gages professionnel au passé trouble (on ne saura rien de lui, à part qu'il était battu par son père durant son enfance). Véritable fantôme, puisque son habitude est d'utiliser de pauvres bougres à qui il fait endosser la responsabilité de ses crimes, quand il ne les fait pas agir à sa place pour éviter les risques. Agissant sans aucun d'ame et justifiant ses crimes d'une manière particulièrement cynique et contestable (en gros, ceux qui font les guerres font plus de victimes que lui, et on ne vient pas les emmerder, eux), Vincent est un être qui ignore des sentiments comme la compassion ou l'amour. Il fait son job, se fait payer et repart exécuter d'autres contrats, sans états d'âmes. A son contact, Max va connaître de nombreux dangers, mais, va également beaucoup changer, et enfin trouver le courage qui lui manquait.

Mème si je figure pas forcement parmi les fans de Tom Cruise, difficile de ne pas reconnaître ici sa performance dans le rôle de Vincent L'acteur est tout simplement formidable et des scènes comme celle de la boite de nuit demeure véritablement des must grâce à lui et au talent de Michael Mann. Face à Tom Cruise, tout en fragilité et en courage dans la dernière partie, Jamie Foxx est également prodigieux. Enfin, il y a Mark Ruffalo, génial en flic obstiné, un personnage peut ètre pas suffisamment exploité par rapport aux deux autres. Mais, ce n'est qu'une broutille dans cette excellent long métrage au succès mérité.

Hacker : Affiche

Si Collatéral fait partie des grands crus de Michael Mann, aux yeux de ses fans notamment, ces derniers ont accueillit avec beaucoup moins d'entousiame le dernier cru en date du réalisateur, à savoir Hacker, qu'il tourne en 2015. D'ailleurs, le film reste, à l'heure actuel, comme l'un des plus gros flops au box office du réalisateur.

Pourtant, cette fois, et contrairement au long métrage avec Tom Cruise, Michael Mann est l'instigateur du projet, agissant, en plus de la réalisation, en tant que scénariste et producteur.

Le réalisateur choisit cette fois de s'interresser au monde des hackers, en partant de plusieurs faits divers (notamment la tragédie de Fukishima) ou des pirates informatiques furent mises en causes. Pour autant, pas question de raconter une histoire inspiré de faits réels : "Pour moi, ce serait une imposture de partir d’une histoire préconçue, au lieu de s’immerger dans le milieu, de découvrir de quelle sorte de gens il s’agit, comment ils pensent, marchent, parlent et s’habillent. En procédant ainsi, des personnages émergent, s’offrent à vous.".

Cette fois, le réalisateur dirige Chris Hemsworth, ainsi que  Lee-Hom Wang et Wei Tang, deux acteurs vues notamment chez Ang Lee, dans une histoire d'espionnage qui commence alors qu'une usine d'uranium à Hong Kong explose à la suite d'un piratage informatique. Sur place, les policiers sont un perdu, car, contrairement aux habitudes des hackers, aucune demande d'extorsion de fond, ni aucune revendication politique. Les motivations des auteurs restent inconnus.

Quelques jours plus tard, alors que le capitaine Dawai Chen, spécialiste de la cyber-criminalité, à été chargé de l'affaire, un nouveau piratage intervient, cette fois, c'est la bourse qui s'affolle alors que le prix du soja monte subitement en flèche. Comme la première fois, aucune revendication des responsables.

Chen décide alors de profiter du soutien, pas vraiment volontaire, que lui offre les responsables Américains et demande l'aide d'un ancien camarade d'Université, actuellement détenu dans une prison, Nicholas Hathaway.

Malgré les protestations de certains responsables, ce dernier est finalement libéré et accepte d'aider dans cette affaire. Une enquête qui va le mener plus loin que ce qu'il pourrait imaginer au départ.

Il faut bien le reconnaître, difficile de ne pas être décontenancé par la première heure du film, tant il est difficile d'y retrouver véritablement une trace du réalisateur. Hormis quelques passages éparses, on peut se demander ce qui a poussé Michael Mann à s'interesser à un univers dans lequel il semble particulièrement peu à l'aise.

Concrètement, on se retrouve face à une enquête peu passionnante et des personnages utilisant un jargon informatique particulièrement complexe qui risque grandement de laisser sur le carreau le néophyte (dont moi qui ait failli décrocher à plusieurs reprises).

Pourtant, on voit bien, notamment par ses idées de mise en scènes, que Mann est toujours la. Il faudra véritablement attendre une fusillade particulièrement violente dans une rue déserte en pleine nuit pour qu'enfin, on retrouve veritablement le réalisateur.

A partir de la, l'enquête passe en second plan et Hacker devient un excellent film sur la vengeance d'un homme aux abois et n'ayant plus que cette option. Une scènes comme celle du règlement de compte final, au milieu de la foule, entre plusieurs méchants et le personnage incarné par Chris Hemsworth renvoie inévitablement à la séquence de la boite de nuit dans Collatéral.

Ce dernier se glisse littéralement dans l'univers du réalisateur et trouve enfin un rôle à sa mesure. J'écris cela malgré le fait que je l'apprecie dans Thor.

Au final, Hacker n'est pas le meilleur long métrage de Michael Mann, mais, ça n'en reste tout de même un bon cru du réalisateur, qui ne méritait pas le bide qu'il s'est payé.  

 

Publicité
Publicité
Commentaires
A
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> Perso, j'ai vraiment plus apprécié la seconde partie, tant, encore une fois, la première m'a donné l'impression que Mann n'était pas en phase avec son sujet. Comme un type de 60 ans qui se connecte à un ordinateur et entend parler pour la première fois de sa vie d'internet, Facebook ou de la façon d'utiliser un ordinateur.
Répondre
T
@ Borat<br /> <br /> <br /> <br /> Je n'ai pas vu tout les films de Michael Mann, mais, je te rejoins sur le fait que Collateral soit, en effet, un très grand film. Et, même moins qui ait du mal à supporter Tom Cruise, je l'ai trouvé excellent ici. Le principal reproche envers Hacker, c'est sa première partie que je trouve assez impersonnelle. J'ai eut l'impression que Mann n'était pas du tout en phase avec son sujet. En plus, les personnages nous sortent un jargon de technicien qui m'a un peu gêné. Mais, Chris Hemsworth est vraiment top et la seconde partie est un bonheur.
Répondre
B
Collateral mon film préféré de Michael Mann. L'ironie veut qu'il ne l'a pas écrit alors que c'est purement lui que l'on reconnaît. Un homme qui fuit l'autre qui traque sous les néons de la cité des anges. Tom Cruise bestial, Jamie Foxx parfait en monsieur tout le monde. <br /> <br /> Blackhat est un bon techno thriller où l'on retrouve le Michael Mann des grands jours, égaré dans le nazebroque Public enemies. Seul le méchant me paraît véritablement inintéressant.
Répondre
Publicité